Maison des Comoni Le Revest
Film, débat, témoignages, librairie, livres en délivrance Entrée libre le samedi 09 avril de 19 à 22 h À l’initiative de Jean-Claude Grosse, éditeur des Cahiers de l’Égaré, le philosophe de l’infini de la nature Marcel Conche, décédé le 27 février à 28 jours de ses 100 ans sera mis à l’honneur lors d’une soirée riche de partages et d’enseignements
Jean-Claude Grosse
Né le 25 octobre 1940, période de l’esprit munichois et de la drôle de guerre, professeur de lettres et de philosophie de 1964 à 1998, créateur et directeur bénévole du Festival de théâtre du Revest de juillet 1983 à juillet 1991 directeur artistique bénévole des 4 Saisons du Revest et de la Maison des Comoni, de juillet 1990 à décembre 2004, directeur des éditions Les Cahiers de l’Égaré depuis juillet 1988 (théâtre, philosophie, poésie) : 225 titres publiés, Jean Claude Grosse est surtout un poète inspiré tentant de rendre léger le quotidien mortifiant du commun des vivants.
Poète de l’instant fugace laissant trace légère sur paroi rupestre ou peau délicieuse. Poète des rencontres floues et de l’amour fou. Poète de la part nomade qui survit en chacun, prête aux départs, sous la croûte sédentaire. Poète de l’intervention d’urgence contre les oppressions mangeuses d’hommes. À l’émotion de ceux que la vie interpelle – heurs et malheurs de chacun et de tous – il a toujours voulu allier la lucidité de celui qui l’accepte comme elle vient – jusqu’à épuisement de ses jours et de ses nuits. Il a été un grand pédagogue au Lycée Rouvière de Toulon ou il enseignait le français.
Le dernier humaniste.
Marcel Conche, lui est né le 27 mars 1922 à Altillac en Corrèze. Il a appris le latin et le grec pour traduire les philosophes d’avant Socrate : Héraclite, Parménide, Anaximandre, mais aussi Epicure, Lucrèce. Il a montré que Montaigne était un philosophe et pas seulement un écrivain. Il a appris à 80 ans le chinois pour traduire le Tao te king, le livre de sagesse de Lao Tseu. Sensible à la souffrance des enfants, martyrs innocents des guerres, des famines, des pénuries, ce qu’il appelle « le mal absolu », il a déconstruit le « Dieu des religions » car comment un « Dieu » infiniment bon, tout-puissant, peut-il tolérer ces souffrances ? Il a remplacé « Dieu » par la Nature, éternelle, infinie, créatrice par le hasard, par de petites déviations. L’arbre pousse mais on ne le voit pas pousser. Agrégé de philosophie et docteur ès lettres, Marcel Conche a produit une œuvre à la fois abondante et variée, qui traite de nombreuses questions de métaphysique. Dans ses premiers ouvrages, il a développé une métaphysique générale et vaste, avec des études sur la mort (La Mort et la Pensée, 1975), le temps et le destin (Temps et destin, 1980), Dieu, la religion (Nietzsche et le bouddhisme) et les croyances, la nature, le hasard (L’Aléatoire, 1989), la liberté enfin.
Le respect du vivant
Dans son dernier livre L’âme et le corps, il en appelle au respect de tout ce qui existe, du ver de terre à la galaxie. Marcel Conche était favorable à la décroissance, à la sobriété. Il était pacifiste, prenant position après délibération fondée sur des convictions vécues. C’était le dernier des humanistes français. Il est mort le 27 février 2022.Jean Claude Grosse lui a consacré un beau recueil- florilège d’hommages intitulé le Siècle de Marcel Conche.
Le programme du 9 avril de 19h à 22h.
Projection du film « Marcel Conche, la nature d’un philosophe » en présence du réalisateur Christian Girier, débat avec le public, témoignages d’amis de Marcel Conche : sous réserve Sébastien Conche, Jean Delorme, Edgard Gunzig, François Carrassan, Philippe Granarolo, Philip Segura, Jacques Atlan, …Entrée libre.
Les participants se verront offrir le livre Le siècle de Marcel Conche, paru le 27 septembre 2021. Les 9 Cahiers de l’Égaré consacrés à Marcel Conche seront vendus au chapeau. Une soirée riche en perspective autour d’une pensée essentielle, celle d’un homme de bien.
Pour contact : grossejean-claude@orange.fr
Jean François Principiano