Cotignac : Armand AVRIL, le primitif

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EXPOSITION
Jusqu’au 25 octobre 2020

Un jour un grand marchand parisien d’art premier fait découvrir à Armand AVRIL une marionnette Bozo du Mali. C’est une révélation, un véritable coup de foudre.

La statuaire primitive est pour Armand AVRIL à la base de l’art moderne, sa référence est l’une des genèses de la peinture et de la sculpture occidentale du XXe siècle et il n’a eu de cesse, sa vie durant, de posséder, pour les côtoyer quotidiennement, les pièces qu’il pouvait acquérir et avoir sur elles un simple regard d’artiste, sans se soucier de leurs histoires. Aujourd’hui le Centre d’Art la Falaise dévoile et présente la fabuleuse collection que l’artiste a cumulé au fil des années en dialogue avec ses œuvres.

Armand AVRIL
À Cotignac, le village du haut-Var où il vit et travaille depuis 1962, il est une « figure » dont le verbe sonore emplit la promenade du cours et la place de la Mairie.

Qui ne connaît pas cet artiste solitaire au tempérament de feu qui habite la falaise, sa terre troglodyte, dans un abri intégralement consacré à la création ?

Un repère indescriptible, où ferrailles, bois,
tissus, bouteilles, plastiques, tuiles, carreaux,
pinces à linge, bouchons, s’amoncellent.
Ce capharnaüm est un Avril vivant, qui devine, dans cette anarchique disposition, une agglomération réfléchie et ordonnancée. Toutes espèces de récupération et de matériaux s’affrontent, se disputent un espace stratégique qui captera l’oeil de l’artiste, convaincra sa main de se saisir d’elles pour leurs donner vie dans ses montages. Il les plie à son imaginaire, les inscrit dans le champ de l’art.

Aujourd’hui, « dans 7 ans j’ai 100 ans », ce charpentier ne cesse de créer, d’interroger le monde, de construire des inventions ludiques et joyeuses qui créent du rêve. Armand Avril, le primitif, est un sorcier-forgeron à la plus large culture, qu‘aucune école n’a retenu mais qui a puisé chez les plus grands.

Dans le sillage d’une connaissance et d’une culture torrentielles, il s’est imbibé des courants majeurs, de l’impressionnisme au cubisme, du fauvisme à l’expressionnisme.
Sa création doit sa singularité exceptionnelle à la formidable capacité du peintre à pétrir, malaxer, modeler, puis digérer sans aucun interdit ce gisement de savoirs et d’influences, pour restituer une oeuvre totalement et uniquement Avril.

Armand Avril, 93 ans, est nourri de liberté. Incorruptible, il se contorsionne, échappe au contrôle, laboure, sillonne, s’enfuit. Avril est un cinglé qui ne cesse jamais de regarder et dont la générosité créatrice est si abondante qu’elle est parfois exagérée. Son oeuvre, inscrite dans l’art du XX e siècle dans son rapport à l’objet qui devient un nouveau support de création, oscille entre un art évoquant « l’art singulier » et l’art populaire, dit « pauvre ». Voisin des univers de Louis Pons ou Gaston Chaissac, l’art d’Avril, apparemment hétéroclite et irrationnel est défendu depuis 50 ans par les collectionneurs avertis et par son ami Paul Gauzit à la galerie Le Lutrin à Lyon ; il est aujourd’hui acheté par les musées.

Cet assembleur peut aller au bout du monde chercher ses totems ou simples images pour nourrir ses rêves et en faire des fresques, tableaux, bas-reliefs, reliquaires et inventaires.

Avril et le choc des Bozo
Sa rencontre avec les marionnettes Bozo le fascine ; la créativité des sculptures, la géométrisation et la simplification extrême des formes, l’explosion des couleurs le touche au plus profond de sa sensibilité artistique.

Il en acquiert très vite, et beaucoup, avec une attirance plus prononcée pour les béliers, calaos ou poissons. Il ira même en chercher plusieurs fois in situ, chez les pêcheurs Bozo de la boucle du Niger, entre Ségou et Mopti au Mali.

