Bernard Laporte entre en campagne

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Rugbyman dans l’âme, cet homme est un vrai protée, Bernard Laporte est passé par tous les rôles. D’abord joueur à Gaillac enfant puis à Bègles-Bordeaux en 1984, il devient champion de France en 1991. En 1993 il devient entraîneur puis sélectionneur de l’équipe de France de rugby en 1999. Il devient secrétaire d’État chargé des Sports en 2007 avant de devenir l’entraîneur du RC Toulon en 2011, pour la plus grande joie de supporters du RCT.
Depuis quelques semestres, il se préparait à renverser la table de la Fédération Française. Bien avant la déconvenue de l’équipe de France lors la 8è coupe du monde de Rugby. Son propos n’est pas de rendre l’équipe de France plus performante, mais de changer les choses en profondeur, pour lui : « La rigueur et l’audace doivent retrouver toute leur place au cœur de cette Fédération ».
Sa campagne aujourd’hui officiellement lancée articule autour de trois axes Garantir l’unité du rugby français, Redonner le pouvoir aux clubs et Assurer le rayonnement de toutes nos équipes de France. Ca semble simple, clair et efficace.
Nos contacts en Bretagne, au Pays Basque, en Région Parisienne … nous font comprendre que le message de Bernard Laporte est bien perçu et attendu depuis ce 17 Octobre de triste mémoire.
Un bruit sourd monte des vestiaires de l’ovalie … Il faut que ça change !
Avec l’accord d’Henri Mondino, Président du Comité Côte d’Azur de Rugby, nous reproduisons dans son intégralité, la profession de foi du Candidat Bernard Laporte pour que chacun puisse mesurer les enjeux. Le programme n’arrivera qu’au Printemps 2016 et sera la synthèse des échanges programmés avec toutes les régions de France. En attendant le vote prévu en Décembre 2016, Bernard Laporte et son équipe sillonnent le monde d’Ovalie, nous les suivront de près et reviendrons régulièrement sur le sujet dans ces colonnes.

Notre avenir, 1885 CLUBS, UN RUGBY

Madame, Monsieur,
Comme vous le savez, je suis candidat à la présidence de la Fédération Française de Rugby. C’est une décision mûrie, animée par un profond désir de changement.
Notre fédération n’appartient plus à ses licenciés. Elle est repliée sur elle-même, soumise à une technocratie procédurière, dirigée par les mêmes personnes depuis trente ans. Cet isolement a des conséquences désastreuses sur l’image de notre sport. Depuis des mois, nos dirigeants actuels ont engagé, en catimini, un projet pharaonique de Grand Stade à plus de 600 millions d’euros. Ils ont laissé notre XV Tricolore décliner, jusqu‘à l’effondrement prévisible, survenu lors de la Coupe de Monde.
Cette situation ne peut plus durer. La rigueur et l’audace doivent retrouver toute leur place au cœur de cette Fédération. C’est pourquoi cette candidature m’engage. La campagne qui s’ouvre doit être un grand moment de confrontation démocratique et permettre à toutes et à tous, sans crainte, de pointer nos forces et nos faiblesses, pour rendre notre sport à nouveau attractif et conquérant.
Tel est le sens de ma démarche : aller à la rencontre des clubs partout en France. Exposer mes idées mais surtout écouter vos critiques et vos inquiétudes, valoriser vos initiatives, pour construire avec tous nos clubs le futur projet de notre Fédération.

La Fédération, c’est vous !
La Fédération n’est rien sans ses 1885 clubs. La Fédération, c’est vous ! C’est vous qui avez le pouvoir de changer les choses et de construire l’avenir. Ce pouvoir, que l’on vous a confisqué, je m’engage à vous le redonner ! Ce changement ambitieux, je veux le fonder, avec vous, sur trois grandes priorités :
Garantir l’unité du rugby français
Garantir l’unité du rugby français, c’est d’abord retrouver nos valeurs de solidarité, défendre l’intérêt général et rénover notre fonctionnement.
Il est indispensable que notre rugby professionnel et notre rugby amateur travaillent ensemble, pour la réussite collective de notre sport. Je veux éclaircir nos relations avec la LNR, au profit de nos objectifs fédéraux, et dans le respect de nos statuts nationaux.
Je souhaite que le formidable essor du rugby d’élite profite réellement au développement du rugby amateur, et soit économiquement réinvesti dans une politique de formation digne de ce nom, en direction de nos jeunes et de nos éducateurs.
Si je suis élu, ma première décision sera de suspendre le projet de Grand Stade et de commander un audit indépendant chargé de faire toute la lumière sur ce dossier.
Je veux enfin que la Fédération humanise et simplifie son organisation pour répondre à sa vocation première, celle d’accueillir toutes les personnes qui désirent pratiquer notre sport et s’y épanouir.

Redonner le pouvoir aux clubs
Redonner le pouvoir aux clubs, c’est les associer à toutes les décisions qui engagent l’avenir du rugby, en adoptant des règles démocratiques, transparentes et élargies.
Il faut mettre un terme au jacobinisme étouffant, imposant ses vues depuis Marcoussis et cela passe par une décentralisation accélérée de la Fédération. Limitation de la durée des mandats dans le temps, instauration du vote décentralisé, ouverture réelle de nos instances à la diversité, recrutement d’un Conseiller Technique par département, développement des technologies numériques pour renforcer la démocratie participative à l’échelle locale : voilà quelques-unes des réformes de fond que je souhaite engager, si je suis élu.

Assurer le rayonnement de toutes nos équipes de France
Assurer le rayonnement de toutes nos équipes de France, doit être une priorité absolue de notre Fédération, comme nos statuts nous y engagent.
Le XV de France doit retrouver rapidement des performances de premier rang. La mise à disposition des joueurs français, les démarches contractuelles et règlementaires avec les clubs professionnels, notre stratégie de détection des jeunes talents doivent être soumises à une seule exigence : la réussite du groupe France.
La mondialisation de notre sport doit également nous conduire à renforcer la compétitivité de toutes nos équipes nationales. Des partenariats dynamiques avec l’Éducation nationale et le monde associatif doivent être définis, pour hisser le rugby français, en terme de licenciés, au niveau d’autres sports collectifs français emblématiques. Cette stratégie doit naturellement inclure nos équipes féminines, et bénéficier à toutes nos catégories rugby.

Pour défendre, et je l’espère, faire évoluer ces priorités, je vais aller à la rencontre de nos 1885 clubs, à votre rencontre. Le programme que je présenterai au printemps prochain, constituera la synthèse de ces confrontations démocratiques. Je m’y engage.

Notre rugby traverse des mutations profondes. De grands défis nous attendent. La volonté de changement est nécessaire, mais elle doit s’appuyer sur nos valeurs et notre histoire. J’ai conscience de ces enjeux. J’ai l’expérience pour les affronter. Je suis prêt, avec vous, à y consacrer toute mon énergie, si vous m’accordez votre confiance en 2016.
Bernard Laporte

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