La Ville de Six-Fours présente le Grand Gaou Festival !

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La Ville de Six-Fours présente le Grand Gaou Festival !

Du 28 juillet au 1er août 2021 Île du Gaou – Six-Fours-les-Plages

Afin de fêter le retour de la musique live après ces longs mois de silence, la ville de Six-Fours lance le Grand Gaou Festival, nouvel évènement musical exceptionnel qui se tiendra du 28 juillet au 1er août 2021 sur l’Île du Gaou.

Avec un format inédit et une programmation éclairée réunissant grandes figures françaises (Benjamin Biolay, Catherine Ringer, Ibrahim Maalouf…) et artistes internationaux (Morcheeba, Mogwai, Kyle Eastwood…), le Grand Gaou Festival vous invite à une promenade au grand air dans un cadre idyllique, entre criques et pinède, le temps de cinq soirées de concerts.

En attendant de vous revoir cet été, voici le programme de cette première édition :

• 28/07 : Mogwai
• 29/07 : Benjamin Biolay + Hoshi
• 30/07 : Morcheeba + AaRON
• 31/07 : Ibrahim Maalouf + Kyle Eastwood
• 01/08 : Catherine Ringer chante les Rita Mitsouko

Pour garantir la sécurité de toutes et tous et vous permettre de vivre sereinement le festival, les concerts seront organisés dans le respect des recommandations gouvernementales (placement assis, port du masque et présentation d’un pass sanitaire valide).

MOGWAI
Mercredi 28 juillet | 20H00
Tarifs : 20 € Abonnés / 25 € Tarif plein
Concert assis

Formé en 1995 à Glasgow, Mogwai est devenu l’un des groupes les plus influents et les plus exposés de la scène post-rock, et ce dès leur très remarqué premier album « Young Team » en 1997. En grande majorité instrumentales, leurs chansons sont basées le plus souvent sur une ligne de basse ou de guitare, à laquelle sont apportées au fur et à mesure des variations du thème et autres couches sonores en tout genre. Toujours sur le fil, ces compositions oscillent entre ambiances atmosphériques et violence sonique (leurs concerts se finissent en général dans un chaos complet, sous une pluie de larsen).

Mogwai a fait son grand retour le 19 février 2021 avec la sortie de leur 10ème album studio « As The Love Continues » via Rock Action Records/[PIAS]. L’album a été enregistré en début d’année avec le producteur Dave Fridmann et comporte des contributions d’Atticus Ross et de Colin Stetson. Ce nouvel album arrive 25 ans après la sortie du premier single du groupe « Tuner/Lower ».

Pendant ces 2 dernières décennies, les Écossais ont également réalisé plusieurs bandes originales de films parmi lesquels les documentaires Zidane, un portrait du XXIe siècle, Avant le déluge, Atomic et Kin ou encore la musique de la série française Les Revenants.

BENJAMIN BIOLAY + HOSHI
Jeudi 29 juillet | 20H00
Tarifs : 25 € Abonnés / 30 € Tarif plein
Concert assis
Report du concert de Benjamin Biolay initialement prévu le 16 avril 2021 à l’Espace Malraux. Les billets achetés restent valables pour la nouvelle représentation.
Remboursement possible dans les points de vente.

BENJAMIN BIOLAY

Benjamin Biolay revient illuminer l’été 2021. Avec un grandiose neuvième album, Grand Prix, Benjamin Biolay perpétue son savoir-faire mélodique, sa science harmonique et sa richesse lexicale. Le chanteur stakhanoviste trouve ici le point d’équilibre idéal entre paroles et musique, tubes et ballades, références et clins d’œil. Le nouveau répertoire gorgé de mélodies imparables, de refrains entêtants, de textes définitifs et d’arrangements audacieux va résonner en live lors de ces premiers rendez-vous qui lui permettent de s’installer pour plusieurs jours, dans chacune des villes où il va faire escale, et jouer avec le même plaisir dans des petites ou grandes salles.

Benjamin Biolay s’est imposé en quelques années comme le pilier de la chanson française avec ses textes hors norme, ses mélodies et ses productions percutantes. Son nouvel album « Grand Prix » est sorti le 6 juin 2020 (Polydor/Universal) sera l’occasion de le retrouver sur scène pour un nouveau live.

