Charles Berling « Vivre sa vie »

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Charles Berling ouvre la saison de Châteauvallon et veut « Vivre sa vie »
C’est une belle ouverture pour le sympathique comédien, metteur en scène et écrivain qui pose sa griffe sur la colline inspirée avec  Vivre sa vie une adaptation théâtrale heureuse  du  scénario de Jean Luc Godard les j26, v27et s28 septembre. Une réussite saluée au Festival d’Avignon. Mais bien plus encore !

Un film culte, une ode à la vie
Charles Berling s’est emparé des douze séquences en les théâtralisant selon sa sensibilité sur un thème universel. La désillusion vitale qui conduit à la prostitution. Au fil des douze tableaux qui le composent, Vivre sa vie raconte l’histoire de Nana, jeune vendeuse attachante qui, acculée par des problèmes d’argent, doit renoncer à son rêve de devenir actrice et finit par tomber dans la prostitution.

Reprenant les codes de l’enquête télévisuelle (l’inspiration du scénario viendrait, parait-il de l’ouvrage du juge Marcel Sacotte, Où en est la prostitution), tout en faisant référence au  théâtre américain de Tennessee William, Berling donne vie à une œuvre paradoxale, qui est autant un tableau sans fard de la société qu’un hommage à la féminité bafouée. Vivre sa vie  version théâtre, a tout l’air d’un hybride aux contours très actuels : c’est peut-être dans cette tension qui le traverse, et dans la dextérité avec laquelle le metteur en scène  interroge le réel autant que la poésie, les espérances  aussi bien que le champ social, que l’on doit chercher l’origine du succès qu’a remporté ce travail en Avignon cette année.

Une extension de la situation dramatique
Car répétons-le, Charles Berling ne s’est pas contenté d’un décalque-hommage, il a voulu étendre la problématique en convoquant des voix féminines. Ainsi, il fait  entendre des textes de grandes écritures comme celles de Marguerite Duras, de Simone Weil, Henrik Ibsen, Bernard-Marie Koltès, Sophocle, Frank Wedekind, mais aussi des voix d’anciennes prostituées comme Grisélidis Réal et Virginie Despentes.

Il fait donc revivre en polyphonie le destin tragique et magnifique de Nana en 2019 et pose des questions essentielles sur la condition féminine. Il dit : « L’idée n’est pas de réaliser une simple adaptation du film, mais de dialoguer avec lui. Il est important pour moi de construire le spectacle avec les interprètes, Pauline Cheviller qui joue le rôle d’Anna Karina, Sébastien Depommier et Hélène Alexandridis qui alternent plusieurs rôles, tour à tour femme ou homme, Irène Bonnaud, ma dramaturge, Grégoire Léauté à la guitare, et toute l’équipe artistique. »

Production Scène nationale Châteauvallon-Le Liberté Théâtre Gymnase – Bernardines, Marseille La Manufacture, Centre Dramatique National Nancy Lorraine. Avec le soutien du Théâtre des Halles, scène d’Avignon / Le TGP, CDN de Saint-Denis / le 104 Paris.

À voir à Châteauvallon les j26, v27et s28 septembre à 20h30

Infos et réservations : 04 94 22 02 02

Jean-François Principiano

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