Il y a 20 ans, le 18 décembre 2001 Gilbert Bécaud, né François Gilbert Leopold Silly nous quittait. Chanteur, compositeur célèbre au XXè siècle, Gilbert Bécaud est né le 24 octobre 1927 à Toulon rue d’Antrechaus.
Au cours de sa carrière, il se produit 33 fois sur la scène de l’Olympia. Le 17 février 1955 a lieu la célèbre séance en matinée au cours de laquelle quatre mille jeunes, emportés par l’incroyable énergie de Gilbert Bécaud, détériorent une partie de la salle.
La presse relate largement les faits et Bécaud bénéficie de surnoms tels « Monsieur Dynamite », « Le champignon atomique » ou le plus célèbre d’entre eux, « Monsieur 100 000 volts ». C’est aujourd’hui à peine croyable et incompréhensible. Pourtant Guy Bedos en témoingne.
Il laisse l’image d’un homme énergique, toujours en mouvement. Sa cravate à pois, ses quelques trois cent cinquante chansons et sa main sur l’oreille (pour être sûr de chanter juste), sont d’autres images qui ont marqué les esprits.
La légende veut qu’il s’inspira du cours La Fayette pour sa célèbre chanson « Les marchés de Provence ».
En 1957, Gilbert Bécaud enregistre la chanson Salut les Copains, qui en 1959 donne son titre à une émission radiophonique d’Europe n°1. Quatre ans plus tard, une autre chanson de Bécaud, nommée Tête de bois « soufflera », en 1961 son titre à une émission de télévision également destinée aux jeunes : Âge tendre et tête de bois animée par Albert Raisner que seuls les Boomers peuvent connaitre.
Ce que l’on connait moins du musicien, c’est que pendant la vague Yéyé Gilbert Bécaud va écrire et composer pour Hervé Vilard, Richard Anthony et embaucher pour sa première partie une certaine Sylvie Vartan, alors jeune débutante. Il reviendra à Toulon avec son opéra pour présenter son œuvre, L’Opéra d’Aran après le Théâtre des Champs Élysées. Cet opéra lyrique sera joué plus de cents fois dans toute l’Europe, toujours avec le même succès.
En 1965, année de l’élection Présidentielle, il composera « Tu le regretteras » en hommage au Général de Gaulle ce qui eut le don d’énerver certains et de faire couler beaucoup d’encre chez les plumitifs de l’époque. Avec un peu de recul Gilbert Bécaud semble avoir eut raison avant nos politiciens contemporains, si l’on en juge par la file d’attente chaque année le 9 novembre à Colombey-les-Deux-Églises
Repris par Elvis Presley, Frank Sinatra, James Brown, Bob Dylan, Nina Simone …
Après l’incroyable succès de What now my love (Et maintenant) titre traduit pour Franck Sinatra, c’est la version anglaise de Je t’appartiens (1955), soit Let it be me qui devient un succès planétaire en 1967, repris entre autres par Elvis Presley, Bob Dylan, Nina Simone, Sonny and Cher et James Brown excusez du peu.
Pour l’enfant que j’étais, il me reste en mémoire cette chanson apprise en cours de chant, car à l’époque nous avions des cours de chant dans les programmes de l’école de la République. « Quand il est mort le poète » hommage à Jean Cocteau qui avait pris sa défense face à des journalistes qui n’avaient de cesse de le critiquer.
Jean Cocteau dira de Gilbert Bécaud : « Bécaud a le courage d’être excessif — ce que si peu de gens osent — et de se montrer tel qu’il est, jusqu’au bout »
Preuve que je ne suis pas encore complètement sénile, 57 ans après je récite ce poème par cœur sans avoir à demander de l’aide à Google. Preuve que Longtemps, longtemps, longtemps Après que les poètes ont disparu. Leurs chansons courent encore dans les rues
Quand il est mort le poète
Tous ses amis
Tous ses amis pleuraient
Quand il est mort le poète
Le monde entier
Le monde entier pleurait
On enterra son étoile
Dans un grand champ
Dans un grand champ de blé
Et c’est pour ça que l’on trouve
Dans ce grand champ
Dans ce grand champ des bleuets
Malgré cette carrière phénoménale, aucune rue de la ville où il est né ne porte son nom. Certains le regrettent, j’en fais partie.
Laurent di Gennaro
