Le célèbre Monsieur Brun a gagné

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Grand Var Est : victoire des commerçants !
L’amende de 1 million réclamée par le GIE pour…non ouverture le 14 juillet à 19 commerçants a été retirée!
Enfin une bonne nouvelle : ils ont gagné ! Comme quoi leur action a payé mais elle n’est pas terminée car ils demandent à leur tour que des sanctions soient prises, pour avoir ainsi été humiliés et pour que le mode de fonctionnement du GIE soit revu dans le sens du respect des lois et des commerces qui ne comptent pas, face à une dizaine de grandes surfaces propriétaires des murs qui occupent davantage de surface au sol que les 120 autres.

Cinq grands groupes, Carrefour, Le Printemps, Mac Donald, Zara, Nocibe…propriétaires des murs, occupent autant de surface que les 127 autres enseignes qui, elles, ne sont propriétaires que du fonds de commerce qui paient un loyer des charges plus une part de leur chiffre d’affaire.

L’affaire a fait grand bruit dans tout l’hexagone et même au-delà depuis que le gérant du Phénix, Mr. Patrick Brun s’était vu sommé de payer une amende colossale pour ne pas avoir ouvert sa brasserie le 14 juillet :186 624 euros. Il occupe, lui, une surface de 144 m2 et il n’est pas propriétaire des murs.

Son sang n’avait fait qu’un tour, il avait réagi selon sa conscience et son sens de la justice devant une telle énormité. Il avait décidé de se battre et de refuser une telle sanction, au demeurant parfaitement arbitraire frappant une vingtaine d’enseignes pour un total d’un million !

Car les grandes décisions leur échappent. Elles se prennent proportionnellement à la surface qu’occupe chaque enseigne. Comme pour le pâté d’alouette, une alouette, un cheval, ainsi de suite. Ce n’est pas du tout : un magasin, une voix. Et pour ce qui est de la gestion, ils n’ont pas davantage voix au chapitre. « Ils décident et nous on paye » résume Patrick Brun qui, de toute évidence n’aurait pas pu payer une telle somme.

L’administratrice du GIE de la zone commerciale, Valérie Mlocik, prétendait que «cette ouverture le 14 Juillet avait été votée à l’unanimité des commerçants avant la saison…certains n’ont pas joué le jeu. C’est pourquoi nous avons appliqué le règlement intérieur à la lettre. Il fallait un électrochoc. D’ailleurs, des clients se sont plaints du peu d’activité dans le centre pour un 14 Juillet. Je les comprends. »

Le problème c’est qu’on n’en trouve pas trace dans le réglement intérieur. Comment pourrait-il s’opposer à la volonté des salariés de se voir contraints au travail du dimanche et des jours fériés, d’autant plus si le patron n’y est pas favorable parce qu’estimant travailler à perte. Le GIE ferait ainsi régner sa loi ? C’est vers ça que nous allons si  la loi El Khomri s’appliquait.