HOSHI

Deux ans après un premier album intitulé « Il suffit d’y croire » écoulé à plus de 200 000 exemplaires, celle que l’on qualifie de nouvelle étoile de la chanson française (référence à son nom de scène, étoile en japonais) a sorti un deuxième opus le 27 mars 2020.
C’est dans le tourbus d’une tournée de plus de 140 dates à travers la France que naît ce nouvel album baptisé « Sommeil levant », dont le premier extrait Amour Censure a inondé les ondes des radios et cumulé plus d’un million de vues sur Youtube.
À présent agée de 23 ans, Hoshi, nommée aux Victoires de la musique dans la catégorie Révélation Scène, a su acquérir une maturité qu’elle met en exergue avec brio dans 14 nouvelles compositions qu’elle signe intégralement de son statut d’autrice-compositrice- interprète. Elle y aborde des thèmes plus personnels sur des mélodies résolument modernes, dans lesquelles on retrouve des influences tantôt plus urbaines, tantôt plus électroniques, sans trahir l’essence pop-rock qui lui a ouvert les portes du succès.
Parmi ces 14 titres, Hoshi nous embarque dans un voyage coloré entre ses souvenirs d’enfance, ses blessures personnelles, et ses premiers pas dans la vie d’artiste.

Un album plus tranché, à l’image du parcours de cette artiste qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

MORCHEEBA + AaRON
Vendredi 30 juillet | 20H00
Tarifs : 23 € Abonnés / 28 € Tarif plein
Concert assis
Report du concert de Morcheeba initialement prévu le 27 mai 2021 à l’Espace Malraux. Les billets achetés restent valables pour la nouvelle représentation.
Remboursement possible dans les points de vente.

MORCHEEBA

Groupe pionnier de la scène Britannique avec 9 albums sortis, vendus à plus de 10 millions d’exemplaires, Morcheeba revient sur scène !
Les membres originaux du groupe, Skye Edwards et Ross Godfrey, ont annoncé Blackest Blue, leur 10ème album studio dans une discographie qui a traversé trois décennies. La sortie est prévue pour le 14 mai 2021. Cet album raffiné fusionne les précédentes incarnations et sons du groupe – downbeat, chill, electro-pop & soul – en un disque cohérent qui va chercher au plus profond de leur héritage musical multi-genres. Comme à son habitude, le groupe n’a pas abordé l’album avec des idées préconçues, et a plutôt créé un voyage organique qui représente le meilleur de Morcheeba.
Pour le plus grand plaisir des fans, le groupe jouera des nouveaux titres extraits de Blackest Blue ainsi que ses plus gros tubes comme « Otherwise », « The Sea », et « Rome Wasn’t Built In A Day ».
Cette tournée promet d’être pleine de surprises et de nouveaux sons !

AaRON
3 albums majeurs « Artificial Animals Riding On Neverland » (2007), « Birds in the Storm » (2010), « We Cut the Night » (2015), au total un demi-million d’albums vendus

