Conférence-présentation de South Pacific de Richard Rodgers à l’Opéra de Toulon.
L’opéra de Toulon invite l’association Opéravenir et son directeur artistique Jean-François Principiano pour parler de l’œuvre South Pacific qui sera créée en France dans une production de l’Opéra de Toulon. Entrée libre jeudi 12 mars foyer Campra de l’Opéra à 18h.
Une œuvre de circonstance
South Pacific est une œuvre musicale et dramatique qui sous forme de comédie musicale évoque quelques moments de la guerre du Pacifique (1942-1945) entre les États Unis d’Amérique et l’Empire du Japon. Elle a été voulue en 1948 deux ans après la capitulation japonaise par la fondation Richard Rodgers-Oscar Hammerstein, avec Joshua Logan une association de deux intellectuels d’origine juive allemande installés à New York. La profession de foi des auteurs étaient d’exalter le courage, le sens du sacrifice et les bons sentiments typiquement américains. L’œuvre a donc un arrière plan idéologique basé sur des idéaux bien précis, le sens de la liberté, le courage pionnier, l’abnégation personnelle, la lutte contre les préjugés etc.…
Au départ une nouvelle de Michener
Pendant le conflit du pacifique, un jeune lieutenant des marines James Michener a été désigné comme correspondant de guerre du New-York Times. Il était chargé de rendre compte des combats et de la vie quotidienne des 200 000 jeunes soldats impliqués dans ce redoutable conflit contre l’empire le plus militarisé et fanatisé de l’Histoire, le Japon impérial. A la fin du conflit il transforma ses notes en une série de récits « Nouvelles du Pacific Sud » qui obtint en 1946 le grand prix Pulitzer (l’équivalent du prix Goncourt).Les jeunes Rodger et Hammerstein en tireront l’histoire émouvante qui forme la base de l’œuvre qui n’a jamais encore été créée en France, South Pacific. Pourtant deux films célèbres ont cependant circulés dans le monde avec des distributions internationales de haut lignage.
Une intrigue simple et touchante
South Pacific raconte l’histoire sentimentale de deux couples pris dans la tourmente de la guerre. Tout se déroule dans une île des Nouvelles Hébrides, à cette époque condominium Franco-britannique Esperitu Santu. L’Archipel, aujourd’hui indépendant, s’appelle Vanuatu. En 1943, l’île choisit de se rallier à la France Libre et devient une base américaine.
Émile Debecque est amoureux de la jeune infirmière Nellie mais il a eu deux enfants de couleurs avec une polynésienne, ce qui, dans un premier temps contrarie la jeune américaine qui préfère rompre. Simultanément des soldats américains débarquent accueillis par Luther Billis, chargé de les divertir. L’un d’eux, le jeune lieutenant Joe tombe amoureux de la fille de la tenancière du bar Bloody Mary. Lui aussi renonce a cette union à cause de préjugés raciaux. Les deux hommes noient leur chagrin en acceptant une mission suicide derrière les lignes japonaises. Le jeune Joe sera tué mais Emile reviendra et découvrira la générosité de Nellie qui, l’ayant cru mort, avait adopté ses deux enfants, dépassant par amour ses préjugés racistes. L’œuvre s’achève en un hymne au courage et à la fraternité retrouvée (d’ailleurs chanté en français) Dites moi pourquoi la vie est belle !
Une musique raffinée
Le compositeur Richard Rodgers a fait appel au grand orchestrateur (et musicien classique) Russel Bennet pour orchestrer savamment et d’une façon brillante et cuivrée ses vingt cinq mélodies qui charpentent la dramaturgie.(chœurs de marins, danses etc.…) Cela donne une esthétique musicale qui tient de plusieurs influences : le jazz, la musique yiddish, l’influence de Gershwin, la musique de danse de Broadway, la musique afro-cubaine, ainsi qu’une pointe de vérisme italien, notamment Puccini.
Une valeur universelle.
En choisissant cette œuvre l’opéra de Toulon a fait a nouveau confiance à Olivier Benezech et son équipe (Larry Blank, Johan Nus, Luc Londiveau, Marc-Antoine Vellutini, Frédéric Olivier, Emma Williams, Jasmine Roy, Yu Yingking, Jérôme Pradon, Jonathan Winsby, Maxime de Toledo, Thomas Boutillier, Sinan Bertrand, Scott Emerson) qui s’emparent de l’œuvre en misant sur sa valeur universelle, c’est à dire exportable pour un public européen. Ce qui est encore a démontrer. Toujours est-il que l’initiative toulonnaise a été d’ores et déjà saluée par les milieux artistiques. Elle sera donnée trois fois les 27, 29, et 31 mars.
Conférence-présentation en collaboration avec la Camerata et les artistes de la production invités Jeudi 12 mars 18h Foyer Campra de l’Opéra de Toulon. Apéritif « newyorkais » offert. Entrée libre.
Contact Elya Weismann 0péravenir 04 94 48 62 75 et 06 11 81 54 73