L’Actualité quotidienne que diffusent les journalistes (ceux qui sont la parole du jour) s’appuie souvent sur ce que les psychologues appellent le biais cognitif, c’est à dire la distorsion dans le traitement d’une information.
Nous croyons souvent que notre cerveau est aussi logique qu’un ordinateur, mais pas du tout ! Il juge parfois les choses de manière « biaisée », d’où le terme : Biais cognitif.
Qu’est-ce qu’un biais cognitif ? C’est un comportement de notre cerveau qui choisit la facilité pour comprendre un événement, une situation, une question. Le terme de biais cognitif a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman (Prix Nobel) et Amos Tversky pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine psychologique.
Un héritage
En fait cette appréhension spontanée d’une partie de notre cerveau actuel est un lointain héritage de notre cerveau primitif passé.
Soulignons que cette attitude a été très utile il y a fort longtemps lorsque nous étions menacés, dans la lointaine et dangereuse savane de nos origines.
Devant l’apparition d’un prédateur, l’homme préhistorique devait se fier à ses impressions premières d’alarmes et de fuites. Ne surtout pas faire dans la dentelle des raisonnements compliqués ! « Tu vois un tigre, tu réagis au quart de tour, la fuite ou le combat ? Ce n’est pas le moment de compter les poils de son museau…Sauve ta peau… »
C’est ainsi, que depuis ces époques lointaines s’est construit progressivement notre psyché et nos réactions, en fonction d’une compréhension immédiate basée sur les apparences et les sensations premières. C’est le raccourci impulsif de la peur et de la survie.
L’émotion aux commandes
Pour beaucoup de nos contemporains, cette forme d’appréhension du réel diffusée par les images des chaînes d’information n’est pas contrebalancée par une analyse argumentée.
Au lieu de prendre le recul nécessaire que propose la connaissance, les hommes continuent de réagir instantanément, par émotions, sentiments, impressions, perceptions situationnelles, impulsions, basés sur le couple peur ou menace.
Ils pensent et agissent par ce biais cognitif qui leur convient bien mieux que l’approfondissement car il est immédiatement simplifiant, rassurant, globalement explicatif et sans appel. Il tient de l’évidence.
Exemple. Lorsqu’un téléspectateur reçoit dans son salon des images de violences, son cerveau lui propose immédiatement une réaction émotionnelle qui l’éloigne d’une analyse distanciée et d’une compréhension des causes de cette violence. « Rétablissons la peine de Mort ! »
Une réponse immédiatement satisfaisante.
Même si la culture a progressivement modifié notre forme de réception des faits, nous sommes encore tous soumis dans une certaine mesure à ce biais cognitif qui nous propose des réponses et des explications émotionnelles irrationnelles mais immédiates et confortables.
Jean-François Principiano
cela peut aussi être utilisé comme méthode d’influence des comportements tirant parti de la rationalité limitée, c’est le principe du « nudge » qui peut être un biais de perception positif, par exemple une incitation utile comportementale à la sécurité : http://www.officiel-prevention.com/formation/conseils/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=183&dossid=587