+ 300 concerts d’Istanbul à New York en passant par Paris, Bruxelles et Moscou Lauréat à Copenhague d’un European Border Breaker Awards
« Blouson Noir (feat John Malkovitch) » est choisi pour habiller le parfum ‘L’Homme’ par YSL depuis 2017, son clip réalisé par le groupe est nommé au Berlin Video Music Award
Nouveau single « The Flame » en décembre 2019, critique unanime
« Odyssée » le 07.02.2020 et c’est Sylvain Tesson qui en parle le mieux.
Les chants de l’errance.
Au XIIe siècle, des traits de lumière zébrèrent le cœur des ténèbres.
Des soldats-lasers ? Non, des preux. Dans la forêt d’Europe, chevauchèrent les chevaliers errants. Jour et nuit dans les bois ils allaient de châteaux en clairières, cherchant aventure et amour. Ils enduraient les tempêtes, terrassaient les monstres pour le cœur d’une dame au sommet d’une tour. On se moqua d’eux. Ils incarnaient le ridicule des âmes naïves. Cervantès inventa Don Quichotte, leur caricature. Puis on les oublia. On les considère aujourd’hui avec une indulgence narquoise. Je pense à ces coureurs des bois, épris de prouesses, brûlant de désir.
Leur manquait la musique. Chantaient-ils sur le chemin ? Que disaient-ils dans la nuit ? Est-ce pour eux qu’AaRON a composé ces morceaux ?
Pourquoi, en écoutant Keep Walking Love ou Fastlane ai-je l’antique impression d’entendre les hymnes de l’errance ?
Ils semblent vieux et très éternels comme tous les chants de la première fois.
Les rythmes envoûtent : pas du cheval traversant les « grands dégâts de la nuit ».
La musique rampe sur des chemins qui ne mènent nulle part.
La musique chevauche comme un prince des Aulnes, sans repos ni répit, lentement, puissamment, car le but est immense.
Et la voix venue des profondeurs d’elle-même, sort de la forêt noire et lance sa question dans des vents sans réponses : Qui es-tu, toi qui es moi-même ?
Je soupçonne Buret et Coursier d’avoir composé leur album sur le dos d’un coursier franchissant les essarts à larges enjambées pour fuir les fantômes de soi-même.
On écoute et c’est nous qui chevauchons l’album.
On appelle peut-être cela le rythme chaloupé. Je préfère inventer : le rythme-chevalier.
Si ce chant tombait du haut des arbres, on ne s’arrêterait plus jamais de traverser les forêts. Comment réussit-on à zébrer de lumière des leçons de ténèbres ? Comment ? En poursuivant l’amour !
Comme le firent en leur temps Yvain le chevalier au Lion et Lancelot le chevalier à la Charrette.
Si les compagnons d’Arthur dans les forêts surréalistes avaient reçu la voix d’AaRON pour les sortir d’affaire, ils auraient trouvé le Graal sans souffrir autant.
Imaginons les chevaliers, chevauchant si tard à travers la nuit et le vent. Une voix les guide, donnant la réponse :
« Laisse les parler/marche devant/cherche la beauté ».
Chut chevalier ! AarRON a réveillé le mystère. Syvain Tesson

IBRAHIM MAALOUF + KYLE EASTWOOD
Samedi 31 juillet | 20H00
Tarifs : 35 € Abonnés / 40 € Tarif plein
Concert assis

IBRAHIM MAALOUF
Né à Beyrouth en 1980, Ibrahim Maalouf est aujourd’hui l’instrumentiste le plus populaire de la scène musicale française. Son travail de métissage des genres est reconnu partout dans le monde depuis plus de 10 ans.

