par Dominique Reynié
L’élection présidentielle de 2017 a été marquée par un vote protestataire d’une ampleur sans précédent dans notre histoire électorale. Depuis, loin de refluer, la protestation semble devenue permanente. De plus, elle revêt des formes multiples. Aux mouvements sociaux habituels s’ajoutent les Gilets jaunes, les zadistes, les animalistes ou activistes de l’écologie, et un nombre croissant de minorités organisées, hyperactives, mues par des référents politiques, religieux, environnementaux ou sociétaux et qui semblent recourir plus souvent que par le passé aux modalités non conventionnelles de l’action politique (occupation de locaux, désobéissance, violence…).
La question se pose de savoir comment cette agitation, inédite par sa forme anomique et par l’intensité dont elle se montre capable, va trouver à s’exprimer dans les mécanismes de l’élection présidentielle de 2022. Notre indicateur veut aider à comprendre et à anticiper les contours de ce futur scrutin présidentiel, sans oublier que le plus grand rendez-vous politique des Français est également un scrutin aux conséquences européennes.
Cet indicateur de la protestation électorale a été conçu par la Fondation pour l’innovation politique. L’enquête est administrée par l’institut OpinionWay. L’intégralité des résultats et le questionnaire de l’indicateur 2022 et le risque populiste sont disponibles en libre accès sur data.fondapol.org. Pour assurer la solidité et l’intérêt des données recueillies, nous avons souhaité analyser un échantillon particulièrement important. Nous avons ainsi interrogé 3 006 personnes inscrites sur les listes électorales et issues d’un échantillon de 3 265 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
L’intégralité des données est accessible en open data sur data.fondapol.org.
C’est à lire absolument par tous ceux qui essayent de comprendre ce qui se passe dans notre pays en ce moment.