Pour commencer l’année d’une façon positive je vous propose de découvrir une philosophie de vie venue du japon ancestral .C’est une branche pratique du shintoïsme appelée au pays du soleil-levant la recherche de l’Ikigai (le soi profond). Elle a influencée des penseurs aussi divers que Krisnamurti, Maharshi, Lanza del Vasto, Nietzsche, Vattimo ou Schopenhauer. C’est dire !
Une recherche du sens de sa présence au monde.
Lors de la prière du matin les japonais posent la question : qui suis-je ? Mais c’est aussi une recherche du lien entre le soi et l’environnement. Une des caractéristiques de la pensée japonaise est de situer l’être toujours en lien avec les autres. Peuple pratique et dynamique, les japonais utilisent cette méthode pour donner une impulsion à leur réveil « Pour quoi dois-je me réveiller ce matin ? »
Une réponse optimiste
La question appelle une réponse simple : « je me lève pour faire ce que j’aime, qui correspond à mon Ikigai profond et qui est utile à mon environnement » (voir schéma). Lorsque cet examen est accompli je suis envahi par un optimiste rayonnant.
L’essentiel est donc dans la découverte de son Ikigaï. Disons déjà ce qu’il n’est pas. Ce n’est pas un désir quelconque, ce n’est pas une pulsion physique ou mentale, ce n’est pas non plus une jalousie ou une volonté de réussite, ce n’est pas un esprit de compétition. Ce n’est pas une volonté d’être.
C’est ce qui reste lorsque l’on a fait le vide intérieur et que la pensée disparaît. C’est un état planant d’attente de quelque chose. Ça peut venir ou ne pas venir. C’est une mise en condition d’un écran sur lequel peut apparaître une sensation de soi en plénitude. » Je suis ce que je suis.
Le poète persan Djalāl ad-Dīn Muḥammad Balkhi dit Rumi écrivait au XIII° siècle
« Laissez-vous silencieusement attirer par la force étrange de ce que vous aimez vraiment. Elle ne pourra pas vous égarer. »
“Ikigai” est donc l’équivalent japonais de “Joie de vivre” et/ou “raison d’être”.
Une joie de vivre utile aux autres
L’Ikigai est donc cette force qui vous donne envie de vous lever le matin, qui vous fait vous sentir “à votre place” professionnellement parlant surtout. Trouver son Ikigai est la quête souvent de toute une vie quand on ne prend pas le temps de se poser et de mettre sur la table les bonnes questions. Au japon c’est un leitmotiv, une tradition, une “énigme” que beaucoup s’emploient à résoudre. Certains disent même que les personnes qui ont conscience de leur Ikigai vivent plus longtemps car elles ne ressentent pas de pression ou de stress puisque leur métier … est leur passion.
Vivre de ce qui nous passionne c’est ça, le but de l’ikigai. Faire éclore à la vue de tous ce qui nous anime et nous fait vibrer au point de pouvoir en faire un métier et rayonner. Trouver son ikigai c’est déjà être lucide sur ce qu’on peut faire ou pas, ce qu’on aime réellement faire au point de ne pas compter ses heures … ou pas. Bref, trouver son ikigai est un voyage intérieur absolument passionnant !
Par le seul fait de sa polysémie, ce terme est déjà très intéressant en soi. Pour simplifier un peu les choses, on pourrait traduire iki par « vivre » et gaî par quelque chose comme « raison, motif, sens, résultat, valeur, valoir la peine ». Chacun des quatre signes graphiques étant porteur de connotations complexes, l’ikigai désigne à la fois :
* le sens de la vie,
* ce pour quoi la vie mérite d’être vécue,
* le sentiment qui nous fait dire que ça vaut la peine qu’on se lève le matin,
* le bonheur de faire des choses pour le pur bonheur de les faire,
* l’accomplissement de soi et la motivation à vivre,
* le sentiment d’être vivant,
* la raison de vivre,
* la joie et le but de vie.
L’ikigai décrit donc l’état d’une personne qui trouve du sens à la vie et éprouve un grand bonheur de pouvoir faire quelque chose qui a du sens à ses yeux.
Bien qu’un ikigai puisse être réalisé en poursuivant un but spécifique, une ambition ou un rêve, vous pouvez trouver votre ikigai dans des activités plus simples. Par exemple, certains le trouvent en s’occupant de leur famille. D’autres en pratiquant un sport ou un art. Il n’y a pas un ikigaï meilleur qu’un autre. Il existe une quantité illimitée de possibilités d’ikigai différentes.
Le principe fondamental d’un véritable ikigai est qu’il vous aide à développer votre potentiel et enrichit votre propre vie. Mais il améliore aussi la vie de votre entourage. Il s’agit donc de trouver quelque chose que nous aimons faire en développant nos talents tout en apportant de la valeur aux autres. La question à ce stade est : qu’est-ce que vous aimez faire qui procure de la valeur aux autres ?
Notons que cette pensée typiquement asiatique peut représenter pour les occidentaux deux dérives dangereuses : celle de l’égoïsme et du repli sur soi, mais aussi celle de l’acceptation trop facile des inégalités entre les hommes. Ceci dit, elle est à connaître pour approfondir le mystère de la spécificité japonaise.
Jean François Principiano.
