Le Golfe de Saint-Tropez veut mieux protéger ses sites

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Voilà une  initiative heureuse qui est une bonne nouvelle en cette fin d’année périlleuse, l’association pour la Protection des Sites naturels et historiques de la Moutte des Salins et des Canebiers se donne un second souffle

Jean-Pierre Petit et François Michiels mieux protéger les sites du Golfe de Saint-Tropez

Jean-Pierre Petit monte au créneau. Depuis septembre, il est le nouveau président de l’association pour la Protection de sites. Il s’est associé à François Michiels (par ailleurs largement impliqué dans le prestigieux Festival  classique des Nuits du Château de la Moutte), ils formeront le fer de lance des nouvelles  actions de l’association.

On sait que cette  association  a déjà beaucoup œuvré pour limiter  le survol des hélicoptères et leurs nuisances dans le Golfe, elle veut aussi apparaître comme « un interlocuteur du quotidien, en nouant un dialogue nourri et constructif. »

« Souvent présentées comme un groupe d’intérêts de  propriétaires privilégiés les associations comme la nôtre, ont souvent une image négative d’égoïsme. Alors que nous nous battons pour un objectif commun, la protection commune  de l’environnement » martèle Jean-Pierre Petit dans une profession de foi passionnée et sincère.

Un patrimoine menacé
La presqu’île de Saint-Tropez est une avancée du massif des Maures dans la mer Méditerranée, entre le golfe de Saint-Tropez au nord et la baie de Cavalaire au sud. La presqu’île véritable joyau du Var est délimitée par la cité de Port Grimaud, Cogolin, Gassin, et la commune de la Croix-Valmer. « C’est un petit paradis légué par la nature et la géologie qui mérite plus d’attention et qu’il faut protéger« , déclarent-ils ensemble.  (voir Vidéo autour du Cap Lardier)

Pour le nouveau président, « il y a matière à bâtir un  grand projet en 2021 » ouvert sur  plusieurs thématiques: l’urbanisme, la sécurité, la propreté et  la conservation dans un esprit écologique au sens large et citoyen.

La prise de conscience doit être collective, impliquant  les propriétaires permanents et ceux des maisons secondaires. Elle doit concerner les collectivités et tous les intervenants sur le secteur, afin de travailler en cohérence. Si l’on veut changer les attitudes il faut changer les mentalités.

Un élargissement de la pensée
Ajoutons que cet exemple local doit s’inscrire lui-même dans une prise de conscience élargie. Le niveau de vie moyen de l’humanité a davantage augmenté entre 1990 et 2020 qu’entre l’an I de notre ère et 1820. Plusieurs milliards d’individus sont ainsi sortis de la misère ou sont sur le point de s’en extraire. Une nouvelle loi de Malthus semble cependant s’imposer : compte tenu de la fragilité des équilibres environnementaux, nous serions désormais trop nombreux à être trop riches et bien portants. Après 200 000 ans de lutte contre les forces de la nature, l’homme aurait acquis sur elle un tragique ascendant et devrait renoncer au développement économique : devant la malédiction de la prospérité, des voix nombreuses appellent à l’interruption de la croissance et à la suspension du progrès. C’est une impasse. Car il est possible de poursuivre sur le chemin du développement humain sans sacrifier les écosystèmes terrestres comme le Golfe de Saint-Tropez à condition d’élever le niveau d’exigence démocratique. L’égalité écologique est la clé du développement durable.

Pour cela, des actions simples, prenant en compte un état des lieux, visibles rapidement comme celles qui sont proposées à Saint Tropez sont exemplaires. « Ici, un catalogue de petites mesures » destiné à redorer l’image écornée sera constitué. Des réseaux laissés à l’abandon, source d’accès à l’eau, des poteaux d’électrification en perdition seront répertoriés et restaurés… »

Protéger les pins
Les pins, ce patrimoine esthétique,  sont trop rarement taillés ou étêtés autour de la Presqu’île. Ils devront  être mieux entretenus. Quant à la propreté, il faudra  militer pour des enclos fermés afin d’éviter le festin régulier des sangliers, ainsi que des points d’apport semi-enterrés.

Pour tous  ces nouveaux dossiers qui réclament du temps, la Protection des Sites devra créer des petits groupes de réflexion pour avancer ses exigences au nom de l’intérêt de tous. L’un d’eux planchera sur la route des Salins, le ré-ensablement des plages « ce petit trésor, fragile trop longtemps négligé ».

On le comprend, ce renouveau s’inscrit donc dans la continuité des efforts  « historiques » initiés par Annette Croizier et Marie Bonaparte qui avaient  fondé l’association…pour nettoyer, tout humblement, la plage des Salins…Depuis l’urgence d’une écologie participative et ouverte est devenue une priorité grandissante… même sur le plan électoraliste. Alors que l’année qui vient soit celle de la prise de conscience et de l’action en faveur de ce site magnifique. Il est temps !

Jean-François Principiano

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