La Croix Valmer : réhabiliter le site du Lardier

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Le mercredi 7 février 2018, des équipes de nettoyage et d’abattage d’arbres oeuvraient autour du vieux Sémaphore pour réhabiliter le site du Lardier, incendié l’été 2017. Ils avancent par les bords de piste puis entrent dans « la coupe à blanc », c’est-à-dire la surface forestière qui vient d’être nettoyée. Un prestataire mandaté par le gestionnaire du site (le Parc national de Port-Cros) pour enlever les végétaux lourds, Jean-Pierre Maxime, effectue un nettoyage par ligne de 14 mètres de longueur sur 7 mètres de large puis il repart de cette coupe à blanc et avance. « Des arbres sont les uns sur les autres. S’ils se déracinent, c’est dangereux ». « La priorité est donnée aux abords des sentiers car certains promeneurs s’aventurent malgré l’interdiction » expliquent Pierre Lacosse, Benoît Berger et Quentin Castéran, agents du parc présents ce jour. « Ils poussent les barrières et pénètrent dans le site. Ils ne se rendent pas compte du danger. Des arbres penchés peuvent à tout moment tomber ». « Un arbre qui pèse plusieurs tonnes peut tuer une personne » ajoute Maxime.

Site fermé jusqu’au 30 mars 2018 pour cause d’insécurité
L’exploitation est dangereuse car les bois sont très abîmés. « Si les troncs ont pris feu de l’intérieur » explique Maxime, « l’ensemble se casse rapidement et n’est plus retenu par le sol. On ne voit pas venir le danger ». Il a d’ailleurs reçu une énorme branche sur sa machine à extraire les arbres : le haut de la cabine de conduite a été plié en son milieu.  La municipalité a saisi un arrêté pour interdire l’accès total par l’intérieur des pistes depuis Gigaro. Le sentier du littoral est ouvert de l’entrée du Conservatoire du littoral jusqu’à la plage des Brouis. Après cette plage, certaines marches ont été calcinées donc sont dangereuses et le sol est instable. Les risques de chute sont possibles. La réouverture du site est prévue au 1er avril 2018, sous réserve de l’autorisation municipale.

4 semaines d’abattage
À la tête d’une entreprise d’exploitation forestière spécialisée dans la valorisation du bois de mauvaise qualité ou brûlé, Jean-Pierre Maxime de 22 ans à peine en connaît long dans le domaine forestier. A l’aide de ses machines impressionnantes dont une extracteuse d’arbres, il coupe depuis 15 jours et lui reste 2 semaines encore pour abattre un volume de 1 800 m2. « Dans la journée de vendredi, j’ai abattu, ébranché et billonné 100 arbres ».  Belle performance à lui tout seul avec un avancement de terrain qu’il estime « difficile ». Certaines journées permettent de réaliser 1 km de chemin, d’autres sur un rayon de 200-300 mètres à peine. Le site du Lardier possède des accès compliqués et un dénivelé quelquefois conséquent. L’évacuation des bois demande « beaucoup de traîne » (environ 1,5 km pour acheminer les bois de leur coupe jusque sur les pistes) car les sentiers sont conformes à des accès de véhicule de secours ou d’entretien mais pas de semi.

Le bois abîmé source d’énergie
Plusieurs agents du Parc national de Port-Cros veillent quotidiennement, et par patrouilles, à ce que les visiteurs n’entrent pas dans le site. Aussi, ils nettoient, évacuent un maximum de bois aux abords des sentiers, planifient les actions de nettoyage et les encadrent. Ils tronçonnent donc, ramassent, stabilisent par la pose de fascines (tas de branches mortes qui associées les unes aux autres stabilisent les sols et procurent de l’humus in fine). Ils optimisent aussi l’exploitation du site : « le bois coupé va payer la coupe » explique Pierre Lacosse. « L’intervention des professionnels est onéreuse. Tout le bois (branchage, houppier…) va être mis en plaquettes sur place puis sera évacué et brûlé dans une usine de Brignoles qui génère de l’électricité destiné à des chaufferies. » Le bois est donc source d’énergie. Les gros troncs de 5 mètres vont être évacués et seront stockés aussi à Brignoles puis mis en plaquettes. Sur Gigaro, des bois menaçants ou envahissants comme le mimosa et l’eucalyptus font aussi partie du lot.

Après ce travail fastidieux effectué depuis plus de 6 mois, la perspective de la réouverture du site se pressent tandis que de nouvelles perspectives se profilent : inventaire des espèces menacées, en faune et flore, la veille d’un équilibre harmonieux des espèces locales lors des repousses.

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