Biberonné aux combats de l’abbé Pierre (j’avais 8 ans lors de l’appel de février 1954), puis professionnel de l’immobilier engagé, puis depuis 20 ans à la retraite, j’ai modestement oeuvré contre le mal logement et la précarité des mal logés.
Bien sur les « révélations » sur les comportements de prédateur de l’abbé m’ont perturbé, révolté…
Poursuivre mon engagement ? Cesser par dépit ?
MAIS , reste la réalité toujours du mal logement, de la précarité, du sans-abrisme , et pour cela les moyens de l’État sont insuffisants surtout vue la crise actuelle ; les collectivités locales sont aussi impactées dans leurs volontés de faire et par là même les moyens d’actions des associations auprès de ces publics.
Les statistiques montrent que les donations ont sensiblement diminuées cette année, quand à la Fondation Abbé Pierre , elle, est de plus impactée par ce scandale et des donateurs se sont retirés ou ont réduits leurs dons.
Bien sur on peut comprendre cette réaction.
Mais en réduisant le financement pour les actions de la Fondation, ce n’est pas l’abbé que l’on punit, ce sont les associations partenaires relayant les actions sur le terrain au plus proche des populations qui sont impactées, ce sont les mal- logés, les sans- abris, les précaires qui subissent…
La Fondation à 95% ne « vit » que par les dons des milliers de ses donateurs.
Réduire la voilure c’est réduire les moyens d’actions, c’est réduire les possibilités de retrouver un meilleur logement, un meilleur hébergement, c’est réduire les capacités d’interpellation des pouvoirs publics, c’est réduire les capacités de représentation des citoyens donateurs à se retrouver dans ces combats.
Alors oui, ne nous trompons pas de combat, l’Histoire jugera, même si le présent est suffisamment explicite pour cela , et en attente du changement de nom (la procédure est longue et complexe : conseil d’état, conseil constitutionnel, arrêtés ministériels…) aidons à poursuivre l’action.
Les bénévoles, salariés, donateurs, associations partenaires, ne baisseront jamais les bras, donnons- leur les moyens de ce combat contre le mal logement.
Jean-Paul Jambon
