Brignoles : La Biomasse, une énergie propre en Provence verte

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La centrale construite par Inova Var Biomasse devrait être opérationnelle au second trimestre 2016. Elle aura une production de 168000 MWh par an en brûlant 175.000 tonnes de bois dont 140.000 proviendront de la forêt environnante

Un ballet de camions et de rouleaux compresseurs étalant du goudron au pied d’une chaudière haute de trente-sept mètres, dominée d’une cheminée blanche et rouge. Dans la zone de Nicopolis, à Brignoles, le chantier de la centrale thermique Inova Var Biomasse (IVB) prend forme. « Nous ne sommes pas encore au terme des vingt-quatre mois de chantier, mais nous commençons à y voir un peu plus clair. Il est plus aisé de circuler et au fil des semaines nous procédons aux essais de chaque composante de la centrale. Pour une production lancée au cours du premier semestre 2016»  se réjouit Didier Savanier, président d’IVB, lors d’une présentation de cette usine dont l’objectif est de produire 168000 MWh d’électricité par an. « Soit la consommation annuelle de 42000 foyers varois. Une production raccordée au réseau EDF par le biais de la ligne haute tension se situant à proximité » prend soin de préciser le dirigeant. Ce projet, lauréat de l’appel d’offres biomasse en 2010, rentre pleinement dans le cadre du protocole de Kyoto et du Grenelle de l’environnement favorisant l’utilisation des énergies renouvelables. De plus, il permet à RTE (Réseau Transport d’Electricité) de sécuriser la péninsule électrique que constitue la région PACA.

Du bois comme combustible, uniquement du bois
Comment ? En utilisant comme combustible de la biomasse bois provenant, en grande partie, de l’espace forestier se situant dans un rayon de cent kilomètres autour de rignoles. Une énergie renouvelable « puisque les stocks se reconstituent en quelques dizaines d’années seulement. De surcroît on sait combien il est important de régénérer la forêt ». Le bois forestier représente 78% des 175.000 tonnes de biomasse brûlées chaque année. Les déchets de classe « A » (palettes) et les déchets verts constitueront les autres composants du combustible. Interrogé sur les doutes de certains opposants, Didier Savanier est catégorique : « il est hors de question que nous brûlions des déchets ménagers. C’est légalement et techniquement impossible. Non seulement nous sommes très surveillés et surtout la chaudière ne supporterait pas une autre intrusion que du bois. Brûler des déchets ménagers demande une autre technologie, une chaudière différente et des grilles différentes».
Argument choc pour le président, « La forêt méditerranéenne couvre 1524000 hectares. Cela représente 48% du territoire méditerranéen et 10% de l’espace forestier français. Notre approvisionnement s’effectuera dans un rayon de 100 kilomètres. Cela représente 700.000 hectares. Sachant qu’il est possible de prélever 44 tonnes par hectares en coupe d’éclaircie, il est aisé de constater que nous nous situons très loin de la rupture de stock avec notre besoin de 140.000 tonnes annuelles de bois forestier. » Au contraire, Didier Savanier se réjouit de structurer la filière et surtout de créer vingt emplois directs sur le site et 150 emplois indirects sur le territoire en lien avec l’exploitation et le transport du bois.

Les questions que vous vous posez
Comment ça marche ?
Le bois est acheminé sur le site de Nicopolis où est il est stocké avant de passer dans un broyeur qui le transforme en plaquettes. Celles-ci sont alors stockées dans trois entrepôts isolés avant d’être acheminées vers la chaudière de récupération de chaleur. Celle-ci est reliée à un système d’épuration des fumées et à une turbine d’électricité. Cette turbine à réaction à très haut rendement transforme l’énergie thermique en électricité qui sera acheminée au réseau ERDF via la ligne à haute tension de RTE.

Qu’est-ce que la biomasse ?
C’est l’ensemble des matières organiques végétales qui peuvent produire de l’énergie. Celle-ci est très peu polluante contrairement aux énergies fossiles. La biomasse n’a pas d’impact sur l’effet de serre car les émissions de CO2 de la combustion correspondant aux quantités absorbés par les plantes par photosynthèse.

Quelles sont les origines des ressources en bois propres ?
Les grumes (pièce de bois formée généralement couverte de son écorce) et les plaquettes forestières, les élagages urbains et de bord de route, les haies et les rémanents forestiers. A ces gisements, il faut ajouter le bois de recyclage non traité (bois de classe A) sorti du statut de déchet qui comprend les palettes, caisses et cagettes. Ce type de ressource est utilisable dans les mêmes conditions que le bois forestier dans la mesure où il est fourni par une plate forme biomasse certifiée.

Est-ce que le transport du bois n’est pas générateur de CO2 ?
Les dirigeants d’Inova Var Biomasse ont opté pour le transport des grumes jusqu’à la centrale et la transformation sur place afin de réduire de moitié le trafic routier induit et l’empreinte carbone. « Nous ne serons pas générateurs d’une grande augmentation de circulation des poids lourds sur la RDn7 et la zone de Nicopolis ».

Le chiffre à retenir

  • Cela représente en tonnes l’économie de CO2 réalisé par an dans l’atmosphère. Grâce à cette centrale, la région PACA réduit sa dépendance énergétique et sécurise son alimentation en électricité. La production de la centrale équivaut à l’arrêt de 50.000 véhicules par an en région PACA.

Qui sont les partenaires ?
L’investissement total s’élève à 90 M€. Le groupe Altawest, spécialisé dans les équipements et service à haute efficacité énergétique et environnementale représente 65% de l’actionnariat. La Caisse des dépôts détient 35%. BPI France, la Caisse d’Epargne Provence Alpes Corse et la Caisse d’épargne Côte d’Azur sont impliqués dans le financement du projet.

Alain REVELLO

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