La recherche de l’émotion absolue
Une interrogation profonde
Je suis le travail de Gil Duran avec admiration depuis longtemps et j’ai toujours apprécié son talent et surtout la riche originalité de sa démarche esthétique. À mi-chemin entre l’abstraction et la figuration lyrique, il propose aujourd’hui une interrogation profonde de l’art pictural. Il n’hésite pas à se remettre en question et il est capable de passer du bleu galicien absolu au noir total ou récemment à l’éclatement coloré. Il a su trouver son propre langage.
Un ressenti émotionnel
Pétri de culture et de poésie il vascularise son œuvre d’un ressenti émotionnel authentique, loin de toute démarche démagogique. C’est un homme sincère et un artiste écorché vif qui puise dans ses inquiétudes les sources d’une inspiration généreuse et débordante. Ce n’est pas pour rien qu’il a intitulé joliment sa rétrospective (et de nombreuses œuvres nouvelles) émotivement troublé. Un joli parcours de vie. Heidegger écrivait en commentant Héraclite que l’homme devrait bénir l’angoisse parce qu’elle lui impose une plongée dans les abimes de son inconscient créateur. Gil Duran est de cette trempe-là.
Une constante évolution
Sa peinture est en constante remise en question. Des couleurs sombres de ses débuts, elle aboutit aujourd’hui à l’exaltation de la couleur. La personnalité de Duran se manifeste déjà dans sa première palette de tons sourds, gris et noirs, accompagnés de quelques blancs ainsi que de rares touches rouges, annonciatrices de son chromatisme actuel.
Un épanouissement récent
Les rapports de tons sont savamment étudiés ; dans certaines figures géométriques, on peut distinguer de petits tableaux abstraits autonomes qui jouissent d’accords de couleurs particuliers et cohérents. Cette peinture, monochrome tourmentée mais exempte de tristesse, correspond aux années de convalescence de l’artiste Elle révèle néanmoins l’exceptionnel talent de coloriste de Duran, qu’il ne cessera de développer à travers son bonheur de peindre jusqu’aux succès actuels.
Il expose dans les salons du Casino Joa de La Seyne sur Mer du 3 au 31 octobre. Et c’est une bonne nouvelle pour la vie culturelle varoise. Il faut s’y précipiter.
Vernissage mercredi 5 octobre à 19h. Entrée libre. 40 Cours Toussaint Merle Maire, 83500 La Seyne-sur-Mer. 04 94 29 16 67.
Jean François Principiano
