Macron renonce à venir à Toulon, ce mercredi 29 !

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Le chef de l’État avait programmé un déplacement à Toulon pour  parler du Service national universel  mis en place en 2019, destiné aux jeunes de 15 à 17 ans, en vue de suppléer au service militaire obligatoire supprimé par Chirac en 1996.

Il a dû au dernier moment renoncer à cette initiative publique, vu le contexte social, l’intersyndicale lui promettant  un accueil « chaleureux » à l’image de la 10è manifestation d’aujourd’hui qui a porté les colères populaires que les actes et les propos du chef de l’État,  aussi méprisants que provocateurs, ne peuvent qu’attiser.

Le report de l’accueil du roi d’Angleterre en dit long sur la popularité de Macron, ses craintes, son isolement. Il jette sciemment de l’huile sur le feu qu’il a allumé, au lieu de tenir compte de la volonté du peuple français très largement accusateur de sa politique, de ses méthodes et de la loi qu’il vient -provisoirement- d’imposer par une petite minorité encore au pouvoir, concernant une retraite qui, notamment,  allonge la durée du travail à 64 ans, et qui ne passe pas.

Il refuse toujours de recevoir les syndicats unis à leur demande, une fois encore il mandate la 1ère ministre et ne veut plus parler des retraites, il campe sur sa suffisance. Comme il est passé au-dessus du vote du parlement et choisi le 49-3, il rejette toute « pause ». Et, en même temps, il criminalise l’action syndicale ou associative en durcissant la répression de l’expression populaire, à travers des consignes aux forces de l’ordre instaurant une violence d’État qui met en danger notre République en même temps que notre droit social.

Chacun sait que les violences -nées de groupes venus pour casser- ne font que servir l’exécutif pour diviser les organisateurs et dissuader les participants, ce qui n’a pas marché jusque là. Cela ne sert pas les intérêts des manifestants dont le nombre et la détermination calme et puissante, sont les meilleurs atouts.

Les moyens mis en oeuvre ce week-end à Sainte-Soline en Vendée contre les « méga-bassines »et dans des manifestations en disent long sur les consignes et les violences pratiquées pour dissuader et réprimer l’expression populaire qui, depuis le début se fait entendre de façon pacifique. Le conseil de l’Europe s’est lui-même alarmé « d’un usage excessif de la force ! »

La répression aggrave la situation
Leur stratégie c’est bien de créer de la peur et de l’intimidation. Dans ses propos Macron  parle de « factions » et de factieux » chez les manifestants !!! Rien sur les comportements d’une partie des policiers dépassant les bornes en matière de violences et d’interpellations musclées. Elles font l’objet de 17 enquêtes de l’IGPM depuis janvier suivies de 11 autres selon le ministère de l’Intérieur, depuis une semaine.

Le président de la Ligue des droits de l’Homme, Patrick Baudouin constate « une violation croissante des droits et des libertés qui se traduit par un changement de comportement des forces de l’ordre et un retour aux dérives observées lors de la crise des gilets jaunes…avec des brigades à moto, des jets disproportionnés de gaz lacrymogènes, là où le rôle de la police doit être de protéger les citoyens pas de leur taper dessus ! »

Rien d’étonnant à ce que les télés généralistes et leurs commentateurs.ices s’intéressent beaucoup aux images où ça fume et où ça matraque pour relayer la stratégie du pouvoir plutôt que de commenter la mobilisation continue et son objectif : mettre en échec une loi qui va à l’encontre de la volonté populaire et du mouvement social lesquels demandent une suspension de sa promulgation. En attendant les avis du conseil constitutionnel et le recours à un référendum d’intérêt partagé qui a obtenu, à l’initiative des partis de la NUPES les signatures requises de parlementaires.

La moindre mais très substantielle participation de la journée d’hier est mise au compte des violences quelles qu’elles soient. Ce qui fera un mensonge de plus, la ficelle est un peu grosse, d’une part et d’autre part elle ne change pas la densité des mobilisations en pleine semaine, leur détermination ainsi que la sympathie qu’elles rencontrent parmi celles et ceux qui ne peuvent participer, pour de multiples raisons, à tous les rassemblements.

Autant l’hôte de l’Elysée s’isole et s’entête à ne pas entendre les colères sociales de plus en plus fortes, autant il souffle sur les braises du volcan qu’il a lui-même activées !

Il n’y aura pas de retour au calme si Macron ne reconnait pas qu’une très large majorité du peuple lui demande de renoncer à sa loi et de donne la parole au peuple comme le prévoit la constitution.

Combien de temps va-t-il mettre pour retirer ou suspendre sa loi injuste et liquidatrice ? Cela dépendra de l’élargissement du mouvement populaire  autour de ce qui l’a rassemblé : le renoncement à la loi qui vient d’être adoptée par-dessus le parlement et le peuple souverain en dernier ressort.

Bien entendu c’est toute sa politique et son rapport au peuple qui accentuent les crises dans lesquelles le pays s’enfonce. L’exigence première restant de le faire reculer sur les retraites.
Une 11è journée de rassemblements et de grèves a été décidée par l’intersyndicale, le 6 avril prochain.

René Fredon

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