Découvrir le Var : Abbaye de La Celle

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“ Abbaye romane qui a été fondée au XI° et classée monument historique depuis 1886. Monastère de religieuses bénédictines, réformé au XVIIème siècle par le Cardinal Mazarin.
L’église du XIIe siècle renferme du mobilier remarquable tels que des retables et un crucifix catalan du XIVe. On y trouve également un sarcophage de l’art roman provençal (XIIe). Ce lieu historique accueille désormais chaque année les grandes soirées musicales de l’Abbaye.

Cachée au coeur du bourg ecclésial de La Celle, cette abbaye figure parmi les monuments historiques d’architecture romane les plus remarquables du Var.
Classée Monument Historique depuis 1886, riche de mille ans d’histoire, son architecture romane est particulièrement bien conservée. La fondation de ce monastère féminin remonte au XIème siècle. Pendant plus de 500 ans, ce monastère accueille des bénédictines issues de grandes familles de Provence et du Languedoc. La Comtesse de Provence Garsende de Sabran s’y retire en 1225. Le couvent est finalement fermé au XVIIème siècle au début du règne de Louis XIV. L’église du XIIème siècle siècle renferme du mobilier remarquable : des retables et un crucifix catalan du XIVème siècle. On y trouve également un sarcophage de l’art roman provençal (XIIe).

Un important témoignage de l’art roman provençal
Construite entre la seconde moitié du XIIe siècle et la première moitié du XIIIe siècle, elle est classée Monument Historique depuis 1886. Cet ensemble médiéval, propriété du Département du Var depuis 1990, fait l’objet d’importants travaux de restauration qui s’achèveront dans quelques années par sa reconstitution intégrale et sa mise en valeur.

Les origines du Prieuré
Au XIe siècle, l’abbaye Saint-Victor de Marseille reçoit en don l’église Sainte-Perpétue. L’existence d’un prieuré est attestée en 1074 et en1076, lorsque le pape Grégoire VII confirme les biens de Saint-Victor qui comprenaient en plus l’église Sainte-Marie, consacrée en 1056. Le monastère bénédictin abritait d’un côté les moines qui desservaient l’église Sainte- Perpétue, de l’autre les moniales qui utilisaient l’église Sainte-Marie.

Un site occupé dès la fin de l’Âge de fer
Des fouilles préventives liées aux campagnes de restauration de l’abbaye ont été réalisées en 2011 et 2012. Elles ont porté sur le réfectoire, la cuisine et les ailes nord, est et sud de la galerie du cloître. La salle capitulaire avait été fouillée en 1999. Les fouilles ont permis de confirmer l’occupation du site dès la fin de l’Âge du fer et surtout à l’époque romaine, avec l’installation d’une villa se prolongeant jusqu’au VIe et peut-être au VIIe siècle. En témoignent une installation viticole dans la cuisine médiévale, des murs dans le réfectoire, les galeries du cloître et la salle capitulaire.
Après une période d’abandon, un habitat est implanté au XIe siècle dans les galeries est et sud du cloître.

Une institution féminine reconnue
Le premier témoignage d’une présence de moniales se trouve dans un document daté de 1099. Au XIIe siècle, le site s’affirme comme une fondation féminine importante dans l’espace provençal. En 1267, plus de 100 moniales y étaient dénombrées, recrutées parmi les femmes de la classe aristocratique, dont Garsende de Sabran est un exemple. Les bénédictines de La Celle possédaient des biens fonciers issus de donations de l’aristocratie locale, et entendaient les faire fructifier ce qui a engendré des conflits à partir de la deuxième moitié du XIVe siècle avec les abbayes de Saint-Victor et du Thoronet, ainsi qu’avec la population locale. Dès le XVe siècle, la discipline de la Règle se relâche et les nonnes se font construire des maisons plus confortables.
À partir de 1660, après une réforme ordonnée par le cardinal Mazarin, le couvent est transféré à Aix-en-Provence. Certaines nonnes choisissent de rester à La Celle, mais le monastère, ne pouvant recevoir de novices, s’éteint peu à peu. En 1791, les bâtiments sont vendus comme bien national. L’église est réouverte au culte en 1833, mais le bâtiment conventuel connaît bien des vicissitudes et se ruine progressivement.

Le sarcophage de Garsende de Sabran : une légende ?
Le Conseil départemental du Var a acquis en 1999 un sarcophage provenant de La Celle qui se trouvait auparavant dans le cloître. Du fait d’une inscription funéraire située dans la galerie nord du cloître (« Ici est inhumée une reine… »), on a prétendu qu’il aurait renfermé le corps de Garsende de Sabran. Comtesse de Provence et de Forcalquier, mère de Raymond Bérenger V, elle prit le voile au couvent de La Celle en 1225, une fois devenue veuve. Le sarcophage, datable des années 1125-1150, présente la « Dormition de la Vierge ». C’est un exemple exceptionnel de sarcophage sculpté attribuable à l’art roman provençal. Classé Monument historique, il est actuellement visible dans l’église Sainte-Marie.

L’organisation du monastère
Le monastère primitif (Monastère I) est construit à partir de la fin du XIe siècle. Ses puissantes fondations ont été retrouvées dans le réfectoire et les galeries est et sud du cloître, ainsi que dans la salle capitulaire.
Une partie du plan conserve les orientations de la villa antique. Dans l’angle sud-est du cloître a été retrouvé l’espace de circulation dallé entourant le lavabo du premier monastère.
Le monastère est totalement reconstruit au XIIIe siècle (Monastère II), et la nouvelle galerie sud est rendue perpendiculaire à la galerie est du cloître. La galerie ouest, quant à elle, conserve l’orientation de l’habitat antique. Le réfectoire est aménagé avec des banquettes latérales. Dans la cuisine, la zone de cuisson consiste en trois foyers aménagés sur une sole d’argile circulaire, à même les bétons des sols antiques.

Adresse
ABBAYE DE LA CELLE
Centre d’Informations
83170 LA CELLE
04 94 59 19 05

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