Il aura fallu attendre que la Corse s’embrase après l’agression tragique d’Yvan Colonna pour que la question institutionnelle de l’autonomie des régions émerge pendant la campagne de l’élection présidentielle et que le président / candidat Macron daigne enfin réagir à la question corse.
Cependant, le problème posé par la Corse, que certains semblent (re)redécouvrir aujourd’hui, n’est ni nouveau ni isolé. La Corse n’est, en réalité, que la partie la plus visible (compte tenu du poids majoritaire des régionalistes sur l’île) et la plus évidente (compte tenu de l’insularité de la Corse) d’un problème plus général (celui de la confusion faite en France entre unité et uniformité). Les revendications politiques pour l’autonomie (c’est-à-dire la capacité à pouvoir mener de façon responsable devant les citoyens des politiques adaptées aux territoires) et la reconnaissance de l’identité régionale existent depuis longtemps partout dans les outre mer ainsi que dans l’Hexagone notamment en Provence.
La France, de culture jacobine, considère le français comme seule et unique langue de la République alors que de nombreuses langues comme l’occitan-langue d’oc, notre langue régionale en Provence, existent depuis parfois plus de mille ans.
La France, hyper centralisée depuis Paris, est incapable d’adapter les lois aux particularités territoriales et de confier à des élus locaux des responsabilités réelles.
Dans un souci de justice et de démocratie, Oui la Provence s’associe aux aspirations de la Corse pour revendiquer au sein d’une France fédérale, un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice pour toutes les régions et notamment la Provence.
Une telle évolution interne permettrait en outre une meilleure collaboration avec des États de l’Union Européenne plus avancés dans la décentralisation et l’autonomie de leurs régions : Espagne, Allemagne, Italie. Cette avancée créerait, à son tour, les conditions d’une plus grande intégration européenne respectueuse des identités régionales. Les événements récents ont montré l’importance capitale d’une intégration européenne accrue (défense, énergie, écologie) pour la défense de la démocratie sur notre continent.
Aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains, nous invitons les électrices et les électeurs de Provence à faire élire des candidats Oui la Provence qui rejoindront à l’Assemblée nationale les députés bretons et corses issus de Régions et Peuples Solidaires déjà présents au Palais Bourbon. Ensemble, nous pèserons pour obtenir une réforme institutionnelle qui permettra à la Provence ainsi qu’aux autres régions de gagner leur autonomie.
Pour Oui la Provence,
Pèire Costa