Des livres et vous

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Ah le 10 mai 81, tous les boomers s’en souviennent. Explosion de joie dans les rues, bamboche jusqu’au bout de la nuit, le monde allait enfin changer … en mieux croyait-on.

Il nous fallait aujourd’hui adresser comme un clin d’oeil à Tonton. Lui qui nous a fait croire en des jours meilleurs … en privatisant les banques quelques années plus tard pour s’inscrire dans la droite ligne de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher. Celle qui répétait à l’envi « There is no alternative » (TINA) slogan souvent utilisé par la très conservatrice Dame de Fer. L’expression a été utilisée pour signifier l’affirmation selon laquelle l’économie de marché est le seul système qui fonctionne et le débat à ce sujet est terminé … selon eux.
Depuis, la plèbe paye les conséquences et la loi d’Airain a pu faire sa place au coeur de notre société. La loi d’Airain est une théorie économique selon laquelle le salaire net réel tend à long terme vers le niveau minimum nécessaire pour faire subsister le travailleur et sa famille.

Mais rassurez-vous tout ça n’a pas commencé sous le septennat de François Mitterand bien qu’il soit né à Jarnac … ça ne s’invente pas !
Tout ça a commencé dès le Moyen-Âge, c’est ce que nous explique Jacques Le Goff dans un livre qu’il faut lire pour mieux comprendre le monde de la finance d’aujourd’hui.

La bourse et la vie de Jacques Le Goff
160 pages
EAN : 9782818501948
Prix TTC : 7.50 €
Collection Pluriel
Éditions Fayard

Si l’usurier, dans le Moyen Âge chrétien, est à ce point dans le péché, c’est que même en dormant, son argent lui rapporte… de l’argent. Voilà ce que nous apprennent les exemples médiévaux, ces anecdotes édifiantes à l’usage des prédicateurs. Voleur de temps, puisque le prêt à intérêt rapporte tous les jours, l’usurier vole à la fois Dieu, car le temps est un don divin, et les chrétiens, car l’usure est interdite dans une communauté fraternelle. À ce double titre, il est voué à l’enfer. À la veille de la naissance des grands mouvements économiques qui préparent l’avènement du capitalisme moderne, la théologie médiévale sauvera l’usurier de l’enfer en inventant le purgatoire. L’usurier aura ainsi atteint son double but : garder la bourse ici-bas, sans perdre la vie éternelle.

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