Pour le maire de Saint-Raphaël, le débat démocratique, c’est à huis clos !
Pour le maire LR de Saint-Raphaël, un débat démocratique doit se tenir … à huis clos.
Ainsi en ont décidé les élus de cette commune, qui devaient débattre jeudi soir de l’autorisation de poursuivre le Canard enchaîné en justice. Enfin, débattre est un bien grand mot, puisque personne n’a eu droit d’assister aux échanges entre le maire et son unique opposante de gauche présente Emmanuelle Cocusse (« Ma ville ma planète »)
Une séance à huis clos donc et c’est une grande première à Saint-Raphaël. Même à Fréjus où David Rachline (RN) a eu fort à faire avec le livre « Les rapaces » mettant en cause sa gestion, les débats concernant la plainte contre l’autrice de l’ouvrage se sont déroulés publiquement.
De quoi donc a peur Frédéric Masquelier pour mettre à la porte le public, la presse, pour fermer les réseaux sociaux qui transmettent en direct les réunions du conseil ?
Peur qu’on en apprenne par hasard un peu plus sur les méthodes managériales autoritaires du premier magistrat, révélées par le Canard enchaîné ? Cet hebdomadaire avait en effet détaillé dans un article « la gestion humaine confinant au harcèlement » du maire de Saint-Raphaël vis-à-vis des employés municipaux et de l’agglomération. Les témoignages de ces salariés ont abouti à une enquête du parquet de Draguignan, des signalements de professionnels de santé, deux saisines au tribunal administratif pour souffrance au travail et harcèlement moral. Rien que ça. « Allégations farfelues » avait répondu le maire. C’est sans doute ce qu’il a redit aux élus de sa majorité lors de ce conseil municipal à portes fermées. Non sans s’en prendre avec des « mots violents » à l’élue de gauche Emmanuelle Cocusse, d’après son témoignage. Vouloir intimider une opposante, à l’abri des regards, n’est pas digne d’un élu. Mais que peut-on attendre d’un maire autoritaire, fermé à tout ?
Il est temps que les agents municipaux et ceux de l’agglomération retrouvent de la sérénité dans leur travail et dans leur vie. Il est temps que M. Masquelier et ceux qui soutiennent de telles méthodes de gestion inacceptables, s’en aillent. Nous nous y emploierons, pour que la ville respire enfin.