Histoire du Domaine du Rayol

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Au début du XXe siècle, en empruntant « le petit train des pignes », quelques personnalités fortunées découvrent les rivages de la corniche des Maures, face aux Iles d’Hyères, dans le Var. Émerveillées par la beauté de cette côte restée sauvage, les familles Adam, Eiffel, Royce, Clément-Bayard et Foncin font bâtir leur résidence de villégiature au-dessus des flots bleus, parmi les bruyères, les cistes et les arbousiers…

Né à Bormes, résidant à Paris mais très attaché à sa région, Alfred Courmes acquiert en 1909 « le vallon du figuier », près de quarante hectares de maquis sauvage, afin d’y établir sa résidence de retraite avec sa jeune épouse. Lettré, ouvert sur le monde, ses affaires l’on conduit sur tous les continents. Passionné d’architecture, il fait alors appel aux services d’un ami, Guillaume Tronchet, architecte du gouvernement, afin qu’il distribue les bâtiments sur la propriété.

La charmante petite ferme (1909), l’hôtel de la Mer (1912), la magnifique villa du Rayolet (1925), le pittoresque Bastidon ainsi qu’une spectaculaire pergola d’inspiration antique (1910) sont ainsi construits. Autour de la pergola s’organise le Jardin. Des palmiers dattiers, eucalyptus, agaves, mimosas et autres plantes représentatives de l’exotisme de l’époque sont plantées. Près de la ferme, un jardin potager et un verger sont également aménagés pour les besoins du couple.

Alfred Courmes disparaît en 1934 et Thérèse, sa femme, en dépit de son attachement au Domaine, le vend au célèbre constructeur aéronautique Henri Potez.

Il s’installe en juin 1940 avec sa famille, ainsi que le siège de son entreprise, dans l’hôtel de la Mer. Son directeur financier n’est autre qu’un certain Abel Chirac, père d’un futur Président de la République. Des travaux de réhabilitation sont confiés à l’architecte Raoul Minjoz qui dote la propriété d’un style Art Déco y compris dans les jardins, ce qui se traduit par des figures géométriques et de la mosaïculture. De nombreux jardiniers contribuent au faste du Domaine et de nouvelles plantations enrichissent le jardin. Il rassemble alors en 1948 près de 400 espèces exotiques. C’est aussi à cette période qu’est construite la majestueuse descente d’escaliers en-dessous de la pergola, « le grand degré ».

Le Domaine a traversé les deux guerres sans trop de dommages. La maison de la Plage est construite en 1949 sur les bases de l’ancien garage à bateau. Le Domaine devient résidence d’été des Potez, puis en 1974, ce second propriétaire se sépare de ce lieu unique, qui se voit alors convoité et remis aux mains d’une société d’assurance, motivée par la spéculation immobilière. Un projet de lotissement voit le jour, les associations locales (Les Amis du Rayol) se mobilisent et finissent par faire échouer le projet en sollicitant le Conservatoire du littoral. Pendant près de 15 ans, les bâtiments sont restés à l’abandon et le jardin exotique n’était plus entretenu. La nature a fait son œuvre, certains végétaux se sont développés fortement, d’autres ont disparu…

En 1989, le Conservatoire du littoral décide alors de préserver les richesses naturelles de cette côte varoise, nommée Corniche des Maures, où, caché derrière un rideau de végétation méditerranéenne, se trouve ce paradis exotique. Gilles Clément propose alors d’évoquer les flores et paysages associés des régions du monde qui ont un climat méditerranéen, c’est ainsi qu’est né le Jardin des Méditerranées.

Aujourd’hui, le Domaine du Rayol comprend 20 hectares, dont 7 sont aménagés en jardins paysagers. Son patrimoine bâti est majeur, mais il reste à réhabiliter.

Informations pratiques :

Pendant l’été, le Jardin est ouvert de 9h30 à 19h30 sans interruption.
Tarifs : Adulte : 11 € / 6-17 ans : 8 € / Moins de 6 ans : gratuit / Famille : 26 €.

Tél. : 04 98 04 44 00

 

 

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