Cancérogénicité de la consommation de viande rouge : les Toulonnais entre résignation et indifférence

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Les consommateurs toulonnais accueillent avec prudence ou indifférence l’étude de l’OMS sur les risques cancérigènes de la viande rouge. Ils n’entendent pas modifier leurs habitudes de consommation

« Le bœuf, le goût d’être ensemble ». Ce slogan publicitaire nous incitera-t-il toujours à nous réunir autour d’un plat de viande rouge après la publication, le 26 octobre, d’une évaluation d’une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), sur les risques cancérigènes potentiels de la consommation de viande rouge et de viande transformée ? Les consommateurs toulonnais interrogés dans le quartier de la Rode, semblent y répondre par l’affirmative. Fatalistes ou résignés, ils accueillent les conclusions de cette étude avec prudence, voire indifférence, et n’entendent pas changer leurs habitudes de consommation.

Indifférence et fatalisme
Les Toulonnais sont, pour certains, sceptiques. « Ce sont des bêtises ! Si on écoute tout ce qu’on nous dit, on ne mange plus rien », s’emporte, Elodie, entourée de ses deux enfants. « Que vont-ils pouvoir manger quand ils seront grands ? », ajoute-t-elle ? Très remontée, Gisèle, 80 ans, n’hésite pas à qualifier cette étude de « foutaise », à laquelle elle ne croit pas et dont elle ne tiendra « aucun compte ». D’autres, tout en étant conscients des risques, sont plutôt résignés face à la profusion d’études sanitaires qui « mettent en garde sur les méfaits des aliments », à l’image de Sonia, étudiante, qui, tout en y croyant, ne fait « pas plus
attention maintenant » à ce qu’elle mange. Une lycéenne la rejoint en faisant preuve de fatalisme. « De nos jours, tout est risqué. Alors, je ne changerai rien », affirme Christelle. On trouve quand même de rares consommateurs qui sont convaincus des risques. Telle Odette, 65 ans, qui « y croit fortement » et a décidé d’en manger moins.

Une consommation sans excès
Ce rapport intervient dans un contexte de baisse de la consommation de viande en France. Cependant, celle-ci n’est pas motivée en premier lieu par des précautions de santé. Elle résulte surtout du coût élevé du prix de la viande, pour 56% des Français interrogés dans un sondage réalisé par Mediaprism le 26 octobre. Ce que nous confirme, Jean, 50 ans, qui en consomme « nettement moins qu’avant » pour cette raison.

L’étude n’impacte pas pour l’instant les professionnels de la restauration. Même s’« il est trop tôt pour se prononcer », Philippe, gérant de restaurant Le Tanagra, n’a constaté aucune modification dans les commandes. La prudence reste de mise également dans les services de restauration des collectivités. Ainsi, Jean- Pierre, le chef du restaurant universitaire L’Escarpe, n’a reçu « aucune consigne du CROUS » de modification des menus.

Une confusion semble s’être installée entre consommation tout court et consommation excessive de viande rouge. Jean-Pierre, de L’Escarpe, en appelle à trouver « un juste équilibre entre les risques et les avantages nutritifs » par une consommation maitrisée de la viande rouge, pour pouvoir toujours et encore longtemps partager ensemble son bon goût.

Stéphane Panza

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