Une vie d’engagement
Ce spectacle intitulé Une Farouche Liberté sera donné par Sylvie Boivin à l’espace Comedia de Toulon le vendredi 24 mars. Il raconte la vie et l’engagement de Gisèle Halimi 1927-2020. Il s’appuie sur l’entretien mené en 2019 par la journaliste Annick Cojean avec la célèbre avocate.
Soixante dix ans de combats
Depuis son enfance en Tunisie, dans une famille juive modeste, celle qui devint la dernière grande héroïne féministe, aura vécu une vie de pionnière, insoumise et passionnée. Gisèle Halimi, c’est soixante-dix ans de combat, de passion et d’engagement au service de la justice et de la cause des femmes.
Elle a marqué les esprits lors du procès emblématique de Bobigny, en 1972, au cours duquel elle a défendu une mineure jugée pour avoir avorté suite à un viol. En obtenant la relaxe de la jeune femme elle parvient à mobiliser l’opinion, ouvrant la voie à la dépénalisation de l’avortement, début 1975, avec la loi Veil. Députée de l’Isère de 1981 à 1984, elle a œuvré pour le remboursement de l’IVG.
Une femme d’engagements politiques Pourquoi pas le panthéon ?
Outre le féminisme, Gisèle Halimi s’est investie dans de nombreuses luttes : elle militait notamment pour l’indépendance de sa Tunisie natale et de l’Algérie. Elle y dénonçait les tortures pratiquées par l’armée et défendait les militants du Mouvement national algérien. Ayant également fait carrière dans la littérature, elle a notamment écrit le livre « Djamila Boupacha » en 1962, du nom d’une militante emblématique du Front de libération nationale (FLN). Elle est aussi l’une des fondatrices de l’association altermondialiste ATTAC, en 1998.Une question, Pourquoi ne pas faire accéder Gisèle Halimi au temple républicain du Panthéon ?
« Regardez-vous, messieurs, regardez-nous ! Quatre femmes comparaissent devant quatre hommes et pour parler de quoi ? De leur utérus, de leur ventre, de leurs grossesses et d’avortements. Est-ce que vous accepteriez, vous, messieurs, de comparaître devant un tribunal de femmes parce que vous auriez disposé de votre corps ? »
Le sens du spectacle
Gisèle Halimi a répondu aux questions de Annick Cojean du Monde. Un dernier coup de gueule en forme de passage de flambeau aux jeunes générations. Le texte qui sera interprété par la grande comédienne Sylvie Boivin porte en lui la force des convictions et l’élan des causes justes. L’adaptation, la mise en scène, la scénographie sont réalisés par un spécialiste du théâtre Jean Chollet. Il montre bien que toute l’habilité d’Halimi a été de convaincre les hommes de la justesse de la cause. Il permettra au public, – et j’espère qu’il y aura de nombreux jeunes dans la salle, – de comprendre que le combat est loin d’être gagné, comme le dit d’ailleurs la comédienne qui incarne l’avocate : « L’égalité entre hommes et femmes est loin d’être acquise parce que naître femme, dans la plupart des pays du monde, reste une malédiction ».
Ce spectacle produit par la Cie Accords Production a triomphé lors du Festival Bruissements d’Elles. Il est soutenu par l’ensemble des associations et groupes féministes mais aussi par la LICRA.
Vendredi 24 mars 20h 45 Une « Farouche Liberté » Espace Comedia Toulon Mourillon Tél. infos et réservations : 04 94 42 71 01.
Jean François Principiano