Conférence à Saint-Cyr : L’Unité Italienne et la Musique

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Samedi 12 mars à 17h Salle Municipale La Falquette 1 Avenue Marechal Juin. (Parking de la Falquette 83270 St Cyr/mer) Jean François Principiano, professeur d’Histoire, donnera une conférence illustrée intitulée Verdi et le Risorgimento, la musique et l’unité italienne. Cette rencontre est programmée par le Comité de Jumelage avec l’Italie animé par Victor Goffi.

La naissance de l’Italie unifiée
Au début du 19e siècle, l’Italie était morcelée en sept États et étaient dominés par l’Autriche. Pourtant, un mouvement composé de bourgeois et d’intellectuels, appelé le Risorgimento, croyait à la renaissance d’une Italie unifiée. Ces intellectuels s’organisaient en sociétés secrètes à cause des violentes répressions que l’Autriche faisait subir aux révolutionnaires. Deux mouvements républicains se formèrent : l’un républicain était animé par Mazzini et Garibaldi ; l’autre, moins démocratique, était composé de grands industriels et de grands propriétaires souvent des nobles et des bourgeois. Très différents les uns des autres, tous ces patriotes étaient au moins d’accord pour se débarrasser de l’hégémonie de l’Autriche.

Une difficile conquête
En 1847, le roi du Piémont, Charles-Albert, transforma son état absolutiste en état plus libéral. En 1848, la révolution éclata dans de nombreuses villes. À Venise et à Rome la République fut proclamée. Adoptant le drapeau tricolore italien, le roi du Piémont Charles-Albert prit la tête du mouvement national et déclara la guerre à l’Autriche. Mais il fut écrasé en 1849 et contraint de laisser le trône à son fils Victor-Emmanuel II. Venise capitula pendant que le pape Pie IX rétablissait l’absolutisme à Rome. Cette première tentative d’union nationale fut un échec. Il semblait que l’Italie ne pouvait pas s’unifier sans qu’il y ait une intervention étrangère.

L’aide de la France
Le comte de Cavour, le ministre de Victor-Emmanuel II, eut alors l’idée de demander l’aide de la France. En 1859, en échange de l’annexion de la Savoie et de Nice à la France, Napoléon III envoya l’armée française pour aider le Piémont dans une guerre contre l’Autriche. En 1860, une expédition armée menée par Garibaldi, appelée l’expédition des mille, fit la conquête de la Sicile et de Naples. Les hommes qui la composaient furent nommés les chemises rouges en raison de leurs uniformes écarlates. Très vite, le mouvement unitaire gagna tout le pays et Victor Emmanuel II fut proclamé roi d’Italie. L’unité s’acheva en 1870 avec la prise de Rome, qui était encore aux mains du pape Pie IX, par les troupes de l’Italie unifiée.

Des artistes engagés
Nombreux furent les intellectuels, poètes, écrivains, philosophes, peintres célèbres qui appuyèrent ce mouvement politique. Les grands compositeurs italiens de l’époque se sont presque tous impliqués à divers niveaux. Rossini ouvre le bal et crée en 1829 Guillaume Tell, un opéra qui glorifie la lutte des cantons Suisses contre l’occupant autrichien.

Mais le chantre incontesté, le patriote convaincu et résolument impliqué au point de devenir le symbole de l’indépendance, c’est indubitablement Verdi 1813-1901, ardent nationaliste qui rêvait d’une Italie libre et unie

En 1842, le directeur de la Scala Morelli lui propose un livret de Temistocle Solera, Nabuchodonosor. Créé le 9 mars 1842 à la Scala avec Giuseppina Strepponi, sa compagne, dans le rôle d’Abigaïlle, Nabucco est un triomphe. Il reste à l’affiche pour 57 représentations pendant neuf mois. Le « chœur des hébreux » opprimés qui chantent l’amour de la nation est évidemment assimilé à la lutte des patriotes italiens contre l’occupation autrichienne. Nabucco fait aussi un triomphe à la Fenice de Venise. Verdi voyait dans son opéra inspiré de la Bible qui évoque l’exil du peuple juif, le symbole des Italiens opprimés. Dès lors, la musique de Verdi devint la caisse de résonnance de l’indépendance italienne.

Le Risorgimento réévalué par les historiens
Son nom devient le symbole de la liberté, V E R D I étant les initiales de « Victor Emmanuel Roi d’Italie ». Avec Cavour, Mazzini et Garibaldi, Verdi est considéré comme une figure emblématique du roman national italien. Était-il vraiment sincère ou simplement opportuniste ?

En 1848, le 18 mars, la troupe autrichienne tire sur la foule à Milan. « L’insurrection des 5 jours » libère la ville. Verdi est enthousiasmé. Il écrit à son librettiste Piave le 21 avril « Honneur à ces héros ! Honneur à toute l’Italie, vraiment grande désormais ! Voici l’heure de sa libération, sois-en sûr. Le peuple le veut et quand le peuple le veut, nul pouvoir absolu ne saurait y résister. Ceux qui entendent nous régir par la seule force peuvent bien faire ce qu’ils veulent, conspirer autant qu’ils veulent, ils ne parviendront pas à priver le peuple de ses droits. Oui, oui, quelques années encore, peut-être seulement quelques mois, et l’Italie sera libre, unie et républicaine. Comment pourrait-il en être autrement ? »

Toute son œuvre est frémissante de passion et même dans un de ses derniers opéras, Aïda, lorsque le chœur chante Gloire à l’Egypte il faut entendre Gloria all ’Italia ! Ce chœur est un lointain écho de cet enthousiasme qui animait Verdi dans ses œuvres de jeunesse.

La conférence sera ponctuée de nombreux extraits musicaux. Elle fera également le point sur la véritable personnalité de Giuseppe Verdi et sur le Risorgimento, ce mouvement actuellement réévalué par les historiens. Roman national sacré ou entreprise de colonisation du Sud agricole par le Nord industriel ?

Samedi 12 mars 17h Verdi et le Risorgimento salle de la Falquette 1 avenue Maréchal Juin entrée libre.

Renseignements association Operavenir 06 11 81 54 73. Site www.operavenir.com et Comité de Jumelage avec l’Italie de Saint Cyr sur Mer victor.goffi@wanadoo.fr

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