En annonçant sur son blog l’annulation d’une cinquantaine d’avant-premières de son film « Un Français » prévues mardi 2 juin, le réalisateur Patrick Asté, alias Diastème, a déclenché un buzz considérable sur les réseaux sociaux où le point Godwin a été rapidement atteint.
Le film raconte en effet le parcours d’un jeune militant d’extrême droite qui prend un jour conscience de l’abjection de ses actes et finit par se détourner de ce mouvement politique. Une histoire de repenti qui semblerait ne pas plaire à tout le monde au point que « certains exploitants ne veulent pas le film, car ils ont peur, mais peur de quoi ? » se demande Patrick Asté qui ne cite, sur son blog, que deux villes où le film ne serait pas projeté : Lille et Toulon.
Contactée dans l’après-midi, la direction du cinéma « Le Royal » à Toulon porte un regard un peu différent sur la polémique qui enfle autour de « Un Français ». « Au départ, je n’étais pas très chaud pour sortir ce film, pas pour les mêmes raisons que ceux qui menaceraient les exploitants, évidemment », indique Christian Braschi, directeur du cinéma toulonnais, « mais parce que je suis très sceptique quant à la réussite narrative et esthétique du film. Sur un sujet tel que celui là, il faut faire très attention car on peut finir par dire l’inverse
de ce que l’on veut dire. Personnellement, le FN je n’en ai rien à faire. Mais attendons de voir car, même avec un mauvais film, ça peut se transformer en résistance », conclut, un brin malicieux, le directeur du « Royal ».