Cité Bellevue… la belle endormie en plein cauchemar

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crédit photo Thierry Turpin La Marseillaise

Une vingtaine de petite villas mitoyennes , un petit bâtiment R+4, sur un terrain très minéral, la cité Bellevue, laquelle porte bien son nom, est bâtie sur un promontoire qui d’un côté domine Toulon et la rade et d’un autre côté le Faron… ben oui, les modestes ont aussi droit au beau !
Sur ce que nous savons, ou que l’on nous en a dit, le terrain propriété de la marine fit l’objet d’une cession à l’office HLM toulonnais dans les années 1960 suite à l’appel de l’Abbé Pierre.
Un historien des quartiers de Toulon serait sans doute le bienvenu pour compter cette histoire, qui pour être totalement validée au-delà des souvenirs des habitants demanderait des recherches dans les archives de la Marine, du Cadastre, des Hypothèques…
Quoi qu’il en soit, l’ensemble était en très grand péril d’entretien, et totalement insalubre… pas d’électricité ni sanitaires, un seul point d’eau froide… un cabanon à la coutume provençale !
Curieusement l’office le mit en location en l’état et compte tenue de la pénurie de logement des locataires se manifestèrent. Toutefois moyennant des loyers faibles et devant le refus du bailleur de faire des travaux le dit bailleur accepta que les locataires fassent les travaux nécessaires ; en réalité hormis le bâti tout était à faire.

Cette situation dura, dura….Jusqu’à ces derniers mois
« Découvrant » cet état de fait pourtant connu (ou devant l’être par un bailleur social soucieux et responsable de son patrimoine) la nouvelle équipe de ThM se mit en route et adressa des courriers comminatoires exigeant la remise en état… ????? sans autres formes plus respectueuses des locataires réveillés brutalement.
À l’appui, diligenter un commissaire de justice pour faire un état des lieux…
Alors disons qu’un bailleur est responsable civilement et pénalement s’il ne met pas un logement conforme aux règles de sécurités, aux normes diverses… nous pouvons donc parfaitement entendre la finalité de l’action, par contre sur la méthodologie on peut (doit ) s’interroger.

La cité Bellevue habitée par une population plutôt âgée, ou des plus jeunes, des enfants des locataires d’origine ayant bénéficié de la suite du bail des parents à l’époque ou cela était possible, est très calme, des relations de voisinage apaisées… enfin un site qui ne donne pas de sueurs froides aux services de police !
Partons du principe constant en matière judiciaire que nul ne peut plaider ses propres turpitudes, ce qui sous entend que par exemple on ne peut incriminer une personne suite à nos propres manquements.
En l’état, si le bailleur à l’époque a autorisé de fait, les locataires à rendre les cabanons habitables et pouvant entrer dans le patrimoine d’un bailleur social, il avait obligation et responsabilité de s’assurer que les dits travaux étaient conformes… qui ne dit mot consent !
Se réveiller et réveiller les locataires au bout de plusieurs dizaines d’années nous aurait sembler imposer un minimum de précautions explicatives et oratoires… un peu simplement de respect !

Curieusement la seule réunion ayant eu lieu le fut à l’initiative d’une association de locataires, association bien connue et proche, voire intégrée au système toulonnais, ceci toutefois en omettant d’inviter les locataires des villas les plus concernés par cette situation.
Bien sur les rumeurs vont bon train : expulsions ? démolition pour construire autre chose ?… il est vrai que la situation peut aiguiser les appétits.
Prenons acte des propos de la Directrice générale de ThM qui exclue ces objectifs et se réfugie derrière ses responsabilités, avec toutefois la mise en avant « pensez vous normal qu’il y ait de si faibles loyers pour ces maisonnettes ?….

Curieux quand même de vouloir avoir le beurre et l’argent du beurre. Les locataires qui ont payés de leurs deniers et de leur sueur l’amélioration de leurs logements (et du patrimoine du bailleur) devraient en sus subir une augmentation de loyer ?
Certes ThM comme la plupart des offices publics HLM est en difficultés financières en terme de capacité de budget d’entretien, et se trouve confronté à des obligations de laisser des logements vacants faute de pouvoir les rénover pour les relouer, la loi ne lui permettant pas de piocher dans le budget investissement…les politiques de ces dernières années en matière de logement en particulier social en est en grande partie responsable.
C’est d’ailleurs le cas à Bellevue ou des logements sont murés ouvrant la porte à toutes les imaginations !

Alors, plaidons pour la mise en action d’une démarche concertée respectueuse des locataires et les associant véritablement, tout le monde y gagnera.
Dans bailleur social, il y a social !
Jean-Paul Jambon

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