Comparer les grévistes à des casseurs, la CGT plus particulièrement, traitée même de « terroriste » par Gattaz, de nuisible à la société, parmi la pluie d’insultes émanant des organes de presse dépendant de très grands patrons dont les éditorialistes et les chroniqueurs devancent les pensées…voilà qui nous instruit sur la haine de classe qui anime tout ce beau monde.
Ils font comme si le droit de grève n’était pas un droit constitutionnel !
La palme au POINT qui à la « Une » titre : La vraie histoire du mal français » sur deux lignes pleine page. En dessous : « blocages, violences, CGT, modèle social » et…pour qu’on comprenne bien : une photo de Thorez et Duclos à côté du sommaire de « l’histroire du syndicalisme révolutionnaire de 1906 à 2016″…Brrr, les « rouges » sont à nos portes…les chars soviétiques ne sont pas loin !
Ce n’est pas le FN qui les inquiète, où le fait qu’au pays natal de Hitler, un néo-fasciste ait failli, l’autre dimanche, devenir président de la…République (?) autrichienne, ou qu’en Italie une admiratrice de Mussolini soit arrivée en tête à Rome ce week-end.
Pas du tout, ils s’y font très bien et contribuent quotidiennement à banaliser leurs discours et leur existence dans notre paysage politique. Car ils ne remettent pas en cause les « valeurs », boursières entre autres, de leurs richissimes patrons de presse qui se partagent la quasi-totalité des titres de la presse française, européenne et mondiale.
Celui du Point n’est autre que la 7è fortune de France, François Pinault, le héros de « Merci Patron », ce film- témoignage de l’humanité dont sont capables les très grands patrons et qui vous fera passer un très très bon moment de surcroît.
Cet hebdomadaire de droite avait pourtant, dans son édition du 14/4/16, loué les salariés d’une entreprise de Saint-Malo en pleine croissance (« Le Laboratoire de la mer » qui fabrique le Physiomer, un spray nasal efficace, « 100% eau de mer 100% made in France » dit sa pub). Ils avaient manifesté, vous vous rendez compte, sur la place publique leur solidarité à…leur patron, viré séance tenante en quelques minutes par les nouveaux patrons américains du groupe !
Mais les salariés qui luttent contre leurs licenciements, la précarité généralisée, le chômage, l’aggravation de leurs conditions de salaires et de travail, de leurs conquis sociaux face à un patronat et un gouvernement qui les méprisent …là, rien ne va plus. Ils abusent !
On a à faire à « des agitateurs professionnels, des voyous, des terroristes, des casseurs qui prennent les autres en otages et mettent l’économie en danger… » Oui, ils peuvent même déchirer la chemise d’un patron et aller en justice ! On est en état d’urgence, voyons.
Franchement ils exagèrent. Pas les salariés en lutte…les médias aux ordres !
C’est que la puissance d’un tel mouvement social, jamais vu depuis 81 non seulement ne se dément pas mais elle s’étend -on le verra le 14 juin- et les deux-tiers de la population se disent d’accord avec le danger extrême…de la loi El-Khomri et apportent leur sympathie aux salariés(es) en lutte.
C’est ça qui ne passe pas chez les plumitifs à la solde de l’idéologie patronale et gouvernementale. Le Point se distingue mais il n’est pas le seul. Et je ne parle pas du Figaro, de Valeurs Actuelles, de l’Express…et des encore plus proches de la droite la plus extrême.
La liste serait trop longue. Même Libération qui ne saurait déplaire à l’Elysée, se distingue dans la stigmatisation des grévistes et de leurs « meneurs » -comme ils disent avec mépris- ils y vont de leurs conseils en « réformisme » contre les « jusqu’au-boutistes » qu’ils opposent autant qu’ils peuvent pour sauver les véritables casseurs de notre code du travail et des protections sociales qu’il garantit encore. On peut l’améliorer, pas le vider de sa substance.
Tel est l’enjeu du 14 juin : rassembler encore plus de salariés(es), de jeunes, de chômeurs pour obtenir de ce gouvernement qu’il retire son projet de loi rejeté par une majorité de la société.
Un enjeu de taille pour les millions de salariés, de chômeurs, de jeunes, par conséquent de familles qui ne supportent plus que l’austérité continue de sévir sans rien résoudre de tous les problèmes auxquels ils et elles sont confrontés. Au contraire.
De plus en plus ils réfléchissent, à la veille d’une année où trois consultations nationales auront lieu : présidentielles, législatives et sénatoriales, à leur implication dans le débat citoyen pour que les porteurs des politiques libérales et ultralibérales, l’extrême-droite, soient sanctionnés. Et c’est possible si les victimes décident de s’unir et de se mêler directement de politique, pour se faire respecter et pour retrouver le chemin du progrès social et écologique, d’une société du partage et de la tolérance.
René Fredon
rectificatif :
« Comment ai-je pu confondre deux de nos plus emblématiques PDG multimilliardaires dans mon dernier article. C’est bien Bernard Arnault qui est au coeur du film de François Ruffin « Merci Patron ». Notre première fortune de France depuis 2009, loin devant François Pinault que j’ai injustement brocardé à sa place. Il n’est que la 8è fortune, selon le classement du magazine Challenge. Où avais-je la tête ? Qu’il veuille bien m’en excuser et vous aussi, lecteurs de TV 83 que j’ai induits en erreur, malgré moi. Ce qui ne change strictement rien au fond de mon article. »
rectificatif :
« Comment ai-je pu confondre deux de nos plus emblématiques PDG multimilliardaires dans mon dernier article. C’est bien Bernard Arnault qui est au coeur du film de François Ruffin « Merci Patron ». Notre première fortune de France depuis 2009, loin devant François Pinault que j’ai injustement brocardé à sa place. Il n’est que la 8è fortune, selon le classement du magazine Challenge. Où avais-je la tête ? Qu’il veuille bien m’en excuser et vous aussi, lecteurs de TV 83 que j’ai induits en erreur, malgré moi. Ce qui ne change strictement rien au fond de mon article. »
non l’exagération vient de ce syndicat jusqu’au boutiste qui n’a jamais dit que dans cette loi il y avait de bonnes choses
comme les heures (ou temps de) de formation
ce syndicat joue sa survie sur cette loi
fo ne sait même pas pourquoi(et ses adhérents fonctionnaires pour la plupart) ils continuent a manifester
b dravet
dravet.bruno83@gmail.com