Eugène Oneguine à l’Opéra de Toulon

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Une Conférence-présentation proposée par Opéravenir aura lieu à la Maison  de la Méditerranée au Port Marchand de Toulon jeudi 9 mai à 17h intitulée « Eugène Onéguine le triomphe du lyrisme  russe ». L’opéra de Tchaïkowsky  sera donné  à l’Opéra de Toulon en clôture de saison les 24, 26 et 28 mai.

Pour préparer les mélomanes  à l’écoute de cette œuvre rarement donnée, Jean-François Principiano propose une approche historique et musicologique de cet opéra inspirée du roman en vers de Pouchkine afin d’aller plus loin dans  sa compréhension.

Un drame de l’amour impossible
Nous sommes en Russie en 1820. Eugène Onéguine est un jeune homme qui vient d’hériter et se retire à la campagne. Son  jeune ami et poète Vladimir Lenski l’entraîne chez les Larina, de nobles campagnards dont Lenski compte épouser la fille cadette, Olga. La sœur aînée d’Olga, Tatiana, tombe amoureuse d’Onéguine au premier regard. Brûlant de cet amour, elle lui écrit une lettre enflammée, mais Onéguine la repousse.

Quelque temps plus tard, Lenski insiste pour qu’Onéguine assiste au bal donné à l’occasion de l’anniversaire de Tatiana. Onéguine par cynisme  joue les séducteurs auprès d’Olga, au grand désespoir de Lenski. Celui-ci, se sentant trahi, demande réparation et défie son ami en duel. Celui-ci a lieu le lendemain à l’aurore. Onéguine tue Lenski et quitte la campagne.

Quelques années plus tard à Saint-Pétersbourg, Onéguine se rend à une réception. Il y retrouve Tatiana, qui a épousé le vieux général Grémine. Il tombe éperdument amoureux d’elle, envoyant lettre sur lettre à sa bien-aimée, sans jamais recevoir de réponse. Onéguine finit par se rendre chez Tatiana et la surprend en train de verser des larmes sur sa dernière lettre. Elle lui dit alors qu’elle l’aime toujours, mais qu’elle veut rester fidèle à son mari.

Une musique frémissante de passion.
Tchaïkovski n’a pas voulu écrire un opéra ; il appelle son œuvre « scènes romantiques ». Pour décrire cette ambiance ténébreuse et décadente il utilise une musique qui est un long commentaire lyrique. La notion d’airs séparés est dépassée ; le chant est intégré à la déclamation de la langue russe (une des plus propices à la musicalité expressive). Certains moments sont purement symphoniques comme la valse du second acte, la polonaise du  troisième acte. De son vivant Tchaïkovski était davantage reconnu comme compositeur symphonique. L’idée de composer Eugène Oneguine débuta en mai 1877 sur une suggestion de la cantatrice Elisabeta Lavroskaia. Le compositeur vivait un moment difficile. Il venait de se marier avec une jeune élève Antonia Milukova. Ce mariage de circonstance avait vraisemblablement pour but de cacher son homosexualité à la société moscovite bien-pensante. L’échec de ce mariage  fut total comme lors de la rencontre  entre Onéguine et Tatiana. On ne peut cacher que la partition se ressent de  ce sourd désespoir face à l’inéluctabilité du destin, qui imprégne toute l’œuvre de Tchaïkovski.

Une curiosité, l’air de Monsieur Tricket
Dans la haute société russe du XIXème siècle, les Français étaient considérés comme les représentants d’une culture raffinée. C’est une des raisons pour lesquelles Tchaïkovski va écrire cet air pour voix de ténor, chanté en français en l’honneur de la belle Tatiana. Il est d’une grande douceur mélancolique. L’air possède deux couplets séparés par les approbations du chœur. La mélodie provient d’une romance française d’Amédée de Beauplan (1790-1853) intitulée Le Repos.

La Conférence du jeudi 9 mai 17h  à la salle de la Méditerranée sera précédée dès 15h 30 d’une présentation des activités de l’association Opéravenir cet été. Elle se terminera par un pot convivial. Entrée libre.

Infos : Association Opéravenir Elya Weismann 04 94 48 62 75  et  06 11 81 54 73.

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