Pour tout citoyen ayant un coeur, accueillir des réfugiés, la plupart du temps séparés de leur famille qui vivent, si l’on peut dire, sous des torrents de bombes et de combats meurtriers qu’elles essaient de fuir au prix de risques énormes pour sortir de l’enfer, leur porter secours, atténuer leurs souffrances et admettre qu’un pays, un ensemble de pays dits « civilisés » ne peuvent s’exonérer d’actes humanitaires concrets et à la hauteur des circonstances.
Quel que soit le jugement qu’on porte sur l’origine d’une telle situation et les responsabilités des différents acteurs, porter secours aux victimes, déportées malgré elles et qui, très majoritairement, ont l’espoir d’y retourner un jour. Pour peu qu’on leur tende la main.
C’est la démarche humaine -et pas seulement humanitaire- de très nombreuses familles varoises et associations qui, de manière discrète mais efficace, n’ont pas attendu les problèmes de Calais pour réagir à cette tragédie dont on entend parler chaque jour.
Cette approche qui réunit toutes les femmes et les hommes de bonne volonté, par delà leurs convictions religieuses ou philosophiques, est largement partagée. Ce qu’ils(elles) ont en commun c’est le désir de paix, l’éradication de l’E.I et la clarification du rôle des Etats qui le soutiennent, le financent, l’arment…C’est aussi le refus de l’amalgame, le respect des droits humains et la tolérance de l’autre.
Cette conception se heurte à des formations politiques qui entretiennent les peurs de fanatiques dénaturant l’islam présenté comme le bouc émissaire d’où viendrait tous les maux des sociétés occidentales qu’ils submergeraient ? Quelle confiance dans les valeurs de la République ?
Ils croient avoir trouvé la parade en convoquant Rocard et sa célèbre phrase : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » Est-de ça qu’il s’agit ? Il s’agit de répartir entre pays européens les réfugiés (es), proportionnellement à leurs capacités. Et la France fait partie des Etats les plus « riches » malgré la crise et l’austérité infligée aux peuples.
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne et il n’est pas indifférent d’observer que les plus aisés sont plutôt les plus réticents à partager. Les privilèges, il y en a beaucoup à faire sauter. Comparé à la richesse accaparée par quelques uns, le coût des migrants relève de la goutte d’eau.
Sans compter que celles et ceux qui souhaiteraient s’intégrer créeraient de la plus value, pas du chomage. C’est le capital qui met les salariés en concurrence, pas les réfugiés (es). Encore faut-il s’ y attaquer. Nos grandes entreprises n’ont pas attendu les réfugiés pour se délocaliser et trouver de la main d’oeuvre à bas coût.
Et que dire des richissimes émirats, Arabie saoudite en tête, nos alliés, nos gros clients qui n’accueillent personne et jouent un double jeu reconnu. Quand fera-t-on la lumière ? Chut…ils ont des capitaux chez nous !!!
Largement d’accord sur le fond, LR et FN se distinguent par l’unique volonté de garder ou de conquérir l’hégémonie idéologique. Sur les mêmes bases ou presque.
D’ailleurs, dans le Var ils sonnent la charge, côte à côte contre l’arrivée de 60 réfugiés. Ne sont-ils pas ultra-dominateurs dans toutes les assemblées, régionale, départementales, municipales ?
Ne les laissons pas développer leurs idées et leurs politiques anti-sociales, identitaires et sécuritaires. Ne nous laissons pas entraîner dans la voie de la dislocation qui pousse au communautarisme.
La cause des réfugiés ne doit pas faire les frais de la surenchère électorale de celles et ceux qui se sentent pousser des ailes. Elle rejoint la cause des citoyens qui veulent voir émerger un espoir en rupture avec tout ce qu’ils subissent. Le Var républicain doit relever ce défi.
René Fredon
Un rassemblement pluraliste et pacifiste aura lieu Samedi 8 octobre. Les modalités restent à déterminer.
Crédit photo : http://www.atlantico.fr/decryptage/refugies-et-grande-peur-europeenne-mort-eric-verhaeghe-2340426.html
