Depuis que la candidate du RN a pris conscience qu’elle pourrait ne pas être éligible à la présidentielle de 2027, vu les réquisitions qu’on connaît : cinq ans de prison dont deux ans ferme, cinq ans d’inéligibilité qui s’applique immédiatement, appel ou pas, l’institution réclame 300 000 euros d’amende et une indemnité de 3,7 millions d’euros.
Mme Le Pen a changé de couleur et lancé une campagne politique directe contre les magistrats accusés d’avoir requis selon des critères strictement…politiques et non selon la justice ! « Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la capacité de voter pour ceux qu’ils souhaitent et de « ruiner le parti » a-t-elle laché
Évidemment ça aurait été beaucoup plus vite si les dix années d’enquêtes à la demande du parlement européen avaient été effacées du calendrier judiciaire ou si les magistrats avaient manqué de preuves et conclu dans le sens qu’attendaient nos innocents justiciables d’une puérilité angélique.
Les chefs du FN et RN, père et fille, ainsi qu’une vingtaine d’assistants.es de députés du parti d’extrême-droite semblaient ne pas savoir qu’ils étaient payés par l’UE sans y avoir mis les pieds, ce qui leur permettait de militer gratuitement pour leur parti. Ils avaient trouvé le bon système, eux qui, comme Trump, se disent « anti-système » ??
Le tribunal correctionnel de Paris l’a qualifié de détournement d’argent public, une fois la très longue enquête bouclée et la décision prise, non pas par les juristes-enquêteurs mais par des juges indépendants. Ce jugement est annoncé au début 2025. Donc il faut attendre.
La stratégie victimaire, déjà mise en route avec une pétition, pourra-t-elle influencer les juges ? Le laisser supposer, comme le fait le RN c’est déjà une insulte. Nous ne sommes pas aux États-Unis ou en Israël où les chefs d’État spéculent sur les privilèges de leur fonction pour repousser des jugements en cours ! Mais on s’en approche.
D’ailleurs le RN et les extrêmes-droite d’Europe se sont réjouis de l’élection de Trump ainsi qu’une partie de la droite. En France aussi. C’est bien les intérêts du capital qu’ils servent avec ferveur. La République et les classes populaires, ils n’en ont rien à faire, nos manipulateurs chevronnés ! La dictature des milliardaires leur va très bien.
La casse sociale et les 300 000 licenciés.es en cours ne les émeuvent pas du tout.
On connaît la conception de la justice du RN qui veut instaurer la préférence nationale, c’est-à-dire une France coupée en deux et une justice expéditive elle aussi à deux vitesses et qui ne transige pas avec l’exécution rapide des condamnations sans remise de peine…mais ça dépend pour qui.
En réalité, ils veulent une justice aux ordres du pouvoir politique mais au pouvoir qu’ils incarnent, la dictature de l’argent, ce que Trump, leur idole est en train de muscler !
La principale caractéristique du RN, en ces temps de grande incertitude, c’est de dire tout et son contraire, d’entretenir l’ambiguité tout en restant fidèle à ses origines et à ses objectifs ultranationalistes et néofascistes.
Cette séquence peut ouvrir bien des yeux.
René Fredon
et
Dans son édito politique du jour, Patrick Cohen rabroue des élus qui crient au scandale quand la justice les condamne en application de lois qu’ils ont eux même votées.
l’édito politique de Patrick Cohen sur France Inter hier matin :
« des juges sans pitié avec les politiques. »
Si je vous demande quel est le point commun entre François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jean-Marie Le Pen, Bernard Tapie, Patrick Balkany, Jérôme Cahuzac… vous me direz sûrement que tous ont été condamnés à des peines d’inéligibilité ou de privation des droits civiques. Entre un et 10 ans. La mesure n’a donc pas été inventée pour le RN.
Mais leur autre point commun c’est que la plupart, sauf Juppé et Cahuzac, ont fait comme le RN aujourd’hui : ils se sont posés en victimes, maudissant leurs juges, dénonçant procès politique et scandale démocratique.
Ainsi vont les politiques en France, toujours prompts à promettre moralisation et transparence, à pousser des lois plus dures après chaque affaire politico-financière pour tenter de regagner la confiance des citoyens. Avant de trouver la justice injuste quand celle-ci voudrait les appliquer. Ainsi Gérald Darmanin qui estime « profondément choquante » l’idée que Marine Le Pen « ne puisse se présenter devant le suffrage des Français. » Ou Christian Estrosi, le maire de Nice qui trouve que « l’automaticité des peines d’inéligibilité » pour les élus coupables est un « principe dangereux ». Darmanin et Estrosi pourtant tous les deux membres d’une majorité qui a soutenu ce principe et l’a fait voter au Parlement en 2017. Les petits calculs politiques valent bien quelques reniements.
L’exécution provisoire
Cette exécution provisoire, d’effet immédiat, même en cas d’appel, relève de l’appréciation des juges. Et c’est un point qui pose problème. Cela revient à bannir des élus, une sorte de peine de mort politique, sans que le jugement soit définitif. Et cela, le législateur ne l’avait pas prévu.
Or l’exécution provisoire, qui était plutôt utilisée en matière criminelle, pour éviter la fuite des voyous et les pressions sur les témoins, est en train de devenir la norme pour des élus locaux condamnés à perdre leurs mandats, dès le jugement de 1ère instance. C’est arrivé au maire de Toulon Hubert Falco. À la maire de Montauban, Brigitte Barrèges, qui a été relaxée en appel et qui a pu retrouver son fauteuil. Et encore aux maires de Gaillac dans le Tarn, de Moyeuvre-Grande en Moselle, de Bassussarry dans les Pyrénées-Atlantiques…
Comment les juges et les procureurs justifient-ils une telle sévérité ?
Par une obligation d’exemplarité. Une sorte d’urgence à ne pas laisser en poste un politique fautif impuni. Lors de la condamnation du maire de Gaillac, le président du tribunal avait justifié son exécution immédiate par le besoin d’élire un « maire intègre » dans cette ville du Tarn.
Lors du procès du maire de Toulon, le tribunal avait reconnu que les détournements de fonds reprochés à Hubert Falco, n’étaient pas considérables. Mais la présidente avait eu ce commentaire : « Par la petitesse de vos faits, vous n’avez pas rendu honneur à votre fonction ». En clair : vous n’en êtes plus digne. La carrière politique du maire de Toulon s’est arrêtée là, après 22 ans de mandat, la reprise de la mairie au Front national et 3 réélections au premier tour. En 2026, maintenant qu’Hubert Falco est hors-jeu, c’est le RN qui a toutes ses chances de reprendre la 13ème ville de France, avec l’actuelle députée Laure Lavalette.
Les préjudice reprochés
Pour Hubert Falco, 64.000€ en 4 ans. Pour l’essentiel des repas gratuits à la cafétéria du département.
Pour le RN au Parlement européen, c’est 4 millions et demi
simple question: quand un chef d’entreprise prélève dans la caisse de l’une de ses entreprise pour en renflouer une autre, on appelle cela comment ?
pourquoi ce qui est applicable à un « quidam » ne pourrait -il s’appliquer aux politiques d’autant qu’il s’agit d’argent public….nos impôts
un renfort pour MLP, Rachida Dati qui lui apporte son soutien alors qu’elle fait l’objet de questionnements par la justice pour 900000 € des entreprises du groupe Renault
solidarité bien ordonnée commence par soi même !
je te tiens tu me tiens …..