La préfecture maritime de la Méditerranée publie le bilan annuel du CROSS (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Méditerranée. Ce bilan fait ressortir une activité très soutenue avec de nombreux chiffres sur les opérations de recherche et de sauvetage ainsi que sur la mission de surveillance de la navigation qui incombe au CROSS. Il invite surtout à réfléchir sur les grands principes de la prévention des accidents en mer rappelés notamment à l’occasion des campagnes de sécurité qui précèdent la saison estivale. Ces principes ont un double but : refuser le fatalisme et élever toujours plus haut, au bénéfice du plus grand nombre d’usagers, le niveau de la sécurité en mer.
Au total, le CROSS MED a coordonné 3159 opérations en 2014 impliquant 14732 personnes pour 44 décès et 2 disparitions dont :
• 08 baigneurs
• 14 plongeurs sous-marins avec bouteille
• 06 chasseurs sous-marins
• 04 pratiquants de loisirs nautiques (1 kayakiste, 2 jetskieurs et 1 kitesurfeur)
• 07 passagers de paquebot/ferry dont 02 décédés naturels à bord
• 03 suicides
• 04 hommes à la mer (01 plaisancier ayant sauté pour récupérer son annexe, 1 promeneur emporté par une lame, 2 portés disparus).
Parmi les personnes impliquées, 1569 ont été directement secourues ; 4192 personnes ont été assistées et 8424 ont été tirées d’affaire seules.
Ce bilan fait également ressortir les chiffres suivants par secteurs d’activités concernés :
•72 % plaisance
• 12 % loisirs nautiques
• 7,7 % commerces (dont navires à passagers et supports plongée)
• 3,9 % pêche professionnelle
• 0,8 % navires d’Etat
• 0,1 % aéronefs
• 3,5 % indéterminée (fausses alertes et incertitudes ne pouvant être rattachées à une activité identifiée)
En 2014, le CROSS MED a coordonné l’engagement de 324 hélicoptères ou autres aéronefs.
Les moyens nautiques de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) ont été sollicités à plus de 53% sur le temps total d’intervention.
De nombreux moyens nautiques, aériens et terrestres ont apporté leurs concours toute l’année pour la réalisation de ces opérations :
– la marine nationale, avec notamment ses hélicoptères et avions de patrouille maritime, ses sémaphores, et les moyens nautiques de la gendarmerie maritime ;
– la sécurité civile avec ses hélicoptères ;
– la douane, avec ses moyens nautiques et aériens ;
– l’armée de l’air, dont l’hélicoptère, basé en Corse, reste un outil précieux pour le sauvetage de grande ampleur ;
– La direction interrégionale de la mer Méditerranée avec les moyens nautiques des affaires maritimes et des services des phares et balises ;
– les directions départementales des territoires et de la mer et leurs délégués à la mer et au littoral avec leurs moyens nautiques ;
– les médecins et infirmiers des centres de consultation médicale maritime (CCMM), SAMU de coordination médicale maritime (SCMM) et SAMU départementaux, qui interviennent dans le cadre de l’aide médicale en mer et des accidents les plus graves ;
– les services départementaux d’incendie et de secours, au travers notamment de leur action dans la surveillance des plages ;
– la gendarmerie départementale avec ses hélicoptères et le maillage des brigades nautiques côtières ;
– la police nationale avec ses maîtres-nageurs sauveteurs CRS, qui agissent de manière complémentaire avec ceux de la SNSM et des pompiers ;
– La direction de la police maritime et aéroportuaire (DPMA) de Monaco, avec ses moyens nautiques et son hélicoptère ;
– les directions départementales de la cohésion sociale, qui, avec les services de la répression des fraudes, veillent au respect de la réglementation applicables aux structures intervenant dans les loisirs nautiques ;
– et bien entendu le CROSS MED, avec son centre principal de La Garde et son centre secondaire d’Aspretto en Corse, qui coordonne, sous l’autorité du Préfet maritime de la Méditerranée, l’action des moyens, publics ou privés, pour la conduite des opérations de sauvetage et d’assistance, dans sa vaste zone de responsabilité.
Enfin, ce bilan du CROSS MED peut paraître élevé mais il demeure contenu au regard de la fréquentation globale de la Méditerranée et de notre littoral. Le Préfet maritime porte la responsabilité de la sauvegarde de la vie humaine en mer. Il place en permanence cette dernière au-dessus de toutes les exigences. Mais si le sauvetage est gratuit, il a tout de même un coût public qui se répercute sur les contribuables. Il est donc possible de réduire ce coût avec une application plus large et plus stricte des règles de sécurité, davantage de responsabilité sur la mer et une vigilance de tous les instants. De leur côté, les administrations de l’Etat et les bénévoles de la SNSM s’impliquent en permanence dans la pédagogie et la promotion de ces règles de sécurité.
Leurs actions vont se poursuivre tout au long de l’année 2015.