Les actifs aidants, une question de responsabilité sociétale des entreprises

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Chacun d’entre nous a été, est, ou pourra devenir un actif aidant. Un enfant, un conjoint, un parent, un proche peut basculer dans une situation de handicap, de perte d’autonomie ou de maladie. Les contraintes qui s’imposent alors (matérielles, temporelles, financières, psychologiques) s’arrêtent rarement à la porte de l’entreprise.
Aujourd’hui, 4 millions de salariés sont des aidants, soit 15% des actifs. En 2030, 40% seront concernés.
De fait, les entreprises sont et seront à l’avenir de plus en plus confrontées au développement du nombre de leurs salariés ayant un rôle d’aidant. Quand ce n’est pas le dirigeant lui-même qui pourra être concerné.
Réfléchir aux impacts du phénomène sur leur activité peut leur permettre de développer de nouvelles organisations de travail, de répondre aux obligations légales, de s’inscrire dans une démarche RSE, d’améliorer leur image et finalement, d’être économiquement plus performantes.

Les enjeux pour les entreprises
L’actif aidant qui, bien souvent, tait sa situation au travail, doit trouver le difficile équilibre entre activité professionnelle et accompagnement au quotidien d’un proche dépendant ou malade.
Les entreprises, quant à elles, ont à s’inscrire dans des objectifs de performance et de rentabilité, tout en reconnaissant que leurs salariés puissent être, de manière ponctuelle ou durable, dans des situations complexes et de vulnérabilité. Les enjeux sont multiples :

  • fidélisation et motivation des salariés
  • réduction des arrêts maladie et de l’absentéisme
  • augmentation de la concentration et de l’efficacité
  • amélioration du travail d’équipe
  • performance économique

Le projet apacte et ses intervenants
Dans un contexte de nécessité – voire d’urgence – sociétale, le projet d’Appui aux aidants Actifs et Entreprises (APACTE) vise à :

  • sensibiliser les PME et TPE aux enjeux, pour l’entreprise, de ce sujet ;
• permettre aux chefs d’entreprise de mieux appréhender cette question, pour concilierperformance et responsabilité humaine ;
  • rendre accessibles les politiques publiques et les outils de soutien ; • développer des services aux aidants actifs.

Portée par le CID (via un chef de projet psychosociologue, spécialisé en ingénierie sociale) et par Novation Consulting (certificateur RSE entreprise et lieux de vie), cette démarche nationale est soutenue par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) et le groupe de protection sociale Humanis. Différents acteurs institutionnels, sociaux et médicaux-sociaux seront également mobilisés dans le cadre de ce programme.

Pour impliquer à la fois les salariés et les entreprises, la méthodologie se veut pionnière et ambitionne une recherche d’actions expérimentales en s’appuyant sur des structures basées sur trois territoires d’activités en France :

  • l’ADETO, pour le Pôle d’activités de Toulon-Ouest ;
  • le club d’entreprises du Parc d’affaires NOVEOS, à Le Plessis-Robinson et Clamart (92) ;
  • la Maison de l’Emploi, de l’Insertion, de la Formation et de l’Entreprise, à Aulnay-sous-Bois (93). 
A l’issue de cette expérimentation, qui s’étendra jusqu’à mi-2018, l’équipe projet dressera un bilan et cherchera les moyens d’amplifier et de développer, à l’échelle du pays, les éléments porteurs identifiés.

L’ADETO, site pilote
Le CID et Novation Consulting ont proposé à l’ADETO d’être site pilote de cette démarche en région 
Provence-Alpes-Côte d’Azur. Trois raisons à cela :

  • l’association anime d’ores et déjà des programmes d’actions visant à inciter les entreprises à améliorer leurs pratiques sociétales et environnementales (Plan de Déplacements Inter- Entreprises, Ecologie Industrielle et Territoriale, …) ;
  • l’ADETO a obtenu le 1er prix des trophées RSE PACA « Parc d’activités » et la certification ISO 14001 niveau 2 ;
  • le territoire sur lequel elle intervient compte 17 000 salariés et 1 500 entreprises, dont une large majorité de TPE et PME. 
Le programme expérimental, piloté et animé par les porteurs du projet, se déclinera en 5 étapes :
  • sensibiliser les responsables des entreprises du Pôle d’activités ;
  • mobiliser les partenaires locaux, notamment ceux dédiés aux aidants et à l’autonomie ;
  • réunir des focus groupes d’employeurs, pour définir les objectifs et les limites des réponses 
que peuvent apporter les entreprises ;
  • interroger les salariés de ces entreprises et mesurer leur intérêt quant aux réponses possibles 
envisagées par leurs employeurs ;
  • élaborer et tester des solutions avec les services locaux.

 

 

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