Ces nouvelles sculptures intègrent son atelier « capharnaüm ». Elles sortent du lot comme par magie, leurs présence est impressionnante et occupe l’espace de façon féerique, une véritable cérémonie « Sogo Bò », théâtre de masques et de marionnettes, à domicile, à Cotignac !

Les sculpteurs Bozo sont très libres dans l’interprétation de leurs créations, néanmoins, ils doivent se montrer pragmatiques et ne pas oublier que les marionnettes qu’ils vont créer doivent impressionner les villageois et s’intégrer dans le contexte d’une histoire.

Les masques et marionnettes présentés proviennent de la collection particulière d’Armand Avril et sont exposées comme partenaires de ses propres oeuvres, cet art populaire Malien ayant été source d’admiration et d’inspiration pour l’artiste. Ces masques et marionnettes sont les personnages du théâtre qui les met en oeuvre.

Ce théâtre SOGO BÒ s’inscrit dans le cadre de manifestations populaires traditionnelles et culturelles lors de grandes fêtes mêlant musiques, chants, danses, acrobaties, mascarades et théâtre de marionnettes.

Extraits de textes de Richard Artaud
D’après les écrits de François Boulay, Jacques Gantié, Denis Lafay et Jean-Jacques Lévêque.
Evelyne et Pierre Robin.
D’après le mémoire de recherche de l’École du Louvre d’Amaêlle Favreau.

le Centre d’Art La Falaise
Le Centre d’Art la Falaise à Cotignac (Var), à l’initiative d’un mécénat, est régit sous la forme du Fonds de Dotation Cotignac Côté Culture. Depuis 2016 il est implanté dans une ancienne chapelle des pénitents blancs située au coeur du village.
Ce lieu présente des expositions qui sont ouvertes à toutes les disciplines telles que la peinture, la sculpture, la photographie et les formes d’expression modernes et contemporaines.

Le Centre d’Art la Falaise, par l’acquisition et la donation, a également pour mission la constitution d’une collection d’oeuvres d’artistes, véritable mémoire du lieu.
Depuis son ouverture en 2016, le Centre d’art La Falaise a eu l’occasion de présenter des œuvres d’artistes reconnus ou émergents tels que:

Jean-Baptiste OLIVE, Louis VALTAT, CÉSAR, Sacha SOSNO, BIOULÈS, Auguste CHABAUD, VERDILHAN, Elian BACHINI, Chantal CASEFONT, Jean-Marie CARTEREAU, Michel DUFRESNE, Alain PONTARELLI, Carla VAN DER WER, Louis CAPRON, Corinne DE BATTISTA, Jean-Christophe MOLINERIS, Hervé NYS, Pierre DEVAL, Marie ASTOIN, Bernard BUFFET, Blasco MENTOR, Pierre AMBROGIANI, Christophe JEHAN, Edgar MELIK, Robert COMBAS, Roland CHANCO, Pierre CORNU, Alecos FASSIANOS, Thierry LOULÉ, Jean COCTEAU, SYLC, Ludwig KLIMEK, JANSEM, Jean ARNAUD, Francis JALAIN,

Daniel VAN DE VELDE, Jean ARENE, Denis MASI, Saskia VAN DER MADE, Loretta DE GROOT, Olivier BATAILLE, Valério ADAMI, André LAURO, Bernard MORTEYROL, Christian RAMADE, Alfons ALT, Marc TIGRANE, Marcel ROCHE, Henri COMBY, Lukas KANDL…

Informations

Dates :
7 juillet au 25 octobre 2020

Horaires d’ouvertures :
Ouvert tous les jours sauf les lundis et jeudis. 11h00 / 12h30 – 14h30 / 18h00

Tarif :

Tarif plein : 3 €

Tarif réduit : 1,50 € pour les étudiants, personnes en situation de handicap, demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RSA (sur présentation d’un justificatif), groupe à partir de 10 personnes.
Entrée gratuite : enfants et adolescents jusqu’à 15 ans

Commissariat d’exposition : Richard ARTAUD

Centre d’Art La Falaise

5, cours Gambetta
83570 Cotignac
Tél : 04 94 59 28 76 contact@centredartlafalaise.com www.centredartlafalaise.com https://www.facebook.com/centredartlafalaise

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