Une nouvelle pétition
Très sensible aux très nombreux soutiens qui lui sont parvenus de France et de par le monde -il n’en revient pas- Patrick Brun n’a pas changé d’optique face à une telle prétention aussi arbitraire qu’illégale. Il la résume ainsi qu’il l’avait fait sur les réseaux sociaux :
« Appliquer une clause de pénalité pour avoir fermé le 14 juillet, clause qui n’existe pas dans un règlement intérieur, correspond à un abus de position dominante, à une tentative d’extorsion de fonds. Et pour cela, nous ne ferons aucun cadeau. A aucun d’eux.
Lorsqu’on oblige une personne à faire quelque chose contre sa volonté, en mettant en place une amende exorbitante, ( 186 624 € pour la Brasserie Phénix, 72 576 €, pour le buraliste, 40 000 € pour le chocolatier Sarroche, 57 900 € pour la bijouterie Uno, 38 800 € pour la boutique de cuir Saint-Germain et 15 000 € pour le stand de loto) sous peine de créer des difficultés financières extrêmes. Auquel il convient d’ajouter le dommage moral éprouvé, il est important de se battre pour dénoncer le diktat totalitaire du GIE Grand Var, avec la complicité du gestionnaire Klépierre, envers certains indépendants ( pour quelques uns en procédure d’éviction)…
Aujourd’hui il devrait être interdit d’obliger des personnes, des petits indépendants à courber l’échine devant la puissance d’un groupe, dans notre cas le gestionnaire Klépierre, dont la réputation se bâtit avec des chiffres et non des sentiments.
Nous avons gagné une première manche, à savoir obliger ce GIE à s’asseoir sur ses amendes. Grâce à la solidarité des gens : pétition, page Facebook, clients et commerçants de galeries marchandes qui se sont offusqués devant de tels comportements, des salariés a qui ont a fait croire que le « volontariat » avait comme signification « liberté de choisir »…
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Aujourd’hui nous nous réservons le droit de prendre les mesures nécessaires pour combattre ce système d’une autre époque.
Nous demandons réparation au gestionnaire Klépierre, à Valérie Mlocik directrice du centre commercial Grand Var, à Carmila (société immobilière créée en 2014 après le rachat par le groupe Carrefour des centres commerciaux appartenant au groupe Klépierre devenu aujourd’hui gestionnaire de ces mêmes centres commerciaux). Carmila qui se dit « au service des commerçants et des clients » et pourtant grande absente en communication.
Tout aussi coupables sont ceux qui ont fermé les yeux et laissé faire ! A tous ces dirigeants et responsables, nous demandons réparation des dommages : comme la douleur physique et psychologique subie par les personnes concernées….et j’en passe.
Ceci a été une atteinte à nos sentiments, à notre « liberté ».!
MERCI …MERCI…MERCI à tous, pour vos conseils et votre soutien ! »
Cet appel au refus d’une telle sanction, face à sa démesure, à son arbitraire, à son illégalité, à son caractère humiliant, n’aura pas été vain.
Il y aura des prolongements judiciaires, le 17 octobre à 15 h 00 devant le tribunal de commerce de Toulon. La pétition qui circule depuis le 6 septembre (http://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/liberte-choix-bien-reelle/24703) , intitulée « La liberté est choix » (JP Sartre),  à l’initiative de plusieurs victimes, en dit long sur la détermination des commerçants, sans droits, face au mastodonte écrasant tout sur son passage, se croyant tout permis.
Nous aurons l’occasion d’y revenir car la situation du commerce à Grand Var Sud mais aussi à Grand Var Est, inquiète sérieusement avec le départ des cinémas et de Décathlon et quelques autres enseignes, certaines pour « Avenue83 ». Il y a sûrement des logiques qui nous échappent. Surtout quand les gestionnaires restent les mêmes.
René Fredon

(Cet article est le fruit d’une rencontre avec Mr Brun, Merci à Matthew, Pierre Ivorra et Paul Huttl )

Crédit photo : Le Parisien http://www.leparisien.fr/economie/le-restaurateur-mis-a-l-amende-va-recidiver-12-08-2016-6033997.php

2 COMMENTS

  1. c’est une honte cette affaire! ma fille bosse dans cette galerie marchande a mc do. les commercants qui ont fermés commerce ces jours là sont harcelés de longue. dernièrement ils ont reçu une lettre leur interdisant d’avoir des interviews avec la presse, vraiment dégoutant les responsables de ce centre commercial.

  2. Triste histoire! vous devriez faire un tour pour voir ce centre commercial . Le spectacle est lamentable, aucune animation, plus de 20 boutiques viennent de fermer, des commerces en liquidation judiciaire. Je suis employé a Printemps, et je pense que d’ici la fin de l’année je vais être licencié, l’avenue et la directrice de ce centre commercial tue les commercants de grand var et notamment grand var est, une petite vengeance suite aux amendes ?

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