Lettre ouverte du Président de la F.N.T.V aux candidats à l’élection présidentielle

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En tant que Président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (F.N.T.V), qui rassemble plus de 1000 entreprises et 70.000 salariés en France, je demande au futur Président de la République de libérer les entreprises des normes et démarches administratives qui étouffent les entrepreneurs français et les placent dans une situation qui les empêchent de développer au rythme où ils souhaiteraient leurs activités. L’économie en général, et en particulier le secteur du transport routier de voyageurs, souffre de la complexité et du nombre d’obligations et de contraintes auxquelles doivent se soumettre nos chefs d’entreprises.

Au lieu de consacrer leur énergie à imaginer des solutions pour que leurs clients bénéficient d’offres de service de qualité, attractives et compétitives, nos chefs d’entreprises sont écrasés par la bureaucratie administrative, fiscale, sociale et comptable : ils sont tenus de rendre compte à leurs donneurs d’ordre que sont les collectivités autorités organisatrices de transports, ce qui est tout à fait normal, mais ils doivent également répondre aux demandes des organismes sociaux, établir des référentiels pour évaluer la supposée pénibilité à laquelle sont soumis leurs salariés quand bien même leurs missions ne comporterait aucun aspect pénible, constituer des tableaux excessivement volumineux et complexes pour l’Arafer, autorité de régulation de nos activités, fournir des chiffres sur la fréquentation de leurs véhicules, le nombre de sièges occupés par autocar, le nombre d’autocars en retard… Bientôt, l’autorité de la qualité de service dans les transports du ministère chargé des transports nous demandera de lui adresser régulièrement de nouveaux chiffres accompagnés des causes pour lesquelles nos autocars ne seront pas arrivés à l’heure à destination ! Les entreprises françaises, en particulier les TPE et PME, meurent de cette paperasserie inutile qui les empêche en outre d’être concurrentielles au niveau européen et international.

La création de portefeuilles ministériels consacrés à la simplification administrative montre que l’Etat à conscience lui-même du bridage opéré par sa propre administration sur l’économie française. Les différents secrétaires d’Etat chargés de cette simplification ont malheureusement échoué dans leur tâche qui nous paraît pourtant essentielle pour que la France renoue avec la croissance. En effet, malgré l’existence de ces ministres, les normes continuent d’augmenter : parallèlement à la suppression d’une poignée de règles absurdes, le Parlement et l’administration en érigent de nouvelles en nombre plus important chaque jour. Cette bureaucratie est ridicule et dangereuse pour la vitalité de nos entreprises et pour l’économie toute entière. Plutôt que la création d’un secrétariat d’Etat gadget, je propose que chaque ministre soit tenu d’opérer des simplifications au sein de son périmètre ministériel afin de libérer l’économie.

Le prochain Président de la République doit favoriser la création d’emplois en simplifiant le code du travail, en allégeant les charges qui pèsent de manière de plus en plus lourde sur les entreprises, en supprimant les effets de seuils qui nuisent aux embauches et doit surtout revenir sur la réforme de la pénibilité. Symboliquement, il est scandaleux de laisser penser que le travail est quelque chose de pénible qui pèse sur la vie active de nos salariés alors que le travail est une source de liberté pour toutes les personnes qui ont la chance de ne pas être en situation de chômage. Sous le prétexte de protéger les salariés et sous couvert d’égalité, l’Etat incite les salariés à considérer qu’ils devraient être « indemnisés » par le simple fait qu’ils exercent une activité !

Le transport de voyageurs est l’un des rares secteurs en France dans lequel la création d’emplois  est parmi les plus dynamiques chaque année. Il s’agit de surcroit d’emplois locaux non délocalisables. La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances, portée par Emmanuel Macron quand il était ministre, a constitué une formidable opportunité pour libérer nos entreprises de l’étau qui pesaient sur elles du fait de l’interdiction de transporter des passagers en France sur de longues distances. Bien que symbolique et ne constituant pas le cœur d’activité de nos entreprises, cette réforme a permis d’insuffler une nouvelle énergie, source de développement économique dans notre secteur. Elle a permis la création de nombreux emplois et d’élargir l’offre de transport et de la démocratiser au bénéfice des Français.

Au nom des milliers d’entreprises représentées par la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs, je demande au futur Président de la République et à son Gouvernement d’arrêter d’empiler les normes et de faire confiance aux chefs d’entreprises qui contribuent en toute responsabilité à faire vivre l’économie française.

Michel SEYT
Président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs

photo : Michel Seyt, Président de la FNTV

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