Le village du Castellet à l’heure médiévale

0

Les Médiévales du Castellet ont connu une forte affluence ce dimanche, où des troupes de la région ont fait revivre au public des scènes de vie et de combat en costumes d’époque. Leur intérêt fait pourtant débat.

« Arme espaulée ! ». Bâtons sur l’épaule, dix enfants de 6 à 10 ans, s’exécutent fièrement. « Arme aux aguets ! ». L’ordre est donné de repousser l’adversaire. Ils crient tous en donnant la charge. Cette saynète de l’enrôlement du guet était l’une des animations auxquelles les visiteurs pouvaient assister lors des Médiévales organisées par l’association des commerçants du Castellet samedi 4 et dimanche 5 octobre.

Place des Ormeaux, un campement du 13e siècle est dressé. Les membres du Banneret du Midi y évoquent la passementerie, l’ébénisterie et présentent leurs armes de siège miniatures faites main. « Le 13e siècle est une période charnière, nous explique Georges, où l’on découvre la technicité dans tous les métiers ». C’est aussi l’esprit de la chevalerie qui se traduit par « le respect de l’autre au combat » et « l’amour courtois, le respect des dames ». Dans la saynète de la Vesture, Thierry, le chevalier, enfile avec l’aide de son écuyer les 28 kg d’équipement dont 19 de cotte de mailles, de sa tenue de guerre.

L’esprit chevaleresque

Soudain, le son des tambours, bombardes et autres flûtes nous parvient des ruelles. Le défilé des troupes de combattants en armes nous conduit sur la place du champ de bataille. C’est là, devant le château inscrit avec les remparts à l’inventaire des monuments historiques, que se déroule le tournoi des chevaliers à pieds des 14e et 15e siècles. L’époque a changé, les techniques de guerre aussi. L’armure lourde est de mise. Les Guerriers du lendemain s’affrontent dans des duels à l’épée et au bouclier sur fond de musique traditionnelle. La cornemuse ou la mandole ne suffisent pas à couvrir le choc des épées. Les blessures légères témoignent de l’engagement total des tournoyeurs.

Romain, 8 ans, est tout impressionné. Il a eu « un peu peur quand [un] chevalier est tombé contre la clôture en bois » mais il aime beaucoup « les lances pointues et brillantes ». Son père admire « l’esprit chevaleresque » d’une époque où « on comptait plus sur la puissance de l’homme ».

Retombées économiques incertaines

L’avenir des Médiévales est pourtant discuté au sein de l’association. Certains affirment qu’il n’y a aucune retombée économique supplémentaire ces jours-là, voire même moins ! Pascale Bigonnet, la présidente, le reconnaît mais croit toujours que « l’intérêt est de faire venir et circuler les gens dans le village ». Cette année, « nous avons voulu une répartition des animations dans tout le village ». Cependant, renchérit Charles Esteve, le trésorier, « la mairie et certains commerçants jouent peu le jeu ». L’association bénéficie comme toutes les autres « d’une subvention annuelle, et d’une aide matérielle et humaine » pour l’occasion, se défend Estelle Petit-Pas, adjointe au commerce et au tourisme, qui souhaite le maintien de cette « belle manifestation ».

Il est difficile de mesurer la part réelle de l’évènement dans la fréquentation du week-end, mais les terrasses bondées des restaurateurs laissent penser que certains y trouvent leur compte.

Stéphane Panza

_MG_2329

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.