Projections du documentaire sur Félix Mayol

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Félix et moi par Luc Benito

Luc Benito réalisateur

Dans le cadre de la célébration des 80 ans de la mort de Félix Mayol organisée en 2021 par l’association Filmharmonia  Luc Benito  a réalisé un  beau  documentaire intitulé Félix et moi. Une avant-première avait été organisée au Liberté, Scène nationale le 7 décembre et pendant un an, le film a tourné dans les festivals.

Primé et acclamé
Après avoir reçu le prix du meilleur documentaire au Festival International du film indépendant de Saint-Mitre-les-Remparts et avant la sortie officielle dans les salles de cinéma au mois de septembre 2023, une série de projections sur la métropole toulonnaise et une à Cotignac est organisée dans des lieux amis et partenaires.

Guinguette Hot Club
Certaines de ses projections seront accompagnées par un concert du Guinguette Hot Club qui est présent dans le film car ils ont sorti en 2021 un album de reprises de chansons de Mayol, intitulé On ressemble à Mayol (disponible à l’écoute sur toutes les plateformes).

Dates des projections

Samedi 4 mars 20h – Espace des arts au Pradet (suivi d’un concert du Guinguette Hot Club)
Mardi 28 mars 20h30 – cinéma Le Royal à Toulon (en présence de Charles Berling)

 

Felix Mayol et nous !
Felix Mayol est né à Toulon le 18 novembre 1872 et mort dans sa ville le 26 octobre 1941. Après des débuts modestes à Toulon et au Palais de Cristal de Marseille, il est engagé à Paris au Concert Parisien le 1er mai 1895, où il connaît rapidement le succès. Une anecdote publiée dans ses Mémoires datant de  1932 rapporte que, faute de trouver un camélia, que les hommes élégants portaient à l’époque au revers de leur redingote, il prend un brin de muguet qui devient son emblème. La houppe de cheveux invraisemblable qu’il arbore (et qui le font surnommer « l’artiste au toupet rouquin » et le brin de muguet deviennent bien vite les symboles du roi du Caf Conc, un genre qu’il popularise grâce à sa finesse et sa présence amusante sur scène ponctués de  gestes précieux.

Un chanteur engagé
Il fut le premier à chanter en une sorte de playback. Il a créé près de cinq cents chansons  à ranger dans  trois répertoires différents : poétique, graveleux, patriotique.  Ainsi « Allemagne au-dessous de tout » qu’il chante en1914 ! Réplique française à Deutschland Uber Alles, créée par lui dans les casernes et dans les hôpitaux sur des  paroles de Jean Aicard de l’Académie française.

Si quelques-unes de ces chansons font de l’humour douteux, sur fond de colonialisme condescendant à l’encontre des africains, ce vice d’époque ! (A la Cabane bambou ! ou Boudou Badabou !), d’autres sont des petits bijoux comme les Mains de femmes.

Un homme courageux 
Et puis n’oublions pas qu’il fut le premier à affirmer son homosexualité, ce qui, à une époque où les Anglais envoyèrent Oscar Wilde en prison, représente un acte de courage. Il dit dans  un entretien « Si je préfère les jeunes garçons aux jeunes filles, ça ne regarde que moi ! »

Toulon ne doit pas oublier Mayol
On sait moins, même à Toulon, qu’il fut très généreux. Fortune faite, il soutint les artistes débutants, les  cercles d’entraides aux anciens combattants de la première guerre mondiale, les associations sportives. Attaché à Toulon et particulièrement à son club de rugby, il offrit 60 000 francs-or pour financer la construction d’un stade qui porte encore son nom, le stade Mayol. Le muguet porte-bonheur qu’il affectionnait, symbole du 1er mai, est devenu l’emblème du club et les somptueux dîners qu’il offrait aux joueurs pour fêter les fins de saison étaient mémorables.

Soulignons qu’à l’époque de Mayol le rugby était  le sport des pauvres et des émigrés, ces gaillards en majorité italiens, les habitants du quartier Besagne (déformation du mot italien bisogno, le besoin, la pauvreté laborieuse).

Des sympathies pour le front populaire
Après ses adieux à la scène en 1937 à Paris, ville où il vécut pendant toute sa  longue carrière, il se retira à Toulon  à la Villa Femina, dans sa propriété du Cap-Brun dit Clos Mayol ne cachant pas ses sympathies pour le front populaire en souvenir de sa mère une  simple modiste et de son oncle l’artisan pâtissier. A la fin de ses Mémoires dictées à son  ami  Charles Cluny il dit : « …la chanson… d’autres la défendent et la protègent, qui continueront l’œuvre, et repasseront le flambeau aux plus  jeunes… C’est une question tellement française !…

— On l’a toujours dit : en France, tout finit par des chansons…

— Oui… à condition que la chanson ne soit pas la fin de tout. »

Je pense que ce documentaire autour de cet artiste toulonnais généreux  vient à point nommé pour réveiller les mémoires.

Contacts concernant le  film documentaire de Luc Benito
Les films du Siou Blanc  www.lesfilmsdusioublanc.fr

contact@lesfilmsdusioublanc.fr

0619584089
Espace Culturel Albert Camus – La Coupiane 83160 La Valette-du-Var

Jean François Principiano

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