Festival de Quatuors en Pays de Fayence : Des cordes magiques !

0

Cette initiative heureuse au service de la musique la plus épurée qui soit, débute ce jeudi 10 septembre et se poursuivra jusqu’au dimanche 13. Les meilleurs quatuors du moment se produiront dans les diverses églises du Pays de Fayence, le 10 septembre le Quatuor Schumann à Tourrettes, le 11 le Quatuor Voce à  Seillans ; le 12 Quatuor Esmée à Callian et le 13 septembre le Quatuor Szymanowski à Montauroux. Seul le Quatuor Arménien prévu le 12  septembre ne pourra venir à cause des mesures sanitaires.

Le Quatuor Szymanowski le dimanche 13 septembre
Une mention spéciale pour le concert du 13 septembre 16h en l’Église Saint-Barthélemy de Montauroux.
Agata Szymczewska, violon, Grzegorz Kotów, violon ; Volodia Mykytka, alto Marvin Sieniawski, violoncelle ont fondé à Varsovie en 1995, le Quatuor Szymanowski qui est rapidement devenu l’un des quatuors à cordes internationaux les plus marquants de sa génération. Ses interprètes  privilégient les programmes mêlant les œuvres classiques à celles où la passion impressionniste domine. Ces deux pôles qui caractérisent leurs concerts captivent le public des festivals et des  grandes salles de concert à travers l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Australie. Au programme ce dimanche 13 septembre Sviatoslav Moniuszko (1819-1872) le Quatuor à cordes n°1 en Ré mineur ; Karol Szymanowski (1888-1937) le Quatuor à cordes n°1 en Do majeur, op.37 (vidéo) et Beethoven (1770-1827) le Quatuor à cordes n°4 en Do mineur, op. 18.

Moniuszko et Szymanowski deux compositeurs polonais au Festival de Fayence

Sviatoslav Moniuszko (1819-1872)
C’est un des fondateurs de la musique nationale polonaise. Contemporain de Chopin et  Verdi, il a surtout composé des Opéras dont le magnifique drame lyrique Halka en 1856. Il a laissé pourtant deux quatuors à cordes de belle  facture dont le 1er en Ré mineur de 1839 qui  est en soi un hommage à la nation polonaise.

Le thème principal du premier mouvement, Allegro agitato, est ponctué d’éléments gracieux proches du jeune Schumann. Tandis que le second mouvement noté Andantino ressemble à un lied de Schubert d’une infinie tendresse. Moniuszko semble évoquer le destin douloureux de son pays meurtri par l’occupation russe et prussienne.  Il déroule un long dialogue entre le premier violon et le violoncelle. Le  Scherzo qui suit est une Mazurka polonaise avec son thème dansant. Le finale, Allegro assai, est sous-titré  « Un ballo campestre e sue consequenze ». (un bal aux champs et ses conséquences). Il débute, sur une mélodie typique de la tradition populaire polonaise portant les cordes jusqu’à l’incandescence d’une péroraison victorieuse.

Karol Szymanowski (1888-1937) a eu une vie abrégée par la maladie. C’est pourtant un des grands représentants de la musique moderne polonaise. Avec des œuvres concertantes importantes comme un magnifique concerto pour violon N°1 et surtout un opéra mystérieux et symbolique Le Roi Roger 1926. Il composa, lui aussi, deux très beaux quatuors à dix années d’intervalle 1917 et 1927. Dix années qui ont amené le compositeur à expérimenter d’autres genres; aussi sont-ils d’un esprit différent même s’ils émanent d’une même veine impressionniste. Tous deux sont en trois mouvements et rejoignent les formes classiques et même pré-classiques du Quatuor. Pour son premier Quatuor, à cordes n°1 op. 37 – le compositeur projetait un 4e mouvement qui ne vit jamais le jour. Mais comment aurait-il pu concevoir son écriture après ce Scherzo final, « Vivace » qui témoigne d’une exploration tant approfondie de la polytonalité ?

Ludwig van Beethoven (1770-1827)  Quatuor n° 4 en ut mineur opus 18.
Le Quatuor à cordes no 4 en ut mineur, opus 18  de Ludwig van Beethoven fut composé entre 1799 et 1800, publié en 1801 et dédié avec les cinq autres quatuors de l’opus 18 au prince Joseph Franz von Lobkowitz un des mécènes viennois du jeune compositeur. Il est chronologiquement l’avant-dernier des six premiers quatuors de Beethoven. Par son climat d’ut mineur, comme la sonate Pathétique pour piano op. 13, et une certaine fébrilité d’inspiration dramatique, ce quatuor annonce le Beethoven de la  grande maturité « face à son destin ». En quatre mouvements Allegro, Andante, Minuetto, Allegro, il est à la fois virtuose et intériorisé. Beethoven semblait y tenir particulièrement puisqu’il en avait  fait un tirage à part, à ses frais, à Vienne, qu’il conserva toute sa vie.

Ce concert devrait  ravir les grands mélomanes par la qualité de la programmation et la renommée des interprètes.

Renseignements Bureau du festival : 06 75 20 71 88 Mail : quatuors.paysdefayence4@orange.fr

Jean-François Principiano

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.