Remplissant le Volkswagen Arena d’Istanbul, faisant des concerts sold out au Lincoln Jazz Center de New York, et voyageant à travers plus de 40 pays dans le monde ces 10 dernières années, il devient le premier jazzman de l’histoire à remplir la plus grande salle de concert de France. En effet, Ibrahim fait un show historique le 14 décembre 2016 affichant complet plus de 8 mois à l’avance à l’Accor Arena de Paris Bercy.
Quelques mois plus tard, Ibrahim crée la surprise. Qualifié de « virtuose » par le New York Times, il se produit lors d’un concert exceptionnel en collaboration avec The New Levant Initiative, au Kennedy Center de Washington DC, pour la création mondiale de son album « Levantine Symphony No.1 ».
Ibrahim est récompensé par 2 « Victoires du Jazz » ainsi que 2 « Victoires de la Musique » (« Album Musique du monde » et « Concert ou tournée de l’année » qui par ailleurs sont les premières récompenses des Victoires de la Musique décernées à un instrumentiste depuis leur création il y a plus de 30 ans. Ibrahim a reçu également un « Echo Jazz » en Allemagne, un « César de la Meilleure Musique de Film » et un « Prix Lumières » pour la meilleure musique de film en 2016. Il reçoit également les prix honorifiques de Chevalier de l’Ordre du Mérite, et Chevalier des Arts et des Lettres du gouvernement français.
Adolescent, Ibrahim arrivait en tête des plus grands concours internationaux au monde et débutait une carrière de soliste classique, mais à partir des années 2000, repéré pour sa capacité à colorer les musiques de ses improvisations, il devient incontournable autant dans la pop, le jazz que dans le domaine des musiques dites « du Monde ». Sting, Salif Keita, Amadou & Mariam, Tryo, Matthieu Chédid, Lhasa de Sela et de nombreux artistes de styles très variés font appel à lui.
Entre 2007 et 2019, Ibrahim produit, compose, arrange et réalise plus de 15 albums pour lui et pour d’autres artistes. Il compose également plus de 10 oeuvres symphoniques ainsi qu’une quinzaine de musiques de longs métrages.
Repéré par le producteur mythique Quincy Jones lors d’un concert au Montreux Jazz Festival en 2017, Ibrahim devient l’un des artistes que le producteur américain encourage régulièrement via la Quincy Jones Productions basée à Los Angeles.
En 2019, Ibrahim signe les bandes originales de 3 films dont « Celle Que Vous Croyez » de Safy Nebbou avec Juliette Binoche, véritable succès à l’international puis il part en tournée d’été à travers la France avec la fanfare balkanique Haïdouti Orkestar.
Ibrahim enchaîne ensuite avec son 11ème album studio « S3NS » en septembre 2019 et se produit à cette occasion à l’Olympia (Paris) les 23, 24 et 25 septembre à guichets fermés et enchaîne une tournée mondiale.
Parallèlement Ibrahim enseigne la trompette et l’improvisation dans les conservatoires depuis 1999. Il a été plusieurs fois invité par ITG (International Trumpet Guild) aux États- Unis pour des concerts et master classes, et développe depuis plusieurs années une pédagogie spécifique à l’enseignement de l’improvisation musicale classique au sein des conservatoires français.
Sa dernière collaboration pédagogique remonte à l’automne 2019 où tous les jeunes élèves de l’association Orchestre à l’École composée de plusieurs milliers d’orchestres à travers la France ont rejoint Ibrahim à tous ses concerts en Zénith afin de monter sur scène pour la première fois de leur vie, puis accompagner Ibrahim et ses musiciens sur sa composition « Happy Face ».
En 2019, Ibrahim compose, interprète et enregistre la totalité de la musique du spectacle « Monsieur X » créé par Mathilda May et interprété par le célèbre acteur et comédien Pierre Richard. Spectacle qui remportera le Molière du meilleur seul en scène de l’année 2020.
De plus, sur son label Mister Ibé, Ibrahim produit le premier album de Thaïs Lona, chanteuse émergente dans les musiques Pop-RnB.
À l’occasion du mois de novembre 2020, durant lequel il fête son 40ème anniversaire, Ibrahim sort un tout nouvel album « 40 MELODIES » et pour la première fois, il est en duo avec François Delporte son fidèle ami et guitariste depuis plus de 10 ans, ainsi que de nombreux invités prestigieux tels que Sting, Matthieu Chedid, Marcus Miller, Alfredo Rodriguez, Richard Bona, Trilok Gurtu, Hüsnü Senlendirici, Jon Batiste, Arturo Sandoval, et bien d’autres.

