Jusqu’au 16 septembre 2018, le Département ouvre les portes de l’Abbaye de La Celle à la nouvelle exposition archéologique qui présente des collections issues de sites funéraires, d’époque gallo-romaine, découvertes dans le Var.
Cette nouvelle exposition, dédiée aux rites funéraires romains, témoigne de la volonté du Conseil départemental de faire de l’Abbaye de La Celle, remarquable monastère roman
et propriété départementale depuis 1990, classée monument historique, un espace de découverte patrimoniale, culturelle et artistique accessible à tous.
« Voyages sur les rivages du Styx » : une exposition archéologique inédite
À leur mort, les hommes descendaient aux enfers. Sur les rivages du Styx erraient les âmes qui n’avaient pas été ensevelies…
Les nécropoles de Fréjus – Forum Julii -, de Cabasse – Matavo – et du Cannet-des-Maures – Forum Voconii – ont livré plusieurs centaines de sépultures révélant des milliers d’objets nécessaires à la survie du défunt dans l’au-delà. La tombe était conçue comme une demeure d’éternité.
À travers ces reliques, souvent intactes, l’exposition « Voyages sur les rivages du Styx » propose d’explorer toutes les pistes pour tenter de comprendre les gestes qui ont régi les pratiques funéraires .
Au fil du parcours les objets prennent vie. Les rites funéraires et les pratiques cultuelles sous l’empire romain (près de 2000 ans) sont restitués.
Dès l’entrée dans le réfectoire une succession de 6 inscriptions funéraires annonce la thématique. Parmi elles, 3 n’ont jamais été présentées au public.
Un acrotère monumental de mausolée, masque de théâtre en grès local, utilisé en remploi dans le centre-ville de Fréjus en 1987 et une remarquable urne funéraire en marbre vert, découverte en 1620 à Brignoles complètent la collection.
Cette urne, offerte par Gaius à sa fille défunte Taetania Pacata,est prêtée au Département par le Musée Granet d’Aix-en-Provence pour cette exposition.
Un objet d’exception prêté par le ministère de la Culture : un canif anthropomorphe.
Cet objet unique de 7 cm de long est un petit canif avec une lame amovible. Ancêtre du Laguiole ou du couteau suisse, il est composé d’un manche en os animal (bœuf) travaillé et d’une lame amovible en fer.
Totalement intacte il a été trouvé, en 2008, dans une tombe
de la nécropole des Termes au Cannet-des-Maures.
Il daterait du 2e siècle après J.-C et a été retrouvé, en même temps et dans la même tombe qu’un jeu de plateau composé de 30 pions. L’on suppose que ce jeu pourrait être l’ancêtre du backgammon
et que le défunt était « joueur ».
Autre pièce unique exposée, retrouvée intacte : un couvercle d’urne-ossuaire en grès local.
Sur ce couvercle est inscrit le nom de la défunte : MUSSEN(IA) NYMPHE, dénotant vraisemblablement une origine grecque. Elle a été découverte lors de la fouille de la nécropole de Saint-Lambert à Fréjus en 1986.
Elle date du 1er siècle après J.-C.
Une exposition proposée en partenariat
Conçue et réalisée par le service du Patrimoine et de l’Archéologie du Département du Var, cette exposition présente des œuvres issues des collections archéologiques de sites varois. D’autres objets ont été prêtés par plusieurs organismes que nous remercions vivement pour leur riche collaboration :
– Ministère de la Culture, Service régional de l’Archéologie (DRAC PACA)
– Ville d’Aix-en-Provence – Musée Granet
- Ville de Toulon
- Ville de Draguignan – Musée municipal des Beaux-Arts – Centre Archéologique du Var.
L’abbaye de La Celle, remarquable témoignage de l’art roman religieux en Provence
L’Abbaye de La Celle est une propriété du Département du Var.
Depuis plusieurs années, la collectivité territoriale mène de grands travaux pour restaurer cet édifice médiéval classé au titre des Monuments historiques. En 2016, après l’achèvement des travaux de l’aile Sud
et d’importantes découvertes archéologiques, l’Abbaye a retrouvé
une bonne partie de son aura d’antan. Actuellement, l’Abbaye
de La Celle offre au public près de 700 m2 d’espaces restaurés.
Outre les visites pour connaître l’histoire du site, le Département s’attache à valoriser ce lieu exceptionnel avec un projet culturel
de qualité. Un dernier programme de fouilles archéologiques
a démarré en janvier 2018 avec la découverte de 250m2 de vestiges médiévaux et antiques. Il permettra de compléter de manière définitive, le plan en trapèze du Cloître que le Département restaurera, par la suite, à l’identique. Dès lors, les visiteurs auront une vue exhaustive du plan original de l’Abbaye datant du début du 13e siècle.
L’Abbaye est ouverte du mardi au dimanche inclus : de 10 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30 Fermée le lundi Tél. 04 98 05 05 05
ENTRÉE GRATUITE
À NOTER
L’une des priorités des femmes et des hommes de l’Antiquité était d’assurer une sépulture décente après la mort. L’importance de la cérémonie variait en fonction du statut social du défunt.
À Rome, depuis la plus haute Antiquité, les deux rites funéraires (crémation et inhumation) ont été pratiqués côte à côte. Beaucoup de famille ont gardé l’inhumation alors que dans la Rome républicaine -à partir de 400 av J.-C, la crémation était
le rite normal et il s’est perpétué durant le 1er siècle après J.-C.
Sans doute l’inhumation était-elle considérée comme une manière plus respectueuse -et moins violente- de conduire le défunt à sa dernière demeure.