La préfecture maritime de la Méditerranée appelle à la prudence en mer

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Yves Joly Préfet maritime

Les prévisions météorologiques du Week-end de Pâques prévoient une mer peu agitée à forte et des vents de Nord-ouest encore relativement importants qui supposent de la prudence (vents de 20 à 40 nœuds voire 50 nœuds dans le Golfe du Lyon samedi avec des creux de 0,5 mètre près des côtes à 4 mètres au large). Ces vents, qui peuvent varier d’une zone à l’autre, invitent à l’esprit de responsabilité et à des comportements vertueux pour tous les usagers de la mer.

La Méditerranée est trompeuse. On s’y détend et pourtant elle tue. Sous l’apparente tranquillité du ciel bleu, et bien souvent par des actes imprudents, insouciants, improvisés, une sortie en mer, milieu naturel contraignant, mais aussi exigeant et difficile, peut devenir rapidement mortelle. Le vent souffle plus fort en Méditerranée qu’en Bretagne. Il complique la tâche des sauveteurs bénévoles et professionnels même expérimentés. La chute peut souvent être fatale lorsque les vents et les courants éloignent l’usager de son embarcation ou de son engin nautique.

Le bilan du CROSS MED fait ressortir en 2014 une activité très soutenue avec des pics opérationnels lors des journées où le vent souffle très fort et, hélas, 44 décès dont 14 plongeurs. Plus concrètement, 72 % des opérations sont à relier à la plaisance et 12 % concernent les loisirs nautiques.

Les opérations de recherche et de sauvetage, si elles sont gratuites, ont un coût public pour la collectivité.

Pour rester l’acteur efficace de son sauvetage, il faut être entendu et vu à temps de jour comme de nuit pour être secouru au bon moment. Il faut en particulier pouvoir alerter les secours avec des informations les plus précises possibles.

Les bons réflexes de sécurité, ce sont des risques en moins pour tous, c’est surtout des vies épargnées et c’est aussi des interventions coûteuses évitées. Durand les épisodes de vents importants, les usagers inexpérimentés, mal équipés, en mauvaise condition physique doivent apprendre à renoncer à toute sortie pouvant s’avérer dangereuse en mer.

Quelle que soit l’activité nautique envisagée, toute sortie doit être soigneusement préparée :
- renseignez-vous sur les particularités de la zone fréquentée, les conditions météorologiques et notamment la force du vent et des courants : les bulletins météo sont disponibles dans les capitaineries, les clubs nautiques et les écoles de voile, et sont diffusés par le CROSS sur la VHF ;

– faire attention à l’apparente tranquillité liée au ciel bleu ; le vent souffle plus fort en Méditerranée qu’en Bretagne ;
- véliplanchiste, kit surfeur, kayakiste ou plaisancier, vous devez vérifier l’état de votre matériel pour prévenir toute casse ou avarie : en mer, le moindre incident est susceptible de vous mettre en danger ;

– soyez attentif à votre état de santé ou de fatigue et reprenez en douceur après une longue trêve hivernale ;
- prévenez vos proches, restés à terre, de votre destination et heure prévisible de retour ;

N’oubliez pas les gestes qui sauvent :

– emportez avec vous VHF, téléphone portable, fusée de détresse, lampe flash ; ces équipements peuvent vous sauver la vie ; il faut les avoir avec soi, savoir les utiliser et savoir alerter les secours ;
- sortez avec un gilet de sécurité, pour les enfants mais aussi pour les adultes et les personnes âgées ; le gilet, c’est la ceinture de sécurité en mer, milieu complexe, exigeant, difficile et dangereux ;

– respectez les conseils des sauveteurs et, notamment pour les baigneurs, les éventuelles mesures d’interdictions de baignade ;
- vous n’êtes pas seul sur l’eau ; soyez attentifs aux autres et respectez les plans de balisage qui organisent la coexistence des activités afin que chacun puisse évoluer en toute tranquillité.

Il faut aussi :

  • –  Savoir renoncer à une sortie programmée si le temps n’est pas adapté à vos capacités et à votre sortie ;
  • –  Penser à la sécurité des enfants et des personnes âgées ; prévenir tout risque de chute ; porter sa brassière de sauvetage ;
  • –  Ne pas oublier sa trousse à pharmacie ;
  • –  En cas de chute à la mer, savoir se mettre en situation de survie ;
  • –  Savoir naviguer de nuit ;
  • –  Partir avec le plein de carburant et une réserve ;
  • –  Connaître la météo et les courants de dérive dans la zone de navigation ; ils 
suivent nos côtes en Méditerranée ;
  • –  Détenir un moyen d’alerte et savoir s’en servir ;
  • –  Connaître les marques de balisage, les règles de barre et de route, les feux de 
navigation et respecter les règles de navigation ;
  • –  Avoir la bonne réaction devant un homme à la mer, un début de noyade, un 
arrêt cardiaque, une collision, une voie d’eau…
  • –  Débrayer le moteur de son navire stoppé ;
  • –  Comprendre que la vitesse est propice à la chute mais aussi à la collision ;
  • –  Disposer d’un moyen de repérage lumineux ;
  • –  En cas de perte de matériel, savoir le signaler vers un centre opérationnel armé 
24h/24 (CROSS MED, pompiers, Gendarmerie) pour éviter de mobiliser inutilement des moyens de secours forcément couteux.

 

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