KYLE EASTWOOD
Depuis son apparition sur la scène jazz internationale au milieu des années 90, c’est avec un mélange bien à lui d’indépendance, d’élégance, de ténacité et d’humilité que Kyle Eastwood, ne se fiant finalement qu’à ses intuitions et son goût très sûr, a entrepris de tracer son propre chemin dans le foisonnement des genres et des styles constituant désormais cette musique… Après avoir fait paraître en 1998 un tout premier disque en leader, « From There to Here », où s’affirmait avec éclat et sans la moindre distanciation maniériste son amour et sa connaissance intime de l’âge d’or du jazz orchestral des années 50, le contrebassiste, alors tout juste âgé de 30 ans, a ressenti le besoin de se détourner un temps de ces références si magistralement posées dans ce disque aux allures de manifeste, en aventurant son univers tout au long de la décennie suivante dans des projets hybrides et subtilement trans-genres, flirtant, au gré d’albums aussi éclectiques que raffinés, avec l’électro-jazz cool et sophistiqué (« Paris Blues »), le smooth jazz aux accents « seventies » et résolument groovy (« Now »), voire le manifeste « arty », chic, urbain et métissé (« Métropolitain »).
C’est riche de cette traversée intime de nouvelles formes et de sons plus contemporains, qu’en 2011, le contrebassiste, à la tête d’un tout nouveau quintet composé de jeunes musiciens anglais talentueux, alors à peu près inconnus mais parfaitement en phase avec ses parti-pris musicaux, commencera avec l’enregistrement de « Songs from the Château », à véritablement trouver sa voie en posant les jalons d’une musique gorgée de swing, renouant sans détour, tant dans la forme que dans l’esprit, avec un jazz plus direct, lyrique et mélodique — en quête d’une relation à « la tradition » à la fois réaffirmée et renouvelée. Enregistrés peu ou prou avec la même équipe de musiciens, les deux disques suivants, « The View From Here », « Timepieces » puis « In Transit », parus respectivement en 2013, 2015 et 2017 sur le label Jazz Village, ont depuis confirmé et approfondi avec brio cette nouvelle orientation esthétique aux allures de «retour aux sources» — Eastwood y re- visitant/réactualisant quelques une des formes les plus archétypales du hard bop flamboyant du tournant des années 60, en donnant à entendre une musique spontanée et pleine d‘allégresse, fondée sur le pur plaisir du jeu, le risque toujours renouvelé de l’improvisation et la magie de l’interaction collective.

« Le cinéma est ma seconde passion » avoue-t-il. Il paraissait donc naturel, qu’aujourd’hui, son quintet se penche sur les bandes originales de film. L’album s’ouvre sur Bullit, célèbre pour sa course-poursuite à travers les rues de San Francisco, dont la bande-son est signée Lalo Schiffrin. Une version enlevée, où la contrebasse ductile de Kyle Eastwood se détache de l’ensemble, préparant le terrain au piano facétieux d’Andrew McCormack. S’en suit le thème de Taxi Driver, écrit par Bernard Hermann, le compositeur d’Alfred Hitchcock, dont l’inquiétante introduction rappelle les balades de Travis (Robert de Niro), la nuit, en taxi new-yorkais. Pour ce faire, le saxophoniste Brandon Allen et le trompettiste Quentin Collins renouvèlent une mélodie connue de tous. En compagnie de la chanteuse Camille Bertault, le quintet donne, en outre, une relecture rythmée des Moulins de mon cœur, hymne nostalgique de Michel Legrand.

Le thème suivant, The Eiger Sanction, a été écrit par John Williams pour Clint Eastwood. Point d’orchestration symphonique, chère au compositeur attitré de George Lucas, mais une formation resserrée, où se distingue le jeu sensuel du pianiste Andrew McCormack. Quant aux cuivres, toujours à l’unisson, ils redoublent de vigueur. La mélancolie n’est pas en reste, grâce à la voix caressante du chanteur Hugh Coltman, sur le thème de Gran Torino, composé par les Eastwood père et fils. Le groupe ne se prive pas, non plus, d’un peu d’humour, avec le classique d’Henry Mancini, Pink Panther Theme. A son écoute, on se surprend à penser que cette ritournelle était d’abord une œuvre de jazz raffinée.

Pas de musique de film sans Ennio Morricone, qui conçut la ballade du long-métrage « Vertiges », Per Le Antiche Scale. Toute la poésie du génie italien est subtilement évoquée par le pianiste du groupe, très sensible au jeu de Kyle Eastwood. Ce dernier s’approprie, par ailleurs, une autre musique d’Henry Mancini : celle du film Charade, du regretté Stanley Donen, qui mettait en scène Audrey Hepburn, plongée dans une histoire troublante. Parfaitement unis, les musiciens donnent une interprétation exigeante de ce thème, transcendée par les arrangements audacieux de Brandon Allen.

Les propres compositions de Kyle Eastwood ne sont pas négligées pour autant. Unforgiven (Impitoyable) est repris en trio avec contraste et profondeur. La chanson de Skyfall, l’un des derniers James Bond, est, quant à elle, traitée de manière singulière, laissant libre cours aux improvisations inventives des jazzmen. Enfin, un instrumental épuré de Gran Torino contribue à parfaire cet hommage réussi. Kyle Eastwood a fait sienne la phrase de Marcel Proust « Le vrai voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux ».

