Comptes et mécomptes du Maire-Président

Si la fiscalité locale a fortement augmenté sur la ville de Toulon et sur TPM depuis l’élection de M.Falco, il y a bien entendu un certain nombre de raisons. La première d’entre elle concerne les fonctionnaires territoriaux.
Il convient donc de faire un focus sur les charges de personnel de TPM et de la ville de Toulon. Cela est tout à fait symptomatique du Système Falco.
À la création de TPM, il a été procédé à des transferts de charges et de personnel de la ville sur l’Agglomération. Jusque-là, rien à dire on est dans la logique du législateur qui a voulu, en regroupant les communes, mutualiser les dépenses et donc réduire les charges, notamment celles de personnel.

Sauf que le Maire de Toulon a une logique bien à lui puisqu’année après année, les charges de personnel ont continué à augmenter dans le budget de la ville. Examinons les chiffres, ils ne mentent pas*.
En 2002 soit un an après que M. Falco soit devenu Maire, les dépenses de personnel représentaient 54,30% des dépenses de fonctionnement de la ville de Toulon (594€ par habitant). En 2017 elles bondissaient pour atteindre 65,45% des dépenses de fonctionnement de la ville, soit 791€ par habitant.
Elles représentent aujourd’hui 11,95% de plus que les villes de la même catégorie. Ce n’est pas la hausse des salaires des fonctionnaires qui peut l’expliquer.
Le 19 décembre 2001, était créé Toulon Provence Méditerranée, communauté d’agglomération devenue depuis métropole, Présidée par M. Falco.
Un certain nombre de compétences des 10 villes de l’agglomération ont donc été transférées, en même temps que les personnels qui y étaient affectées. Mais pas seulement. Cédant à ses vieux démons, M. Falco a embauché à tour de bras et les dépenses de personnel qui en 2007 étaient de 66€ par habitant ont plus que doublées en l’espace de 10 ans passant à 136€ par habitant en 2017.
Augmentation, des charges de personnel sur la ville de Toulon et augmentation des charges de personnel sur TPM !
Comme pour la fiscalité c’est la double peine pour le contribuable.
Les chiffres de 2018 devraient confirmer cette dérive et malheureusement ceux de 2019 ne seront connus, au Compte Administratif, qu’après… les élections municipales.
La création de la Métropole devait changer la vie des Toulonnais. Elle a accru la bureaucratie et la fiscalité. Entendons-nous bien; Ce ne sont pas les agents publics qui sont en cause, mais bien ceux qui créent des emplois par simple souci de clientélisme. Au lieu de répéter « il faut réduire le nombre de fonctionnaires de tant de milliers », il faut en premier lieu définir les politiques publiques que l’on souhaite mettre en place et y affecter des agents recrutés sur leur niveau de compétence. Sans faire de doublons.
Environ 3600 employés sur la seule ville de Toulon, 2000 sur TPM, la politique du millefeuille continue.
M. Falco n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. Lorsqu’il succéda à son parrain politique, Maurice Arreckx, à la tête du Conseil Général en 1994, le département employait 1300 agents. 10 ans après il en comptait plus de 5000, soit plus que le Conseil Général des Bouches du Rhône, présidé par Jean-Noël Guerini ! un connaisseur en la matière.
La gestion du personnel du Conseil Général du Var a été épinglée par la Chambre Régionale des Comptes en Juin 2016.  Les magistrats s’étonnaient d’un taux d’homonymie de 33% (une première) parmi le personnel et de l’embauche d’enfants d’élus. Serait-ce le cas à TPM ou à la ville de Toulon ? Un prochain rapport de la CRC nous le révèlera peut-être… Toujours après les élections municipales.

Philippe VILLECHAIZE

*Source : Finances Publiques, Ministère de l’action et des comptes publics. DGCL.