Conseil départemental : Les « oublis » du président et de sa majorité

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En lisant le dernier Var Mag’ de Novembre (mis à nos frais dans toutes les boîtes), on ne sera pas surpris de lire que « les majorités successives n’ont cessé de le clamer depuis plusieurs années : les transferts de charges excessifs et le désengagement financier inédit, rapide et violent de l’Etat sont (il est écrit est ?) sont absolument intenables pour les collectivités. »

Une charge politique du président, reprise par le groupe de la majorité départementale dans une tribune libre réservée aux deux seuls groupes du conseil départemental. Passons sur celle du FN qui distille comme d’habitude son venin : la diversion anti-arabe, reprochant à la majorité de financer les « nombreuses associations qui se proposent « d’alphabétiser » certaines populations… »

La droite varoise a certes beau jeu de critiquer les baisses de dotations aux collectivités territoriales qui assurent le financement de 70% des investissements du pays. Les gouvernements successifs ne cessent d’accroître cette tendance à travers les réformes  visant à répartir les politiques d’austérité, c’est-à-dire les économies de dépenses publiques et les privatisations qui s’ensuivent, lesquelles n’ont pas commencé avec ce gouvernement, que nous sachions. Ce qui n’atténue nullement ses propres responsabilités.

De là à se poser en « combattants actifs » de ces politiques qui assomment les populations à commencer par les plus modestes, il y a un gouffre.

Il ne suffit pas de s’autodécerner des brevets de bonne gestion et d’en appeler à la Cour des Comptes et à son analyse de l’évolution des dépenses de l’Etat comme si la crise avait débuté en 2012 et qu’avant la société française baignait dans le progrès social pour tous.

Faut-il rappeler ici ce que vient de révéler tout récemment la Chambre régionale des comptes à propos des gestions du Sittomat, du CHITS, de Toulon-Habitat, du Smiddev, organismes placés sous la responsabilité d’éminents élus de la droite départementale ? (Voir les trois articles que nous y avons consacré et, mieux encore, voir le site de la CRC où ces rapports définitifs sont publiés in-extenso).

Il n’y a pas si longtemps…

Et, puisque nos élus départementaux se veulent des chevaliers blancs, rappelons le dernier rapport de la Chambre sur le conseil général du Var, adressé le 25 mai 2011 au prédécesseur de Mr. Giraud et qui examinait les années 2003 à 2009, ce n’est pas si vieux.

La CRC faisait le constat que son endettement était quasi nul jusqu’en 2003 et qu’il a rejoint la moyenne des départements comparables : « L’augmentation des charges résultait pour une part importante, des transferts de compétences attribués aux départements depuis 2003 (aide personnalisée à l’autonomie, RMI-RSA handicapés, collèges, routes). Il ressort que les dépenses annuelles consenties à ce titre par le conseil général et non compensée par l’Etat, sont passées de 45 millions d’euros à 97 millions en 2009, soit une augmentation de 52 millions. » Plus du double ! La droite était bien discrète.

Nous sommes alors à cheval sur le gouvernement Chirac(2002-2007) puis Sarkozy(2007-2012). L’ont-ils oublié ?

Certes, avec la dérive libérale assumée par l’actuel gouvernement Hollande qui n’incarne pas les valeurs de gauche, les transferts continuent et aggravent la situation financière des collectivités territoriales comme celle de l’Etat.

L’UMP, rebaptisée LR, voudrait nous faire croire qu’elle serait devenue hostile aux politiques d’austérité ! Alors même que Sarkozy, Juppé, Fillon…lorgnant sur 2017 envisagent de porter les réductions de dépenses publiques au-delà des 100 milliards d’euros, le double d’aujourd’hui. Courage messieurs, assumez à votre tour !

D’ailleurs pour la période 2007-2009, origine de la crise mondiale et fin du contrôle de gestion, on est sous le gouvernement Sarkozy, la CRC écrit que : « la diminution de 85 millions de droits de mutation en deux ans, la réforme de la fiscalité locale et la suppression de la taxe professionnelle réduiront les possibilités d’user du levier fiscal et de bénéficier de la même augmentation des bases que par le passé.. » (souligné par nous)

Conclusion : « La collectivité est ainsi passée de l’aisance financière à une situation beaucoup plus contrainte qui implique d’opérer des choix stratégiques et d’adopter une gestion plus rigoureuse. » C’était en 2011…La droite était au pouvoir.

Qu’on se rassure, ils n’ont pas perdu la mémoire. Ils pensent juste que ce sont les électeurs qui, très majoritairement, ne se rappelleront plus de ces rapports d’observations, encore moins les auront-ils lus. Tellement d’eau sera passée sous les ponts.

A méditer à moins d’un mois des régionales.

René Fredon

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