Encore une bonne année … pour le CAC 40 !

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Par ces temps incertains sur le plan météorologique -après tout c’est de saison- mais plus encore incertain quant à l’avenir qui se joue en France, dans un monde en ébullition, qu’il est réconfortant d’enregistrer, en pleine épidémie de grippe, une bonne nouvelle, du moins pour quelques-uns !

L’année 2016 aura atteint des sommets pour les actionnaires du CAC 40 : 55,7 milliards d’euros de dividendes à se partager. Presque autant qu’en 2007, (57,1 Mds), juste avant la crise. De quoi réchauffer le coeur de tous ceux qui voudraient bien être à la place des heureux gagnants de ce grand Monopoly qui n’est pourtant pas un jeu mais la règle du jeu dans lequel nous ne sommes que des pions insignifiants à la merci des intérêts des maîtres de l’économie et de la finance.

Le SMIC, lui,  n’aura bénéficié d’aucun coup de pouce. Il stagne : +11 centimes, une misère, 9,76 de l’heure soit 1 150 euros par mois net, pour un temps plein (35 h).  Si on ajoute que 80% de la population active touche un salaire à peine supérieur au SMIC et que les salariés à temps partiel et en CDD sont de plus en plus nombreux, on se fait une idée de l’ampleur des inégalités compte tenu du niveau de chômage (10%) et de la faible croissance.

On se consolera en pensant aux verres qui se lèvent en ce moment dans les cocktails de Total, Vivendi, Sanofi, LVMH…et chez nos « très chers » banquiers et assureurs. Il s’y dit que 2017 ne s’annonce pas mal du tout ! Tant mieux. Nous en sommes ravis.

Certes, nous préférerions être de la fête et participer aux réjouissances, à la distribution ou plutôt à la redistribution de ce que seuls les salariés ont permis d’amasser…sans en voir la couleur, ni droit au chapitre. Rien d’étonnant à ce que l’extrême pauvreté gagne du terrain!

On peut en tirer plusieurs conclusions : d’abord que la crise n’est pas fatale à tout le monde. Il y en a qui s’en sorte, très bien même ! Si, si…Ensuite que, si elles ne sont pas du tout partagées, les richesses créees sont accaparées par les très grosses entreprises multinationales, les mêmes qui pratiquent aussi l’évasion fiscale et qui reçoivent en plus des milliards de cadeaux -notre argent- sans contre-partie. Tandis que les plus petites entreprises qui concentrent le plus d’emplois n’ont pas le même accès au crédit, ce qui les fragilise.

Comment ne pas se gratter la tête quand on entend les uns nous dire « qu’ils sont fiers du bilan », « qu’il faut aller plus loin », qui nous promettent ce qu’ils n’ont pas fait hier ? Les autres nous préparent  une purge encore plus forte, histoire de se poser en « courageux »liquidateurs de ce qui reste du modèle social français. Ils ont même l’audace de nous dire que c’est pour notre bien !

Le minimum serait, pour la nation, d’avoir la main sur ce que ces grands groupes vont faire de leurs bénéfices vertigineux tirés de notre travail et du chômage qu’ils organisent ? Au service de l’intérêt public ou des seuls intérêts privés ? De la réduction des inégalités ou de l’accumulation du capital ?

Ils ne consentiront pas à perdre la moindre parcelle de pouvoir. On touche le coeur des enjeux de 2017 : maîtriser la finance, la monnaie et le crédit -la richesse, il y en a- pour pouvoir répondre aux urgences sociales, donner de la force à cette idée « oubliée » par ceux qui avaient promis de la porter et qui ne la portent plus.

René Fredon

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