Yves Bellorgey nous a quitté

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C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la mort brutale ce dimanche d’Yves Bellorgey ancien journaliste maquettiste à Var Matin qui venait de fêter ses 71 ans le 10 juin dernier

Un professionnel discret
Remarquable metteur en page au quotidien varois, Yves avait le sens de l’élégance et de la précision. Pendant de nombreuses années il fut la cheville ouvrière indispensable des pages varoises du journal ou sa verve, son sens de l’humour et sa grande humanité étaient reconnus de tous. D’une grande discrétion, derrière ses moustaches légendaires il savait doser la valeur des hommes, choses, des infos et des  textes. Il était entré au journal à l’instigation de son ami José Lenzini et avait fait une carrière impeccable, respecté de tous par son professionnalisme.

Un mélomane averti
J’avais fait sa connaissance en apportant mes papiers en tant que simple pigiste de la musique. On avait rapidement tissé une solide amitié, réunis par l’amour de la musique classique. Grand connaisseur au goût raffiné il était  spécialiste du romantisme allemand et notamment de Gustave Mahler dont il connaissait l’œuvre de l’intérieur. Sa sensibilité musicale et son érudition dans ce domaine m’avaient profondément marqué à l’époque A chaque montée des escaliers de l’agence de la rue Truguet je l’entendais siffloter les mélodies classiques les  plus rares comme l’ouverture des « Esclaves heureux » d’Arriaga ou le thème de la septième symphonie de Bruckner par exemple. Lors de mes  démêlés avec la direction de l’Opéra de Toulon il avait, de sa propre autorité, consacré une pleine page à mon dernier compte-rendu sur le Don Giovanni de Mozart l’intitulant de lui-même « Viva la Libertà ! » Cher Yves !

Un homme libre.
C’est ce sens de la liberté qui par la suite m’a  aussi profondément ému. Yves avait tout du libertaire intelligent s’éloignant de toute forme de dogmatisme. Prudent dans ses engagements comme devant les évolutions de la vie politique toulonnaise, il a su se consacrer au bonheur simple de l’érudition authentique et discrète dans sa « tour d’ivoire ».

Nous nous rencontrions souvent dans les rues de Toulon, sa ville, qu’il parcourait comme marcheur flâneur poétique. Sa conversation toujours empreinte d’humour et de culture  et de distance devant la vie avait le charme de la vérité et le goût de la tolérance.

Sa disparition brutale d’une crise cardiaque bouleversera sans doute tous ceux qui l’ont apprécié et aimé et notamment sa famille et Nicole Fau avec laquelle il formait un couple merveilleux. Lors d’une dernière rencontre nous avions encore parlé de la vie, du temps passé et du temps qui passe, de la musique et de ses derniers enthousiasmes.

Notre ami Yves est parti pour un long voyage, nous sommes séparés de lui, mais nous savons qu’il est toujours parmi nous. Je ne pourrais plus entendre Mahler, Bruckner ou  Sibelius sans penser à lui. En ces moments difficiles, le monde du journalisme varois s’associe à la douleur de ses proches. Nous serons avec eux également lorsque viendra le temps de se remémorer les bons souvenirs liés à notre ami Yves Bellorgey.

Jean François Principiano

Les obsèques auront lieu Jeudi 20 juin à 17h à crématorium de La Seyne sur Mer

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