Par son approche humble et respectueuse de ces musiques, connues du plus grand nombre, il remet au goût du jour des œuvres originales devenues, avec le temps, des classiques.

CATHERINE RINGER CHANTE LES RITA MITSOUKO
Dimanche 1er août | 20H00
Tarifs : 30 € Abonnés / 35 € Tarif plein
Concert assis

Les Rita Mitsouko, ça a toujours été un peu – et jusqu’à infiniment, parfois – plus, que Fred Chichin et Catherine Ringer. Ne serait-ce qu’à cause des paroles, de la musique, de toutes ces formidables émotions, de toutes ces éclaboussures d’images. De leur âpre liberté, de leur fol imaginaire.
Bien sur, et ça pèse lourd depuis que Fred les/nous a quittés, les Rita, le groupe ou le duo, étaient uniques : en tant qu’artistes, que puissance créatrice à double détente, tant chez eux en France, que dans ce vaste monde de la création tous azimuts qu’ils désiraient si fort embras(s)er .
Mais évidemment aussi, et ça irradiait d’eux de partout, les Mitsouko étaient, en eux-mêmes comme dans leurs visions tellement variées, acérées, l’incarnation de la notion de multiple : multiples d’eux confrontés, multiples de deux aux yeux d’un public éveillé par la curiosité, activé par l’amour ; multiples par les talents qu’ils ont dû creuser dur et profond en eux deux et alentour pour les extraire et mettre à jour, en pure veine de « cool frénésie » dans les meilleurs moments, et toujours au moyen d’une bonne dose de « système D » très, très double perso. Tant il est vrai de vrai, pour eux, comme pour tant de ceux (et celles !..) qu’ils aiment et admirent, que le talent, tel l’amour, « c’est du taf et ça s’travaille… » (« Chères Petites » chanson féministe tout en finesse et anti-conte fort utile à l’usage, album Système D, 1993). On le sait, leur légende s’en est assez fait l’écho en chorale, Fred et Catherine se sont rencontrés en 1979, sur le plateau d’une pièce de théâtre alors dit d’avant-garde : elle y jouait un rôle important, il devait y jouer de la musique ; ils sont tombés nez à nez l’un sur l’autre…et sur un destin en paire pas commun, oh non ! Certes, chacun avait pas mal bourlingué de son côté, mais bon, ils étaient incroyablement beaux, chacun dans son genre bien affirmé, de caractères plutôt rudement trempés, frais comme deux roses échappées de la zone parisienne, moues nature mi punk sauce ravigote, mi zazou à la Doisneau. Et tandis que Fred, au fond, ne jurait que par les Beatles tendance George Harrison le Ténébreux à la guitare ligne claire, ou les Stones période dandies garage des sixties, Catherine, elle, rêvait de Bowie, d’Iggy, du Velvet englouti, mais tout autant des chanteuses réalistes d’avant- guerre, de celles, surréalistes, d’après ( toujours la !..)-guerre, ou bien encore de la sublime et éternelle Diva du Caire, Oum Khalsoum – quand on peut se le permettre, là, en direct, au chant comme à quelques instruments d’abord sévèrement triturés, pourquoi se priver ?
Nés d’un intense mélange des genres et d’un robuste kamasutra de styles, Les Rita Mitsouko ont, d’un coup d’un seul, souffert et bénéficié de leur environnement dans l’espace/temps franco-musical du début des années 80 : en dehors d’une poignée de rockers locaux plutôt courageux et d’artistes « new-wave » déjà astucieux, c’était, comme disait Coluche, une sorte de désert ! Donc tout y restait à inventer, ou presque : en 1981 et en politique générale, un certain Mitterrand s’y est collé, d’abord en majesté, et puis ça s’est détricoté… Mais en 1982, en un étrange cocktail d’art brut et de chanson pop, les Rita ont foncé têtes baissées par la fenêtre entrouverte, et si ça n’a pas fait mouche dès les premiers singles de cette année-là, un peu plus tard, avec « Marcia Baïla », on peut dire que ça l’a fait, oh oui, dans les grandes largeurs, en toutes audaces ( le sujet, son traitement osé ) et en toute beauté (mélodie gourmandissime, total panache des images). Un de ces succès raz-de- marée qui vous propulsent, sans escale, un artiste du quasi néant vers la stratosphère ! Et comme ils étaient deux, et ces deux là précisément, au lieu de s’étouffer de vaine gloire avec, ils s’en sont fait un talisman, un pacte entre eux et leur pratique de l’art, une perspective que le plus vaste public de 1984/85 reçut d’emblée comme une promesse tenable parce que dessus, d’abord, on y pouvait danser… et fallait voir un peu avec qui ?