Rossini et son Barbier
Samedi 15 décembre à 10 heures à la salle Méditerranée rue Commandant Infernet Toulon
Présentation conférence vidéo par Jean François Principiano : « Rossini et son Barbier ».
Une œuvre emblématique de l’Opéra.
Créée en 1816 après l’effusion révolutionnaire et napoléonienne et seulement en 13 jours par un jeune compositeur italien de 22 ans cette partition va faire le tour du monde et conquérir les mélomanes jusqu’à nos jours. L’œuvre revient à Toulon pendant les fêtes de fin d’année à l’Opéra TPM ( du 28 au 31 décembre 2018) pour le plus bonheur des dilettante !
Un sujet sulfureux emprunté à Beaumarchais.
Le Barbier de Séville c’est d’abord un texte de Beaumarchais ! Aventurier, auteur dramatique inventeur des droits d’auteur, un peu espion trafiquant d’armes, beaucoup libertin dans le pur esprit français du XVIIIème siècle. En 1775 l’œuvre a un grand succès par sa description des travers de la société d’ancien régime. Beaumarchais poursuivra sa démarche de sape avec le Mariage de Figaro et Mozart, trente ans avant Rossini, prendra sa place on le sait, avec les Nozze di Figaro.
Une partition pétillante
L’écoute du Barbier de Rossini devrait être remboursée par la Sécurité sociale. Pendant deux heures cette musique utilise tous les feux de la séduction : mélodies, vocalises, crescendo, orchestration, rythme… l’esprit de l’œuvre est souligné par un italien subtil et imagé de Sterbini dont les trouvailles sont restées classiques au-delà des alpes : « la calummia é un venticello…una voce poco fa….ecco ridente in cielo….l’inutile precauzione… » L’humour est proche de celui d’Offenbach. Rien d’étonnant de la part de ce jeune marrane sépharade de l’adriatique qui a composé un magnifique Moïse ou le passage de la mer rouge…
Une mise en scène revisitant l’œuvre.
L’opéra de Toulon a choisi cette fois d’offrir à son public une vraie mise en scène moderne puisqu’il s’agit de celle qui a triomphé à l’opéra de Paris et aux dernières Chorégies d’Orange. En effet Adriano Sinivia replace l’œuvre dans les années 1960, à l’époque dorée du grand cinéma italien de Fellini ou Vittorio de Sica … Almaviva en vespa, Bartolo en fiat topolino, Rosina en pulpeuse divette romaine de Cinecitta, voilà qui est fort judicieux et appétissant.
On ne touche pas un soupir à la partition mais on «déespagnolise» la mise en scène traditionnelle. Enfin une réelle vision globale ! Et non pas une de ces pseudos mises en scène modernes qui sont de la tradition déguisée par un ou deux accessoires hétéroclites ! Ici tout est cohérent et pensé. Ce spectacle a été vu à la télévision cet été. Il revient sur scène (sa vraie place) pour les fêtes de fin d’année ! Que du bonheur ! Un vrai conte de fées !
La conférence évoquera également le mystère qui entoure le silence de Rossini qui s’est arrêté de composer à 37 ans et qui vécut entre Paris et Bologne jusqu’à 76 ans mais aussi entre dépression et souvenirs, cultivant l’amitié et la gastronomie. On lui doit le tournedos qui porte son nom et les escalopes au Marsalà ! deux chefs d’œuvre du goût. Mais pourquoi ce silence après Guillaume Tell ? Peur de la musique nouvelle ? Changement de mode ? Évolution du goût du public ? Saint-Saëns a dit plus simplement « Rossini s’est tu parce qu’il n’avait plus rien à dire ! » Ce n’est pas tout à fait vrai puisqu’il laissa encore quelques belles partitions comme la Petite messe solennelle, le Stabat Mater (et non le tabasse ta mère comme disait les élèves) et les Péchés de Vieillesse pour piano, dont un petit chef-d’œuvre d’humour digne d’Éric Satie « Ouf les petits pois ! ». À samedi !
Salle de la Méditerranée Toulon : Conférence Opéravenir samedi 15 décembre à 10 heures « Rossini et son Barbier » par Jean François Principiano
Entrée libre. Apéritif Sévillan servi à tous !
Infos Association Opéravenir 04 94 48 62 75 et Elya Weismann 06 11 81 54 73
