Une histoire de bits et de pixels… Atari, le géant aux pieds d’argile

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 Salut tout le monde ! Vous pensiez que je vous avais oublié ? Que nenni ! Et pour preuve, je reviens vers vous ce mois-ci avec la suite de notre petite histoire des jeux vidéo. Comme nous l’avions vu dans notre précédent article, à partir de 1970, Atari domine le marché du jeu vidéo, un marché principalement porté sur l’arcade mais qui décide de s’infiltrer chez les gens avec des résultats assez mitigé : en effet, les quelques tentatives de consoles de jeu domestiques ne rencontrent que très peu de succès. En cause ? L’impossibilité de changer de jeu. Acheter une console Pong, par exemple, reviens donc à accepter de ne jouer qu’à Pong jusqu’à la nausée. Pourtant, en 1976, Atari va de nouveau mettre un coup de pied dans la fourmilière…

J’vais t’mettre ta cartouche

Atari 2600Puisque jouer ad vitam aeternam au même jeu n’excite pas vraiment les consommateurs qui se font de moins en moins nombreux, le marché du jeu vidéo domestique doit vite trouver une solution ; quelque chose qui permettrait de jouer à plusieurs jeux sur la même console. C’est en 1976 que la société Fairchild trouve la solution en commercialisant la Channel F, une console aux cartouches interchangeables. Malheureusement pour Fairchild, sa petite révolution va être complètement ignorée jusqu’à ce qu’Atari s’en empare et ne commercialise sa propre console à cartouche : L’Atari 2600. Malgré des débuts difficiles, la console va dominer le marché très largement jusqu’en 1983.

Channel FAtari vient donc d’ouvrir la voix une fois de plus et de nombreux autres suivent dans son sillage. Cependant, le ciel du jeu console ne reste pas sans nuage et bien vite, la machine s’emballe : tout le monde veut sortir son jeu et le marché se retrouve vite noyé sous un flot ininterrompu de jeux parfois très médiocres, pour ne pas dire complètement injouables. Il faut bien le dire, le manque de législation et de contrôle entraîne des abus et le public se désintéresse de plus en plus du jeu vidéo. Et ce désintérêt on le doit aussi à Atari…

Atari… Téléphone… Maison
Comme nous l’avons déjà évoqué, le manque de contrôle sur la qualité des productions vidéoludiques incitent les développeurs les moins scrupuleux à adopter un comportement délétère qui pourrait se résumer par : pourquoi proposer un produit de qualité quand on peut sortir un produit pas fini que les gens achèteront quand même ? Honteux, n’est-ce pas ? Et pourtant pas si éloigné de la mentalité actuelle, mais ça, c’est quelque chose que nous verrons plus tard.

Quoi qu’il en soit, cette mentalité puante est également celle d’Atari qui s’implique de moins en moins dans ses productions. Le summum de la médiocrité et du mépris envers son public est atteint en décembre 1982 avec la sortie d’E.T. The Extra-Terrestrial, encore considéré à ce jour comme l’un des pires ratages de l’histoire du jeu vidéo. Voulant surfer sur la popularité du film, Atari en achète les droits et bâcle en 6 semaines seulement, un jeu qu’elle espère être un succès. Evidemment, il n’en est rien et fasse l’horreur qu’est ce « jeu », le public est unanime : le jeu vidéo est mort et les studios les prennent pour des vaches à lait. Le jeu est tellement mauvais qu’Atari va jusqu’à en faire disparaître les stocks en les enterrant dans une décharge du Nouveau-Mexique. Même Watch_Dog et Assassin’s Creed n’ont pas connu un tel traitement…. Et pourtant…

A partir de 1983, le marché du jeu vidéo en Amérique et en Europe s’effondre. On ne joue pratiquement plus, les économistes et les sociologues considèrent le jeu vidéo comme une mode passagère qui vient heurter le solide mur de la réalité et tout le monde s’apprête à gentiment enterrer le support vidéoludique et à retourner jouer dans la rue avec des bâtons.

Heureusement, le phœnix s’apprête à renaître dans l’Empire du Soleil Levant… Et ce phœnix s’appelle Nintendo.

Erwin BESNAULT

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