Écrivain, traducteur (italien) peintre, photographe, musicien, chanteur, metteur en scène, comédien, Michel Costagutto vient de publier la mémoire du fantôme aux éditions Villa-Cisneros. Un beau recueil de textes poétiques qu’il faut lire.
Michel Costagutto a publié plusieurs ouvrages, tous dignes d’intérêt notamment le Parlêtre Machin en 2002 que j’avais beaucoup aimé.
Ed é subito sera
J’ajoute que c’est un fin connaisseur de la grande poésie contemporaine italienne Sandro Penna, Eugenio Montale, Giuseppe Ungaretti, Pier Paolo Pasolini et notamment de Salvatore Quasimodo 1901-1968, prix Nobel de littérature qu’il a traduit en 2000 pour les éditions Editions Unes de Draguignan. Vidéo « Ed é subito sera. »
À la fois séduisant et discret sa riche personnalité et son érudition littéraire font de lui un des meilleurs témoins-acteurs de la scène culturelle varoise.
L’énigme de la parole
Situant l’énigme de sa parole entre réel et fiction, en ce lieu de vertige placé à la jointure exacte où se rencontrent au-dessus d’un vide impossible à combler une littérature de la représentation et une littérature de la simulation, Costagutto est bien moderne.
Toute son œuvre poétique, en prose ou en vers libres, témoigne d’un élan lyrique irrésistible, avec des textes pleins d’humour et d’humanité, des petites saynètes du quotidien sous forme de poèmes.
Populaire et engagé
Dans la mouvance d’un art populaire et résolument engagé Costagutto (il ne renie pas ses idées et son aspect anar) extirpe avec humour et tendresse des scènes du quotidien ; il braconne l’inattendu, le songe lointain.
Il se trouble, dans ses textes, devant la beauté simple du monde, d’un regard de femme, d’un spectacle au Liberté, d’une soirée entre ami, d’un tableau de Plagnol… Sans être assignable à un quelconque mouvement littéraire majeur, son œuvre confidentielle et courageuse se situe à la croisée de tous : marquée aussi bien par la nostalgie du mythe, se faisant païenne par endroits, que par la tentative d’élaborer un style opposé au pathos de l’intériorité, qui tend à trouver sa forme dans un objectivisme sobre et faussement simple. Comme dans cet exemple emprunté à son dernier ouvrage :
« La mémoire du Fantôme est explosante/fixe,
elle sait tout, elle voit tout,
elle lit le temps,
elle conjugue l’honneur,
l’héroïsme qui pourrait être celui d’un dandy,
la mort et la joie,
et la couronne en papier doré de l’amour. »
La mémoire du fantôme de Michel Costagutto 216 pages
22 € + 6 € de port commandes à l’ordre de : Association Alfredo Gangotena 2 route du Faron
Villa Françoise-Marie 83200 Toulon
À noter samedi 26 mars à la Librairie Charlemagne 50 boulevard de Strasbourg une rencontre avec les auteurs des éditions Villa-Cisneros de 10h 30 à 12h30 Gilbert Renouf, Gilles Desnots et Colette Gibelin. De 15 h à 18h Gilbert Conan, Michel Costagutto et Gilbert Renouf. Entrée libre
Jean-François Principiano
