Occupation des vignes de Bolloré : la terre aux paysannes et paysans !

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Mardi 5 juin, plus de 70 paysannes et paysans du Var, de l’Aveyron, du Vaucluse, des Bouches du Rhône, de la Drôme, des Alpes-Maritimes, de l’Ardèche, de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales, de Corse et de l’Aude ont occupé les vignes de Bolloré à La Croix Valmer dans le Var.
L’objectif rappelé par Laurent Pinatel, porte-parole national est de dénoncer l’accaparement des terres ici et ailleurs. Dans le monde, la société SOCFIN, dont Bolloré est actionnaire s’accapare plus de 400 000 hectares, mettant les paysans dehors et provoquant des tragédies humaines.

Lutter contre la financiarisation de l’agriculture dans le Var

Les militant.e.s ont occupé pacifiquement les lieux. Sur place, un cadre du domaine de La Croix se qualifiait de paysan : on appréciera à sa juste valeur la déclaration d’un de ceux qui « manage » un domaine de 180 hectares, dont 100 de vigne. Le Maire du village est venu défendre le « travail exceptionnel de Monsieur Bolloré » mais il n’a pas su quoi répondre àun paysan du Var qui défendait la reprise du domaine par le conservatoire du Littoral et surtout la nécessité d’installer des paysans nombreux plutôt que de faire flamber le prix des terres viticoles.

En Provence, le prix de l’hectare de vigne a plus que triplé, passant de 20.000 à 70.000 euros en quelques années. De nombreux domaines sont passés entre les mains d’investisseurs fortunés : stars, grands patrons, milliardaires britanniques, oligarques russes… « Ils font augmenter les prix et chassent les jeunes paysannes et paysans qui voudraient s’installer », commente Sylvain Apostolo, porte-parole de la Confédération paysanne du Var.

Dénoncer l’accaparement des terres sur tous les continents

Mais Vincent Bolloré est aussi un symbole de la prédation financière sur les terres nourricières partout dans le monde. Déforestation, spoliation, conditions de travail indignes : la Socfin, groupe belgo-luxembourgeois dont le groupe Bolloré est actionnaire à 38,8 %, concentre les critiques sur la gestion de ses plantations, situées principalement en  Afrique. Au 31 décembre 2015, la Socfin annonçait plus de 400000 hectares de concessions, dont 186767 hectares de plantations d’hévéas et de palmiers à huile.
Les représentants de la commission internationale de la Confédération Paysanne ont rappelé que les accaparements de terres étaient en partie responsables de la crise migratoire que nous connaissons.
En Afrique, dépourvus de terre pour travailler et vivre, les paysan·nes viennent grossir le nombre de migrant·es qui s’entassent dans des bateaux et dont beaucoup périssent noyé·es en Méditerranée. Quant à celles et ceux qui parviennent à survivre, ils font face aux murs et barbelés que les États européens dressent devant eux. C’est aussi ça, la réalité de l’accaparement des terres au service de la financiarisation de l’agriculture.

Enfin, c’est avec soulagement que nous avons appris la relaxe des journalistes de France 2 dans l’affaire qui les opposait à Bolloré. Nous continuerons à nous mobiliser pour que les terres agricoles ici et ailleurs soient justement réparties entre tou.te.s les paysan.ne.s !

Sylvain Apostolo
Confédération paysanne Var

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