… Deux visages, deux silhouettes, une allure et une voix qu’on serait fier(e)s, longtemps, à notre tour, d’aimer et d’admirer…
La suite, on la sait aussi : ces sept albums orageux, gouleyants, charnus, sexy et tempétueux qui n’ont pas que, sur les bords ni du bout des doigts, contribué à complétement bouleverser la, ou mieux les, musiques charriées et réinventées par içi, qu’elle trouvent leurs sources premières chez James Brown, Prince ou Funkadelic, quelque-part sous les sables d’Afrique ou d’ailleurs, ou encore, et pourquoi pas, sous nos vieux pieds d’ici prompts à la rage comme à l’étreinte, et en même temps à la rengaine, celles qui font bouillir les artères ?!
Car si les manières, mœurs, colères et songes fécondés sur cette antique terre de France ont connu force regains, coups de sang et de boutoir heureux ou malheureux ces trois avant- dernières décennies, c’est, notamment, aux accents du fougueux et décapant The No Comprendo (1987), aux splendeurs à dents de requin de Marc & Robert (1988), aux fééries lunaires et abrasives du si bien nommé Système D. (1993), à la Cool Frénésie (2000) et son cortège de ballades vibrionnantes, aux volutes et créatures fantastiques de La Femme Trombone (2002), aux charmes insolites, abruptes et troublants de Variéty (2007), couronnés de l’Oeil qui devine, et ponctués par « Même Si », complainte douce et ultime, comme un point en suspension au delà des Rita Mitsouko et de leurs aventures soniques et visuelles, si denses en tumultes sensuels et autres substances organiques roboratives tellement en avance sur leurs temps que, désormais, ils peuvent les laisser inspirer nos ondes de joie prochaines et savantes méditations futures avec un zest de grâce confiante – et une belle marge…
Fred Chichin est mort le 28 novembre 2007, ce triste jour mettant un terme précoce à la féconde période créatrice des RITA MITSOUKO, ainsi qu’à la triomphale tournée alors en cours. Catherine Ringer a continué de les chanter jusqu’à la fin de cette tournée si cruellement amputée, comme elle l’était elle-même. Elle tenait à honorer un engagement. Toujours le même. Cette promesse que les Rita Mitsouko ont une vie propre. Leur œuvre, une vie sensible qui leur ressemble, les prolonge, les dépasse de son souffle de braise : ces bacchanales de hits inouïs autant qu’inimitables ( la marque des grands, leurs pairs !..), lovées ici sur le velours profond d’autres chefs d’œuvres moins balisés. Que voici, de nouveau et frottés dernier cri, à portée des sens en émoi d’au moins trois générations, maintenant : les deux d’avant et la première de celles d’après…
Car nos Rita n’ont tout de même pas, entre mille et un prodiges foutralement tubesques et combien de preux feux d’artifices sur scène, inventé le multimédia à la disposition de tous, accouplé et fertilisé chanson française et pop internationale, ainsi que, accessoirement, sauvé les années 80 par magie en tornades – et les suivantes par surcroît d’envoûtement !..- pour qu’on se contente, à présent, de les pleurer : c’est pas leur truc, mais alors pas du tout, aux Mitsouko …
L’esquisse furtive d’un pas de danse, l’amorce d’un foutu tintamarre, un baiser de mousson, un refrain qui vous mord en férocité rieuse, et voilà que ça vous re-saute aux tripes, à la gorge, au cerveau…Comme…

Comprendo ??….

François Ducray

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