IRMA ou l’utilisation d’un ouragan

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On aimait ce délicieux nom d’Irma depuis la comédie de 1963 de Billy Wilder avec les merveilleux acteurs Shirley Mac Laine et Jack Lemmon, Irma la Douce, mais depuis 2017 il restera celui d’un ouragan dévastateur sur les iles des Antilles Saint Barthélémy et Saint Martin qui illustrent plutôt les gazettes avec les vacances des « people » qui aiment s’y retrouver. Deux iles de luxe en pleine tourmente !

Désormais la dévastation nous montre l’envers du décor, 7000 habitants sur Saint Barth et 35 000 sur la partie française de Saint Martin puisque l’ile est partagée avec les Pays-Bas. Des bateaux de plaisance détruits, certes, mais aussi des barques et des maisons rustiques en bois près des plages qui se sont abattues comme des châteaux de cartes. C’était une occasion de parler un peu des Antilles, de faire la différence entre les visiteurs et les autotochnes, de parler économie et social, raté pour cette fois. Par contre on a sauté sur l’occasion pour rappeler que le « réchauffement climatique » conduisait à la multiplication des ouragans et à l’augmentation de leur intensité. Tous les scientifiques « spécialistes du climat » ont été interrogés et ils ont essayé de rester prudents, mais cela n’a pas marché, désormais Irma c’est la plus grande catastrophe mondiale climatique et c’est dû au réchauffement climatique, ouf, on a bien raison de vouloir interdire la production des hydrocarbures en France !

De qui se moque-t-on et comment des hommes de science peuvent-ils se prêter à ce petit jeu. La flatterie de passer dans les médias n’excuse pas tout !  La science des ouragans, typhons ou cyclones est récente elle fait des hypothèses, qu’ elle tente de vérifier et elle se trompe dans ses prévisions régulièrement. C’est normal, le phénomène est très compliqué, il part des mers chaudes tropicales et finit ailleurs, il y a évaporation, condensation, le fameux « œil » et la thermodynamique nous aide après coup à interpréter ce qui s’est passé. Il y a des vents violents et un déluge d’eau, par conséquent des endroits dévastés, des zones inondées et des victimes. Les couts en vies humaines comme en remise en état des territoires augmentent d’années en année car la démographie explose et envahit des zones autrefois désertées…à cause des risques autrefois bien connus tandis que les marécages, les lagunes, et autres mangroves ont tendance à disparaitre sous le béton. Ce qui est clair c’est notre difficulté à prévoir fréquence et gravité, même si nous savons que début Septembre est la mauvaise saison pour l’Atlantique Nord. Irma c’est aussi la voyante Madame Irma, et il ne faudrait pas que cela suscite trop de vocations chez les scientifiques.

Y-a-t-il un rapport entre la fonte des glaciers observable dans le Grand Nord et la fréquence et la gravité des cyclones ? Personne ne peut l’affirmer. Irma avec ses vents à 250 km/h est-il le cyclone le plus violent ? Tout nous indique le contraire, le recul des mesures n’excède pas quelques années, ce qui doit nous inciter à la prudence et non aux affirmations. Il en est de même pour Harvey qui a dévasté Houston.

Qu’est-ce que la science peut nous dire aujourd’hui ? Pas grand-chose ! Mais politiques et commentateurs essaient de la pousser à parler, alors certains hommes de science se laissent aller à des interprétations et pire à des prévisions. Ils pourraient immédiatement être contredits car l’avenir est ce qui le plus difficile à décrire tandis que l’appétit des peuples pour lui est insatiable.

L’observation claire, depuis seulement des dizaines d’années désormais , c’est qu’il n’y a pas augmentation de la fréquence des typhons, cyclones et ouragans, ils sont saisonniers et on les voit se former, d’où les noms qu’on leur donne, alternativement masculin et féminin pour satisfaire à la parité !

Prenons la classification des cyclones, de 1à 5.Pour les météorologues le problème est de savoir à quelle intensité de vent le cyclone va « atterrir » sur les zones habitées puisque son origine est océanique et quel chemin il va emprunter. Comme on manque d’éléments explicatifs sur le phénomène de renforcement ou d’apaisement du cyclone, on ne peut qu’observer et c’est souvent trop tard pour prendre les mesures adaptées, on entend donc qu’il y a un risque de force 5, le maximum,  mais que, finalement il arrive sur les côtes à 3, ou inversement. Pourquoi le cyclone gagne-t-il en force et comment en perd-il ? Beaucoup d’hypothèses , et très peu de certitudes. Après les tremblements de terre dans des zones comme le Japon on a fini par construire avec des techniques adaptées, les dégâts sont désormais moins importants. Les zones à cyclones, typhons et ouragans sont connues et elles connaitront sans doute le meme avenir lors des reconstructions , on ne refera pas à l’identique la  Nouvelle Orléans (Katrina) ou Houston (Harvey). Mais il y a une constante, c’est que l’on ouvre à la construction les zones inondables à cause de la démographie et de la demande, c’est un risque, mais  les prix sont plus abordables, ce sont donc les quartiers « populaires «  qui sont les plus menacés …et touchés.

Il n’y a ainsi pas moyen de rattacher ces catastrophes naturelles à l’odieux pétrole et son CO2 ravageur quelles que soient les tentatives désespérées de ses détracteurs. Je reviens donc à la démographie et à l’augmentation de la population globale ces dernières années et dans les années à venir. La priorité apparait bien d’assurer leur développement à tous les peuples  et  de leur apporter l’énergie au meilleur prix. Tant que le solaire n’aura pas démontré qu’il est la solution la plus économique pour ces populations qui subissent les premières les chocs des catastrophes naturelles, il est absurde de vouloir leur donner des leçons et de les engager sur des voies sans issue. Leur survie passe par une utilisation de toutes les sources d’énergie possibles et ils privilégieront la moins chère, comme ils s’installent là où ils peuvent avec les moyens dont ils disposent ! Le néo-colonialisme de l’écologie politique qui consiste à leur dire ce qui est bon pour eux et de les contraindre à l’accepter est tout aussi critiquable que l’ancien. Leur espoir, c’est de trouver des ressources énergétiques chez eux et de les utiliser pour assurer leur vie future, notre rôle est de les orienter vers des solutions moins gaspilleuses que celles qui ont été les nôtres pendant plus de cent ans , pas de les dissuader de produire et d’utiliser leurs hydrocarbures. Si nos pays n’ont pas été capables de faire les investissements nécessaires dans les zones cycloniques pour protéger leurs propres ressortissants, pourquoi les écouter quand ils souhaitent tempérer le développement d’autres peuples parce que ce serait mauvais pour la planète et donc pour eux.

Deux derniers clins d’œil, la Grèce a découvert des gisements d’hydrocarbures, elle rentre en négociation pour produire, belle illustration du besoin des peuples à disposer de leur destin, et aussi  la petite entreprise Vergnet d’Orléans, qui est la seule au monde à construire des éoliennes cycloniques, c’est à dire  celles que l’on prépare à s’abaisser dès qu’un cyclone arrive et donc particulièrement intéressantes pour les iles des Antilles est en liquidation judiciaire dans l’indifférence générale des autorités écologiques…

Retrouvons donc le sérieux qu’il faut, ne prenons pas tout scientifique pour Madame Irma, arrêtons de nous regarder le nombril, et orientons notre industrie vers la solution des vrais problèmes de l’humanité loin de l’idéologie de l’intérieur du boulevard périphérique parisien.

Loïk Le Floch-Prigent

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