La dynamique à gauche s’amplifie

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J-17 : après le débat des onze candidats
La dynamique à gauche s’amplifie

Le grand débat à onze mardi sur BFM TV et C NEWS -que l’on pouvait craindre hasardeux- s’est avéré très utile, révélateur. Pendant 3 h 30, les critiques des effets des politiques libérales de ce gouvernement et du précédent ont fusé de tous côtés. Emmanuel Macron et François Fillon ont eu bien du mal à convaincre des bienfaits de leurs programmes libéraux.. Le FN de même,  avec ses « solutions » et son discours nationaliste et xénophobe qui divise les Français pour isoler la France.

Jean Luc Mélenchon y est apparu comme porteur d’une vision de la société du vivre ensemble, d’un discours très rassembleur, d’un programme audacieux et cohérent, ciblant la cause des maux qui rongent la société, suscitant colères et doutes mais aussi une forte contestation sociale de l’ordre établi par une oligarchie financière régnant sur l’économie et les institutions, véritable rouleau-compresseur. Telle est la source du chômage, des inégalités, du malaise social profond qui traverse toute la société, ses élites libérales ignorant les catégories les plus défavorisées.

Ce phénomène se répand à travers l’Europe et le monde jusqu’alors dominé par les grandes puissances occidentales, puis au XXè siècle sous la houlette des E-U dont le prestige et les capacités déjà réduites, se trouvent entre les mains d’un milliardaire ultra-conservateur misogyne, incompétent et dangereux. Le rêve américain ne fait plus rêver. Trump encore moins…sauf M. Le Pen.

JL Mélenchon n’était pas le seul à gauche à faire entendre la voix des Français, jeunes, salariés ou chômeurs, retraités qui ont le sentiment d’être méprisés par les gouvernants de droite et d’une « gauche » sociale-libérale parjure.

Benoît Hamon qui s’en était démarqué, a fait montre de pugnacité dans la position difficile où il se trouve, de contestataire de la ligne Hollande-Macron et de la défection de nombreux  cadres du gouvernement auquel il a appartenu, de députés PS qui s’étaient engagés à le soutenir !

Nathalie Artaud a fait entendre, sans détour, la voix des travailleurs qui vivent au quotidien l’exploitation capitaliste, ce « gros mot » qu’il ne faudrait plus employer, qui serait d’un autre âge. Elle en appelle au développement des luttes sociales pour faire céder le patronat. Bien sûr, la conquête du pouvoir n’est pas une fin en soi.

Philippe Poutou a appuyé « là où ça fait mal », dans le même sens, lançant à l’adresse de François Fillon, du candidat ancien 1er ministre « qui parle de rigueur, impose l’austérité et tape dans les caisses publiques », associant Marine Le Pen « qui fait la même chose dans les caisses de l’Europe » et ne répond pas aux convocations de la justice. Un privilège que n’ont pas les salariés « qui eux n’ont pas d’immunité ouvrière ».

Jean Lassalle et sa spontanéité, sa naïveté touchante, son désir d’harmonie entre les hommes et la nature, a pu faire sourire mais ne manquait pas de bon sens et de gravité, loin « des eaux glacées des calculs égoïstes ».

Les souverainistes, Nicolas Dupont-Aignan, Jacques Cheminade, François Asselineau ont montré eux-aussi qu’ils n’étaient pas des candidats de seconde classe, plus ou moins folkloriques mais qu’ils avaient de solides arguments notamment sur la fragilité de l’Europe, sous tutelle allemande, de sa monnaie, de ses choix politiques au service de la haute finance et non des peuples attachés à leur souveraineté et, en France, à nos services publics et à nos acquis sociaux historiques.

Et si l’espoir changeait de camp ?
Au total, un échange réussi, bien que les questions sociales et écologiques aient été peu évoquées, des moments confus, d’autres assez chauds, il fallait s’y attendre mais les candidats ont su se maîtriser sans se censurer, il y allait de leur image.

Rien d’étonnant à ce que Jean-Luc Mélenchon ait été jugé le candidat à la présidentielle le plus convaincant lors du premier débat télévisé à onze, organisé mardi 4 avril, avec 25%, devant Emmanuel Macron (21%), puis François Fillon (15%) et Marine Le Pen (11%).
Viennent ensuite Benoît Hamon (9%), Nicolas Dupont-Aignan (6%) et Philippe Poutou (5%), Nathalie Arthaud (3%), François Asselineau (3%), Jean Lassalle (1%) et Jacques Cheminade (0%).
C’est Emmanuel Macron (27%) qui, aux yeux des sondés, a le plus les qualités nécessaires pour être président de la République. Il devance Jean-Luc Mélenchon (21%), François Fillon (20%). Marine Le Pen (13%) et Benoît Hamon (10%) sont distancés.  En revanche, c’est à nouveau Jean-Luc mélenchon qui arrive en tête, lorsque l’on demande aux sondés : « Qui comprend le mieux les gens comme vous ? » 26% répondent en effet Jean-Luc Mélenchon, loin devant Marine Le Pen (14%), Emmanuel Macron (12%), Philippe Poutou (12%) et François Fillon (10%).

On se plaît à imaginer quelle bouffée d’air frais, quelle dynamique, quelle perspective pourrait s’ouvrir si la gauche authentique ne faisait plus qu’un le 23 avril !

Une perspective de rassemblement unitaire autour d’un pacte de majorité demeure possible. 78% des électeurs de gauche le souhaitent. Elle ouvrirait une nouvelle période historique enfin favorable à toutes celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre et encore pas toujours. Ils verraient leur horizon s’éclaircir tout en empêchant la victoire de la droite et du FN.

Un collectif  « 1 victoire pas 2 défaites » rassemblant des communistes, des militants de gauche, des syndicalistes, des acteurs du mouvement social…en appelle à la sagesse des candidats de gauche pour qu’ils ne fassent plus qu’un. Ce qui créera les meilleures conditions pour conquérir une majorité législative indispensable pour concrétiser une victoire à notre portée, dans quinze jours.

Il n’est jamais trop tard.

René Fredon

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