Draguignan Beppo en ville

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Le sculpteur dracénois Beppo s’expose dans la ville depuis le samedi 14 mai.

À cette occasion, plus de 20 de ses créations sont disséminées dans la ville. Un parcours à découvrir au gré d’une déambulation esthétique d’une rare qualité. Jusqu’au 2 octobre !

Jean Laugier, dit Beppo fait ses études au collège puis au lycée Général Ferrié de Draguignan. Il entre à l’École des beaux-arts de Toulon (devenue l’ESART TPM) en 1962 où il est l’élève d’Henri Pertus et de Victor Nicolas. À l’instigation de ce dernier, Beppo rejoint l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1964 où il est l’élève de Marcel Damboise.

Lyrisme des formes
En 1970 il installe son atelier de sculpture à Draguignan et  il abandonne progressivement la terre et le plâtre. Manquant de matière et de matériel, il travaille très souvent dans la carrosserie de son ami Gilles Roletto, comme l’avait fait César vingt ans plus tôt. Il récupère les éléments nobles sur les voitures accidentées (pare-chocs en inox, tubulures d’échappement et radiateurs en cuivre et laiton) pour en faire des œuvres qui s’éloignent de la figuration, ne serait-ce que par l’utilisation de ces nouveaux matériaux. Les œuvres exposées pour cette présentation  sont en  plaque d’inox soudées parfois colorées. Daniel Bizien qui est à l’origine de l’événement guide nos pas dans cet univers lyrique des formes. On est  saisi par le sens des ruptures et des lignes parfaites donnant a ses formes apparemment communes une richesse  esthétique évidente.

L’émotion géométrique
Ce que Beppo cherche à capter et à transmettre dans ses formes, c’est l’émotion qu’il ressent face à la pureté des lignes.

Les œuvres reposent sur un socle mais semblent suspendues, incitant au mouvement de la sculpture en l’affranchissant de ses relations avec le sol. La suspension suggérée permet à la sculpture de gagner une spatialisation cosmique reconstituée. D’une rare finesse visuelle et d’une grande économie de moyens, les sculptures de Beppo invitent le promeneur à vivre sa propre expérience de lecture de l’œuvre. Ce qui importe dans l’approche de son travail, c’est la pensée selon laquelle l’objet n’existe que dans le regard du spectateur.

Une déambulation sculpturale
Ce circuit relie quelques lieux emblématiques de la ville de Draguignan. Il part du rond-point de la Jarre avec l’Envol pour l’an 2000, assurément la plus somptueuse sculpture monumentale de Beppo, ici à demeure, et à deux pas du collège Général Férié où l’artiste affirma sa détermination à devenir sculpteur.

Le parcours se poursuit devant les grilles de la sous-préfecture, continue le long de l’Esplanade (boulevard Clémenceau) chère aux déambulations des Dracénois, près du Théâtre jadis appelé Opéra ou Théâtre  et musarde par la cour de l’Hôtel de Ville, la place du Marché, cœur battant de la ville, le parvis de la chapelle de l’Observance, à présent espace culturel, la façade de la Médiathèque de l’agglomération. Il se termine au collège Jean Rostand qui, durant les journées du patrimoine, sera ouvert pour la découverte « d’un trésor longtemps ignoré », un immense assemblage de cubes et de parallélépipèdes d’inox de quatre mètres de hauteur sur dix de longueur et trois de profondeur.

Ces  œuvres  remarquables  sont accompagnées  d’une  belle exposition sur les grilles du jardin Anglès, et surtout de totems explicatifs  et d’un livret d’exposition disponible en Mairie et à l’Office de tourisme de la ville de  Draguignan

Son originalité et sa richesse honorent les choix culturels de son maire Richard Strambio et de son service des affaires culturelles. A voir et revoir !

Beppo à Draguignan à voir jusqu’au 2 octobre  dans les rues et les places de Draguignan. Exposition urbaine (commissaire Daniel Bizien).

https://www.ville-draguignan.fr/activ/culture/beppo-dans-la-ville

Jean François Principiano

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